AES. Mali: Grands chamboulements dans l’armée et reprise stratégique de l’or à Loulo-Gounkoto
Le Mali traverse une nouvelle phase de gestion musclée des crises sécuritaire et économique. Le président de la transition, le général Assimi Goïta, a procédé à un vaste remaniement du commandement militaire avec le limogeage de plusieurs officiers généraux accusés de résultats insuffisants dans la lutte contre les groupes djihadistes.
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Selon RFI, le général Toumani Koné quitte le théâtre des opérations de Sévaré, dans le centre du pays, pour prendre la tête de l’état-major de l’armée de terre. Le général Sambou Minkoro Diakité est désormais patron de la Sécurité militaire. Quant au général Élisée Jean Dao, il devient chef d’état-major général adjoint des armées. Leurs prédécesseurs ont été remerciés pour des « lacunes » dans le renseignement et leur incapacité à empêcher les attaques du Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM).
Ces ajustements interviennent dans un contexte d’intenses opérations terroristes ayant gravement perturbé l’approvisionnement énergétique. Les attaques contre des camions citernes ont causé ces deux derniers mois une pénurie de carburant dans plusieurs régions. Les centrales thermiques tournent au ralenti et les coupures d’électricité atteignent parfois dix heures par jour à Bamako. Dans certaines localités, le black-out est total.
Malgré ces tensions, une bonne nouvelle vient du secteur aurifère, moteur de l’économie malienne. Le complexe Loulo-Gounkoto, propriété de la société canadienne Barrick, a repris ses activités. Bloomberg confirme que l’extraction d’or a redémarré en fin de semaine dernière, à la suite d’un accord permettant le paiement des sous-traitants.
Le site avait été mis à l’arrêt en janvier dans le cadre d’un conflit financier de 370 millions de dollars entre Bamako et Barrick, lié à des arriérés fiscaux contestés et à l’application de nouvelles lois minières. Le dossier est toujours pendante devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).
Nommé administrateur provisoire en juin, l’ex-ministre de la Santé et expert-comptable, Zoumana Makadji, est chargé de remettre rapidement la production sur les rails et d’optimiser la part de l’État. Avec 80% du projet détenu par Barrick et 20% par le gouvernement, le complexe a produit plus de 20 tonnes d’or en 2023.
Si les cours du métal jaune se maintiennent, la reprise pourrait générer au moins un milliard de dollars de recettes publiques dès 2025. Une bouffée d’oxygène pour Bamako, qui poursuit la reprise en main du secteur minier. En octobre 2024, les autorités avaient déjà nationalisé la mine de Yatela. Quelques mois plus tôt, Firefinch, entreprise australienne, avait cédé ses droits sur la mine de Morila pour un dollar symbolique.
Le tribunal devrait statuer sur les avancées du dossier Loulo-Gounkoto d’ici la fin de l’année, dans l’espoir de dissiper les derniers nuages autour de ce site stratégique pour l’avenir économique du Mali.
Mali Reshapes its Military Leadership and Restarts Strategic Gold Production at Loulo-Gounkoto
Mali’s transitional president, Assimi Goïta, has reshuffled the country’s military command, dismissing senior generals accused of poor results against jihadist groups. General Toumani Koné has been appointed Chief of Staff of the Army, while General Sambou Minkoro Diakité will head Military Security, and General Élisée Jean Dao becomes Deputy Chief of Defence Staff.
This restructuring comes amid intensified attacks by the Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), which have disrupted fuel supplies and led to major electricity shortages across the country.
In the economic sector, the Loulo-Gounkoto gold complex operated by Canadian firm Barrick has resumed operations after months of suspension due to a tax dispute. The restart could bring Mali over 1 billion dollars in state revenue next year, as the government continues to tighten control over its mining assets.
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Moussa Nassourou
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