Présidentielle 2025. Après la présidentielle, le spectre d’une nouvelle guerre dans le Nord : l’avertissement de Jean-Pierre Bekolo
À quelques jours de la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre, le climat politique camerounais se charge de signaux alarmants.
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Le cinéaste et intellectuel engagé Jean-Pierre Bekolo tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il appelle déjà « le nouveau NOSO », en référence au conflit qui ensanglante les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2017.
Dans un texte largement partagé, Bekolo prévient que dès le 27 octobre, ou dès toute tentative d’arrestation d’Issa Tchiroma, pourrait s’ouvrir un nouveau front armé dans l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord. Cette guerre redoutée porte un nom : « la guerre de l’A.N.E » pour Adamaoua-Nord-Extrême-Nord.
Selon son analyse, plusieurs facteurs créent un terrain hautement inflammable dans ces régions. Il évoque une tradition guerrière ancestrale, une forte démographie, ainsi que la possibilité pour les combattants de se replier ou se ravitailler dans trois pays frontaliers stratégiques : le Nigeria, le Tchad et la Centrafrique.
Le financement potentiel d’un tel conflit constituerait un autre élément de solidité. Les élites économiques locales et une diaspora désormais galvanisée par la cause d’Issa Tchiroma pourraient, selon Bekolo, soutenir matériellement une insurrection coordonnée.
La situation au sein des forces de défense est également pointée du doigt. L’analyse évoque le risque de fractures internes dans une armée accusée d’être de plus en plus perçue comme « tribalisée » sous le contrôle des réseaux originaires de la région du chef de l’État sortant. Une scission au sein des troupes constituerait un accélérateur majeur d’un embrasement national.
Pierre angulaire de cette hypothèse inquiétante, Bekolo avertit que cette guerre ne serait pas confinée au Grand Nord. Des groupes mobilisables existent déjà dans toutes les métropoles, relayant des métiers « facilement militarisables », tels que les conducteurs de moto-taxi et les vigiles, souvent originaires des mêmes zones géographiques.
Malgré la gravité de son propos, l’auteur esquisse l’espoir d’une sortie de crise. L’éventuel conflit pourrait voir émerger de nouveaux héros prônant un discours de réconciliation contre ce qu’il décrit comme « les démons de la division ».
Sa conclusion, volontairement provocatrice, s’adresse directement à ceux qui semblent précipiter le pays vers la confrontation :
« À tous les va-t-en-guerre, je souhaite une bonne guerre. Que le meilleur ne gagne pas forcément, mais que triomphe celui qui défend la cause la plus juste et la plus bénéfique pour le Cameroun. Bonne Guerre ».
Alors que les tensions politiques s’intensifient autour de la question de la victoire revendiquée par l’opposant Issa Tchiroma, cet avertissement résonne comme un signal brut : le Cameroun se trouve au bord d’une nouvelle ligne de fracture. Les prochains jours diront si la politique reprend ses droits, ou si le pays bascule dans un cycle de violences que chacun redoutait revoir naître sous d’autres latitudes.
New war in Cameroon’s North? Bekolo warns of a looming A.N.E conflict
As Cameroon awaits the official announcement of the October 12 presidential election results, filmmaker and political thinker Jean-Pierre Bekolo has issued a stark warning: the country may be on the verge of a new armed conflict in the Adamaoua, North and Far North regions, which he calls “the A.N.E War”.
Bekolo argues that demographic strength, traditional warrior cultures, and the geographical advantage of bordering Nigeria, Chad, and the Central African Republic could rapidly transform political tensions into a large-scale conflict. He adds that financial support could come from powerful regional elites and a diaspora increasingly aligned with Issa Tchiroma’s political cause.
He also warns of potential divisions within the armed forces, which he claims are being viewed more as a tribal force than a national one. Such a fracture could accelerate a dangerous escalation.
Bekolo stresses that the conflict would not remain local. Potential fighters are already present in major cities, especially among moto-taxi riders and night guards from the northern regions.
He concludes with a provocative message to war-mongers:
“May not the strongest win, but the one defending the most just cause for Cameroon.”
The coming days will show whether the country avoids a fresh descent into violence.
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Ange NGO
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