Présidentielle 2025. Présidentielle 2025 au Cameroun : la sous-région retient son souffle face aux risques de crise post-électorale

Jamais une élection présidentielle n’aura suscité autant d’inquiétudes au Cameroun et dans les pays voisins. À l’approche du scrutin, prévu pour octobre 2025, les regards de la sous-région sont braqués sur Yaoundé, où Paul Biya, 92 ans, s’apprête à briguer un huitième mandat consécutif après 42 ans de règne.
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Les inquiétudes sont palpables au Congo, au Tchad ou encore en Centrafrique, comme le relaient plusieurs médias internationaux. L’invalidation de la candidature de Maurice Kamto en août dernier par le Conseil constitutionnel a renforcé les tensions politiques, sur fond de conflits armés persistants dans plusieurs régions du pays.
Un climat sécuritaire explosif
Le spectre de 2018 plane encore : boycott des séparatistes anglophones, participation famélique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (9% contre 54% au plan national), et violences récurrentes. Le conflit, né en 2016, continue de paralyser la vie de ces régions, où la perspective d’un scrutin libre et transparent reste compromise.
Dans l’Extrême-Nord, la menace de Boko Haram resurgit, avec des attaques meurtrières qui jettent le doute sur la capacité d’ELECAM à sécuriser le vote des 1,2 million d’électeurs inscrits dans cette zone.
Un enjeu régional majeur
L’élection camerounaise dépasse les frontières nationales. Membre moteur de la CEMAC, le Cameroun représente 45 % du PIB de la zone selon le FMI. Ses liens vitaux avec le Tchad, dépendant du port de Douala pour 90 % de ses importations et exportations, illustrent combien la stabilité du pays conditionne celle de ses voisins.
Le journaliste tchadien Eric Topona résume :
« La stabilité intérieure du Cameroun et celle du Tchad sont intrinsèquement liées. »
Congo, RCA, Gabon : tous les regards vers Yaoundé
Au Congo, la mémoire des années 1990 et de l’instabilité politique reste vive. Les relations économiques, renforcées par l’axe routier Yaoundé-Brazzaville inauguré en 2021, pourraient être lourdement impactées en cas de crise.
En Centrafrique, où des élections générales sont prévues en décembre, la fragilité sécuritaire et économique pousse Bangui à surveiller de près l’évolution au Cameroun.
Même le Gabon, marqué par la fin de règne d’Omar Bongo en 2009, voit dans la situation camerounaise un miroir de ses propres turbulences.
Un scrutin sous haute tension
À la croisée des chemins, le Cameroun s’apprête à vivre une élection décisive. Mais entre tensions internes, menaces sécuritaires et fragilité régionale, l’hypothèse d’une crise post-électorale inquiète sérieusement la sous-région. Une seule certitude : l’avenir de l’Afrique centrale dépendra largement de l’issue de cette présidentielle camerounaise.
Cameroon’s 2025 presidential election raises fears of regional instability
Cameroon’s upcoming presidential election, scheduled for October 2025, is sending shockwaves across Central Africa. At 92, President Paul Biya is seeking an eighth consecutive mandate after 42 years in power.
The disqualification of main opposition leader Maurice Kamto in August, coupled with ongoing armed conflicts, has heightened fears of a post-election crisis. Neighboring countries such as Chad, Congo, and the Central African Republic are closely watching developments.
From Boko Haram attacks in the Far North to separatist violence in Anglophone regions, Cameroon faces immense security challenges. Its strategic role in the CEMAC — accounting for 45% of the region’s GDP — makes its stability essential for regional trade and security.
As Eric Topona, a Chadian journalist, noted:
“Cameroon’s internal stability and Chad’s are intrinsically linked.”
With fragile neighbors like Congo, CAR, and Gabon already on edge, the stakes of Cameroon’s presidential election go far beyond its borders.
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Ange NGO
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