Présidentielle 2025. Présidentielle 2025 : Jean-Pierre Bekolo signe une tribune-choc — “Le dernier combat que Paul Biya ne gagnera pas”
Le cinéaste Jean-Pierre Bekolo, figure iconoclaste du cinéma africain et penseur engagé, sort du silence avec une tribune d’une intensité rare, publiée ce lundi sous le titre : « Le dernier combat, celui que Paul Biya ne gagnera pas ».
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Dans ce texte à la fois lyrique, corrosif et d’une lucidité brûlante, Bekolo dresse un bilan moral et politique sans concession du régime Biya, qu’il décrit comme un pouvoir épuisé, vidé de son énergie vitale, face à un peuple qui, lui, commence à retrouver la sienne.
Un pouvoir qui a tout gagné sauf le sens
Jean-Pierre Bekolo ouvre sa réflexion par une question existentielle :
“De quel côté se trouve encore l’énergie au Cameroun ?”
Pour lui, Paul Biya a remporté toutes les guerres :
contre ses adversaires, ses amis, ses disciples, et même ses enfants politiques.
Ahidjo, Titus Edzoa, Marafa, Mebe Ngo’o… tous ont été défaits, souvent humiliés, parfois broyés par la machine du pouvoir.
Mais, rappelle Bekolo, ces victoires n’ont rien apporté au peuple :
“Les Camerounais ont applaudi ces chutes comme un spectacle télévisé, oubliant que ces triomphes n’amélioraient en rien leurs vies.”
“Cette fois, la guerre est différente”
Pour le cinéaste, la présidentielle de 2025 ouvre un nouveau chapitre.
Le face-à-face entre Paul Biya et Issa Tchiroma Bakary dépasse la rivalité politique :
il incarne, selon lui, le choc de deux énergies opposées — celle d’un système fatigué et celle d’un peuple en éveil.
“Tchiroma arrive avec deux narratifs puissants : celui du Nord trahi, et celui de la légitimité démocratique.
Pour la première fois, la force ne vient plus d’en haut, mais d’en bas.”
Ce nouvel adversaire, dit-il, n’est pas un homme manipulable :
il porte la colère d’un peuple oublié et la promesse d’une vérité électorale confisquée.
Le RDPC, une machine sans âme
L’analyse de Bekolo frappe par sa justesse sociopolitique :
“Le RDPC, jadis machine de guerre, est devenu un corps sans âme.”
Les ministres, décrit-il, font campagne sans conviction, “comme des processions d’hommes rassasiés”, pendant que l’argent du régime, autrefois arme absolue, “ne produit plus rien”.
“L’argent corrompt, divise, endort. Il a cessé d’être énergie.”
Une nouvelle énergie naît d’un sursaut moral
Bekolo salue cette énergie nouvelle qu’il perçoit dans les rues de Douala, Bafang, Garoua ou Dschang :
“Des Camerounais se lèvent pour défendre la vérité des urnes, non par mot d’ordre, mais par sursaut moral.”
Cette énergie, selon lui, n’appartient plus à un parti ni à un chef : elle naît de la conscience citoyenne.
Et c’est cela, dit-il, le véritable drame du pouvoir Biya :
“Nous avons perdu nos causes. La peur a remplacé la conviction. Le pouvoir a remplacé le sens.”
Un récit empreint d’humanité et de mémoire
L’auteur illustre son propos par une rencontre marquante avec John Hope Franklin, grand historien afro-américain de l’esclavage.
À travers cet échange, il rappelle que l’énergie véritable naît toujours d’une cause juste :
celle de la dignité, du respect, de la vérité.
“Franklin, à 90 ans, travaillait encore à écrire l’histoire d’un homme oublié, par fidélité morale.
C’est cette énergie de résistance que le Cameroun doit retrouver.”
“Le sort a changé de camp”
La conclusion de Bekolo sonne comme un verdict :
“Pendant quarante ans, l’envoûtement a fonctionné. Il gagnait non parce qu’il était plus fort, mais parce qu’il savait paralyser.
Mais aujourd’hui, l’envoûtement s’est retourné. Le sort a changé de camp.”
Et il pose, comme un dernier défi au régime :
“De quel côté se trouve encore l’énergie ?
C’est là que se joue le dernier combat — celui que Paul Biya ne gagnera pas.”
Cameroon 2025: Filmmaker Jean-Pierre Bekolo Declares — “Paul Biya’s Last Battle Will Be the One He Loses”
In a powerful political essay titled “The Last Battle Paul Biya Will Not Win,” celebrated Cameroonian filmmaker Jean-Pierre Bekolo delivers a stunning critique of a regime he calls “exhausted and soulless.”
Bekolo argues that President Paul Biya, after decades of eliminating rivals and allies alike, now faces an opponent unlike any other: the awakened energy of a nation.
He points to the rise of Issa Tchiroma Bakary, whom he describes as “a messenger of a betrayed North and of democratic legitimacy.”
“This time,” Bekolo writes, “the war is not ideological—it is energetic. And Biya no longer controls the energy.”
In his conclusion, Bekolo warns that Cameroon’s moral and political revival is underway, and that “the spell has turned — the energy is now on the people’s side.”
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Viviane GEMELE
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