Cameroun - Economie. Dette intérieure en hausse : le Cameroun franchit la barre des 4 200 milliards FCFA à fin septembre 2025
À fin septembre 2025, la dette intérieure de l’administration centrale du Cameroun a atteint 4 246 milliards de FCFA, hors factures encore en attente de règlement au Trésor (RAP), selon les données officielles de la Caisse autonome d’amortissement (CAA). Une hausse de 15,5 % en glissement annuel, qui illustre, selon l’institution, « une dynamique soutenue de mobilisation des ressources financières domestiques au service des besoins de financement de l’État ».
ADS
Cette progression est largement tirée par la hausse des émissions de titres publics, désormais majoritaires dans la structure de la dette intérieure, avec 54,7 % de l’encours total. Ces titres — Obligations du Trésor assimilables (OTA) et Bons du Trésor assimilables (BTA) — jouent un rôle central dans le financement du Trésor public sur le marché monétaire régional de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et Centrafrique).
Sur les neuf premiers mois de 2025, l’encours des valeurs du Trésor émises par le Cameroun s’élève à 2 323,8 milliards de FCFA, contre 1 965,6 milliards sur la même période en 2024.
Les OTA, instruments de moyen et long termes (de 1 à 10 ans) servant notamment à financer les projets d’infrastructures, demeurent prédominants, atteignant 1 344,5 milliards de FCFA à fin septembre 2025, contre 1 100 milliards un an plus tôt.
Les BTA, de leur côté, totalisent 568,1 milliards de FCFA, en hausse de 113,7 milliards sur un an. Ces titres à court terme, d’une durée maximale de 52 semaines, servent principalement à gérer les besoins ponctuels de trésorerie de l’État.
Cette montée en puissance des titres publics n’est pas propre au Cameroun. Elle traduit une tendance régionale observée dans l’ensemble des pays de la Cemac, où les États recourent de plus en plus au marché monétaire créé en 2011 par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) pour financer leurs dépenses internes.
Cependant, cette dépendance croissante aux émissions de titres souverains n’est pas sans risques. Les banques commerciales, principales détentrices de ces titres en tant que Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), se trouvent exposées à une vulnérabilité accrue en cas de défauts de paiement répétés de l’État. Un scénario qui pourrait fragiliser l’ensemble du système bancaire régional.
Alors que le Cameroun cherche à équilibrer ses besoins de financement et la soutenabilité de sa dette, la vigilance reste de mise sur la solidité du marché monétaire régional et la confiance des investisseurs institutionnels.
Cameroon’s domestic debt hits 4.2 trillion CFA francs by end of September 2025
By the end of September 2025, Cameroon’s central government domestic debt reached 4.246 trillion CFA francs, excluding pending Treasury arrears, according to the Caisse autonome d’amortissement (CAA). This represents a 15.5% year-on-year increase, reflecting what the institution describes as “a sustained dynamic in mobilizing domestic financial resources to meet the State’s financing needs.”
The rise is mainly driven by an increase in public securities issuances, which now make up 54.7% of the total domestic debt. These include Treasury Bonds (OTA) and Treasury Bills (BTA) — key instruments for funding the public treasury on the CEMAC regional money market (Cameroon, Congo, Gabon, Equatorial Guinea, Chad, and the Central African Republic).
During the first nine months of 2025, Cameroon’s outstanding Treasury securities amounted to 2.324 trillion CFA francs, up from 1.966 trillion during the same period in 2024. Medium- and long-term Treasury Bonds (OTA), primarily used for infrastructure financing, stood at 1.345 trillion CFA francs, while short-term Treasury Bills (BTA) reached 568.1 billion CFA francs.
This upward trend mirrors that of other CEMAC countries, which increasingly rely on the regional money market created in 2011 by the Bank of Central African States (BEAC) to meet domestic financing needs.
Yet, this growing reliance poses sovereign risk concerns, as commercial banks, the main investors in these securities, could face financial strain in the event of repeated payment defaults by the State — a situation that could weaken the entire regional banking system.
Cameroun, dette intérieure, CAA, BEAC, Cemac, marché monétaire, obligations du Trésor, bons du Trésor, OTA, BTA, finances publiques, Trésor public, économie camerounaise, dette publique, déficit budgétaire, titres publics, banque centrale, risque souverain, investissement, Cameroun24
Didier Cebas K.
Lire aussi : Frénésie de Crédit au Cameroun : La BEAC injecte des Liquidités pour éviter la surchauffe
Lire aussi : Port de Douala & Coopération Sino-Camerounaise : 773 milliards pour redéfinir le hub logistique et miner durablement
Lire aussi : Dette intérieure en hausse : le Cameroun franchit la barre des 4 200 milliards FCFA à fin septembre 2025
ADS
ADS














