Cameroun - Economie. Recettes pétrolières en chute libre : le Cameroun face à la fin de l’âge d’or du brut

cameroun24.net Mardi le 04 Novembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les recettes pétrolières du Cameroun ont connu un net repli au premier trimestre 2025, confirmant le déclin structurel d’un secteur longtemps pilier des finances publiques.

ADS

 Selon la note de conjoncture économique publiée par le ministère des Finances, les revenus issus du pétrole se sont établis à 146,6 milliards de FCFA, contre 167,4 milliards un an plus tôt, soit une baisse de 12,4 %, représentant un manque à gagner de 20,8 milliards pour le Trésor public.

Dans le détail, la redevance versée par la SNH a chuté de 22,7 % (98,5 milliards contre 127,4 milliards), tandis que l’impôt sur les sociétés pétrolier (IS) progresse de 20,6 %, atteignant 48,1 milliards de FCFA. Cette compensation partielle ne suffit toutefois pas à inverser la tendance.

Le gouvernement avait d’ailleurs anticipé cette contre-performance en révisant à la baisse les prévisions de recettes pétrolières dans la loi de finances rectificative 2025 : de 734,8 à 641,5 milliards de FCFA, soit une réduction de 93,3 milliards (-12,7 %). La SNH, qui gère la commercialisation du brut camerounais, voit désormais ses revenus attendus passer à 495,5 milliards, contre 570,2 milliards initialement.

Cette révision s’explique par des hypothèses défavorables : la production pétrolière devrait tomber à 19,81 millions de barils en 2025 (contre 20,71 millions), celle du gaz à 79,2 milliards de pieds cubes standards (contre 92 milliards). Par ailleurs, le prix de référence du baril a été ajusté à 66,94 dollars, reflétant la volatilité du marché mondial de l’énergie.

Au-delà des chiffres, cette évolution confirme l’érosion progressive de la rente pétrolière. Entre maturité des champs, baisse des volumes produits et incertitudes géopolitiques mondiales, la contribution du secteur pétrolier au budget national s’amenuise d’année en année.

Pour l’économiste Dieudonné Nkoa, « le Cameroun doit accélérer sa stratégie de diversification s’il veut préserver la stabilité de ses recettes budgétaires et réduire sa vulnérabilité face aux chocs extérieurs ».

Malgré ce contexte défavorable, la Caisse autonome d’amortissement (CAA) maintient une prévision de croissance économique à 3,9 % en 2025, légèrement supérieure aux 3,5 % de 2024. Une performance portée par la résilience du secteur non pétrolier, qui reste le principal moteur de l’économie camerounaise.

Selon l’Institut national de la statistique (INS), ce secteur devrait croître de 4,2 % en 2025, soutenu par le dynamisme des services et la reprise de l’agriculture et des industries locales.

La production pétrolière, attendue à 19,8 millions de barils cette année, pourrait toutefois se redresser dès 2026, avec 20,8 millions, puis 22,1 millions en 2027, selon les prévisions officielles. De quoi espérer un rééquilibrage à moyen terme, mais sans retour à la domination d’antan du secteur pétrolier dans les finances publiques.

 


Cameroon’s Oil Revenues Plunge: The End of the Golden Era of Crude

Cameroon’s oil revenues dropped sharply in the first quarter of 2025, confirming the gradual decline of a once-dominant sector in public finances. According to a recent report from the Ministry of Finance, petroleum revenues fell to 146.6 billion CFA francs, down from 167.4 billion a year earlier — a 12.4% decline, equivalent to a 20.8 billion CFA shortfall for the Treasury.

While corporate oil taxes (IS) rose by 20.6% to 48.1 billion CFA, the royalty paid by the National Hydrocarbons Corporation (SNH) dropped by 22.7%, dragging total revenues down.

The government had already revised its oil revenue projections downward in the 2025 supplementary budget, from 734.8 billion to 641.5 billion CFA, amid falling production and lower global oil prices.

Oil production is expected to reach 19.8 million barrels in 2025, compared to 21.3 million in 2024, while gas output could shrink to 79.2 billion standard cubic feet.

Despite this decline, the Cameroon Debt Management Agency (CAA) maintains its growth forecast at 3.9% for 2025, thanks to strong performance in non-oil sectors, notably services and agriculture.

Experts argue that Cameroon must diversify its revenue base and strengthen non-oil growth engines to ensure long-term fiscal resilience.

Cameroun, économie camerounaise, recettes pétrolières, SNH, ministère des Finances, pétrole camerounais, hydrocarbures, CAA, croissance économique, diversification, budget Cameroun, prix du baril, production pétrolière, finances publiques, économie africaine, Cameroun 2025, Trésor public, revenus pétroliers, non-pétrolier, secteur des services.

Didier Cebas K.

 

Lire aussi : Frénésie de Crédit au Cameroun : La BEAC injecte des Liquidités pour éviter la surchauffe
Lire aussi : Port de Douala & Coopération Sino-Camerounaise : 773 milliards pour redéfinir le hub logistique et miner durablement
Lire aussi : Dette intérieure en hausse : le Cameroun franchit la barre des 4 200 milliards FCFA à fin septembre 2025

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS