Afrique. Afrique sous tension : la famille Bongo défie la justice gabonaise, Banjul réclame des réparations coloniales et Interpol frappe les réseaux terroristes

Trois événements majeurs agitent le continent africain cette semaine, entre justice, mémoire et sécurité. Au Gabon, la famille de l’ex-président Ali Bongo Ondimba refuse de se présenter devant la justice. En Gambie, un forum panafricain réclame des réparations pour les crimes coloniaux. Et sur le plan sécuritaire, une vaste opération d’Interpol et d’Afripol a démantelé plusieurs réseaux de financement du terrorisme.
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Famille Bongo : le bras de fer judiciaire continue
L’épouse et le fils d’Ali Bongo Ondimba, Sylvia et Noureddin, ne se rendront pas à Libreville pour leur procès, malgré la convocation de la justice gabonaise.
« On ne peut pas attendre de Sylvia et Noureddin qu’ils retournent […] à Libreville pour ce […] “spectacle populiste” », a déclaré leur avocat Pierre-Olivier Sur, cité par l’AFP.
Arrêtés après le coup d’État militaire d’août 2023, ils avaient été détenus près de deux ans avant d’être libérés en mai pour raisons de santé, puis autorisés à se rendre en Angola. Le parquet gabonais avait pourtant précisé que ce séjour était temporaire.
Ali Bongo, son épouse et son fils, aujourd’hui répartis entre Luanda et Londres, font toujours face à des accusations de corruption, détournement de fonds publics et falsification de documents.
Ce feuilleton judiciaire se poursuit dans un contexte de transition politique : le général Brice Oligui Nguema, artisan du putsch, a remporté la présidentielle du 12 avril dernier, après l’adoption d’une nouvelle Constitution.
Banjul : l’Afrique réclame justice pour son passé colonial
Pendant ce temps, à Banjul, capitale gambienne, s’est ouvert le Forum du Centre africain d’études sur la démocratie et les droits humains, sous le thème : « Justice réparatrice pour les Africains et les personnes d’origine africaine ».
La directrice exécutive du centre, Hanna Forster, a plaidé pour une plateforme panafricaine de dialogue en vue d’obtenir des réparations des anciennes puissances coloniales.
« Les réparations ne visent pas seulement à corriger les injustices du passé, mais aussi à transformer les institutions pour éviter leur répétition », a renchéri Yvonne Fungai Tawanda Masarakufa, représentante du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
Les participants ont souligné l’importance de la Déclaration de Durban (2001), qui reconnaît la traite transatlantique et le colonialisme comme les racines profondes des inégalités actuelles entre l’Afrique et l’Occident.
Interpol et Afripol frappent fort contre le financement du terrorisme
Sur le plan sécuritaire, 83 personnes ont été interpellées dans une opération conjointe Interpol–Afripol menée dans six pays : Angola, Cameroun, Kenya, Namibie, Nigeria et Soudan du Sud.
Baptisée “Catalyst”, cette première opération continentale a permis de démanteler des circuits de financement du terrorisme et de saisir près de 600 000 dollars en espèces et cryptomonnaies.
« Le succès de l'opération Catalyst repose sur la synergie et la convergence des efforts », a déclaré Jalel Chelba, directeur exécutif d’Afripol, soulignant la nécessité d’une réponse unie et coordonnée face aux menaces criminelles transnationales.
Entre justice politique, mémoire historique et sécurité continentale, l’Afrique semble décidée à redéfinir ses équilibres et à défendre sa souveraineté sur tous les fronts.
Africa in Motion: Bongo Family Defies Gabonese Justice, Banjul Demands Colonial Reparations, and Interpol Strikes Terror Financing Networks
From Libreville to Banjul, the continent faces a wave of major developments. The family of former Gabonese president Ali Bongo refuses to appear in court over corruption charges. In The Gambia, activists call for reparations from former colonial powers. Meanwhile, Interpol and Afripol have dismantled terrorist financing networks across six African nations, seizing millions in illicit funds.
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Mouahna Divine
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