Maroc. Maroc : GenZ212, entre trêve et défiance - La jeunesse salue les budgets mais exige des actes contre la corruption

Un dialogue de sourds qui s’entrouvre ? Le mouvement de protestation marocain GenZ212, fer de lance d’une jeunesse en colère, a pour la première fois salué une décision gouvernementale. Tout en maintenant une pression maximale.
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La réaction du collectif, née sur les réseaux sociaux, fait suite à l'annonce par les autorités d'une augmentation des financements alloués aux secteurs de l'éducation et de la santé. Une nouvelle rapportée par le site Hespress et accueillie par le mouvement comme « une première étape vers la restauration d’une confiance perdue depuis longtemps ».
Une victoire née de la pression de la rue
Dans une déclaration officielle, GenZ212 ne s'y trompe pas : c'est bien « grâce à une pression consciente » – en référence aux vagues de manifestations ayant secoué le pays fin septembre – que cette avancée budgétaire a été obtenue. Le mouvement y voit la preuve que la mobilisation paie.
Mais la trêve est vigilante, teintée d'une défiance ancrée. Les jeunes leaders ne crient pas victoire pour autant et passent immédiatement à l'offensive sur le terrain qui reste, pour eux, le cœur du problème : la corruption et l'opacité.
Le nerf de la guerre : la lutte contre la corruption et les libertés civiles
GenZ212 exige désormais des garanties concrètes. Le mouvement insiste sur la nécessité d'un « contrôle strict » de l'exécution de ces nouveaux budgets et de « mesures concrètes pour lutter contre la corruption et les conflits d'intérêts ». Sans une purge en règle des pratiques qui étouffent le pays, ces millions supplémentaires ne seront, selon eux, qu'un cautère sur une jambe de bois.
La déclaration va plus loin, liant explicitement la confiance publique au respect des droits civiques. La libération des « prisonniers d'opinion » est présentée comme une condition sine qua non pour « construire un avenir commun ». Une demande qui rappelle que la colère, née dans les salles de classe et les hôpitaux, s'est rapidement politisée, appelant même à la démission du gouvernement d'Aziz Akhannouch.
Si le pouvoir espérait apaiser la rue par des mesures budgétaires, la réponse de GenZ212 est sans équivoque : la jeunesse marocaine attend des comptes, pas seulement des crédits.
Morocco: GenZ212 Between Truce and Defiance - Youth Acknowledge Budgets but Demand Action Against Corruption
A glimmer of dialogue in a deafening standoff? The Moroccan protest movement GenZ212, spearheading a wave of youth anger, has for the first time acknowledged a government decision. While maintaining maximum pressure.
The collective's reaction, born on social media, follows the authorities' announcement of increased funding for the education and health sectors. News reported by Hespress and welcomed by the movement as "a first step towards restoring long-lost trust."
A Victory Born from Street Pressure
In an official statement, GenZ212 is clear: it is "thanks to conscious pressure"—referring to the protest waves that shook the country in late September—that this budgetary advance was obtained. The movement sees it as proof that mobilization works.
But the truce is vigilant, tinged with deep-seated distrust. The young leaders are not declaring victory yet and immediately go on the offensive on what remains, for them, the core issue: corruption and opacity.
The Core Issue: Fighting Corruption and Civil Liberties
GenZ212 now demands concrete guarantees. The movement insists on the need for "strict control" over the execution of these new budgets and "concrete measures to fight corruption and conflicts of interest." Without a thorough purge of the practices stifling the country, these additional millions will be, in their view, merely a band-aid solution.
The statement goes further, explicitly linking public trust to respect for civil rights. The release of "opinion prisoners" is presented as an indispensable condition to "build a common future." A demand that recalls how the anger, born in classrooms and hospitals, quickly became politicized, even calling for the resignation of Aziz Akhannouch's government.
If the authorities hoped to appease the street with budgetary measures, GenZ212's response is unequivocal: Moroccan youth demand accountability, not just funds.
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Moussa Nassourou
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