Présidentielle 2025. Tibor Nagy : “Au Cameroun, Biya gagne toujours le même scénario électoral”
Ancien diplomate américain et fin connaisseur de l’Afrique, Tibor Nagy est revenu sur son expérience électorale au Cameroun en 1992, dans un témoignage au vitriol qui résonne encore aujourd’hui.
ADS
Lors d’une récente intervention, l’ancien ambassadeur adjoint des États-Unis au Cameroun, Tibor Nagy, a livré un récit sans détour de ce qu’il qualifie de “cycle politique répétitif” sous le régime du président Paul Biya.
« J’ai vécu exactement la même chose quand j’étais au Cameroun en tant qu’ambassadeur adjoint en 1992. Je suis allé observer certains bureaux de vote, y compris dans une base militaire. Et quand j’ai regardé les résultats ce soir-là, j’ai dit : c’est fini. Biya n’avait aucune chance », a-t-il raconté.
Mais, poursuit-il, la suite fut un choc :
« À ma grande surprise, il est déclaré vainqueur avec une marge insignifiante. Pour moi, c’était une totale farce. »
Selon Tibor Nagy, cette scène s’est répétée à chaque élection depuis trois décennies.
« Le régime Biya a fait cela maintenant huit fois. C’est toujours la même séquence : une élection très contestée, Biya proclamé vainqueur, l’opposition proteste, des arrestations suivent, puis le pays connaît des villes mortes ou un boycott économique. Finalement, tout se tasse, et Biya reste au pouvoir pour un autre mandat. »
Ce témoignage, venant d’un ancien haut diplomate américain, jette une lumière crue sur les mécanismes de survie politique du régime camerounais, marqués par la maîtrise du temps et de la tension.
Alors que le pays se prépare, une fois encore, à de villes mortes, la sortie de Tibor Nagy sonne comme un rappel amer : au Cameroun, l’histoire politique semble condamnée à se répéter.
Tibor Nagy: “In Cameroon, Biya always wins the same electoral scenario”
Former U.S. diplomat Tibor Nagy, who served as deputy ambassador to Cameroon in 1992, has offered a blunt recollection of what he calls the “repetitive political cycle” under President Paul Biya’s regime.
“I experienced the exact same thing when I was in Cameroon in 1992. I went to observe several polling stations, including one in a military base. When I saw the vote results that evening, I said to myself: it’s over. Biya has no chance,” Nagy recalled.
But the next day brought a shock.
“To my surprise, he was declared the winner by a tiny margin. To me, it was a total farce.”
According to him, this pattern has been repeated eight times since then — contested elections, opposition protests, arrests, “ghost towns,” and finally, political calm — until the next vote.
“Biya remains president for another term, and the cycle starts again,” he concluded.
Nagy’s testimony offers a stark reflection on Cameroon’s frozen political landscape, where history, time and power seem to move in circles.
Tibor Nagy, Paul Biya, Cameroun élections, régime Biya, ambassadeur américain, diplomatie américaine, cycle politique Cameroun, élections contestées, villes mortes, opposition camerounaise, Cameroun 2025, histoire politique Cameroun, pouvoir au Cameroun, Tibor Nagy Cameroun
Ange NGO
Lire aussi : Présidentielle 2025 : Tensions au Cameroun — maisons incendiées à Garoua et Mayo Baléo, manifestation annoncée devant la Maison Blanche
Lire aussi : « Ne jure plus » : Jean-Pierre Bekolo interpelle le Président dans une tribune incendiaire
Lire aussi : Élection contestée : les avocats d’Issa Tchiroma interpellent les médias et la communauté internationale
ADS
ADS














