Cameroun - Théâtre. Spectacle: « Quoi, le théâtre ? Je déteste ! »

Monica NKODO | Cameroon-tribune Vendredi le 03 Juin 2016 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cette pièce mise en scène par Hermine Yollo a tourné au noir ce domaine artistique et la société qu’il incarne, non sans ressortir des notes d’espoir, le 27 mai dernier à Yaoundé.

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Une pièce de théâtre qui dénigre… le théâtre. Si l’idée renvoyée par « Je n’aime pas le théâtre », mise en scène signée Hermine Yollo, est prise à brûle-pourpoint, elle peut soulever nombre d’interrogations. Le paradoxe est évocateur, seulement, il n’y a pas de quoi crier au scandale. Le personnage unique, incarné par la comédienne Corine Kameni, dresse dans un monologue, une réflexion sur le monde du spectacle tel que perçu par ses acteurs. De l’autre côté du miroir, le public et son regard parfois impitoyable, se démarque comme un des éléments essentiels du théâtre. Le 27 mai dernier au Centre culturel camerounais (CCC) à Yaoundé, on a assisté à une remise en question du métier de comédien et de la société dans laquelle ces artistes déchaînent leurs passions.

L’interrogation est assez profonde : « Quelle société pour notre théâtre ou quel théâtre pour notre société ? » Se remettre en question peut-être, mais aussi critiquer et lancer un cri d’espoir pour un théâtre plus proche de son public. Car s’ils donnent un souffle à l’art, le spectateur, en bref le consommateur du produit artistique, s’avère un critique intransigeant. Il a d’ailleurs fortement manqué à cette représentation de vendredi au CCC, jouée avec tant de fougue par Corine Kameni, qui a elle toute seule, a porté avec éclat le texte révélateur de Edouard Elvis Bvouma. « Le théâtre c’est l’endroit de l’extrême fausseté », clame-t-elle.

Fausse démarche, faux sourire, fausses promesses, faux serments, faux cessez-le-feu »... Mon petit doigt me dit qu’elle ne parle pas que de théâtre. Tout le propos du personnage n’est donc pas que détresse autour du théâtre mal joué ou sur-joué. Il est la vision d’un avenir positif de ce que ce domaine artistique aimerait observer de mieux au quotidien. Offrir au monde de la sincérité, sans mise en scène de soi, mais avec des personnes vraies. Un monde où il n’y a pas d’hypocrisie, où il n’y a que les morts qui ne sachent pas tricher, où la paix se fait sans coup de poignard dans le dos. Restons réalistes, on est dans le vœu, le rêve, même si on se refuse à basculer dans l’extrême naïveté. « Je n’aime pas le théâtre », pièce à la fois comblée d’ironie et de franchise, est sélectionnée pour les Journées théâtrales de Carthage en Tunisie, du 18 au 26 novembre prochain. 

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