Cameroun - Agriculture. Manioc stratégique : le Cameroun mise sur l’or blanc local pour réduire sa dépendance au blé

cameroun24.net Vendredi le 26 Septembre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Cameroun est en train de repositionner le manioc comme culture stratégique afin de réduire sa forte dépendance vis-à-vis du blé importé et de tirer parti des opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Cette initiative vise non seulement à renforcer la sécurité alimentaire, mais aussi à dynamiser l’entrepreneuriat féminin dans l’agro-industrie.

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Sous la houlette du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), des programmes d’appui aux femmes dans les chaînes de valeur du manioc passent désormais à la vitesse supérieure. Le gouvernement projette la mise en place de pôles agro-industriels dans les bassins de production : terres agricoles, champs de multiplication de semences, petites unités de transformation et formations destinées aux coopératives féminines.

Un projet pilote a déjà vu le jour à Mbangassina, dans la région du Centre, présenté comme modèle par les autorités. Des terres y ont été attribuées à des groupes de femmes, et une unité de transformation de farine de manioc est en cours de construction, avec une capacité de production estimée à plusieurs milliers de tonnes par an.

L’enjeu est majeur : chaque année, le Cameroun importe près de 800 000 tonnes de blé, pour une facture évaluée à 178 milliards FCFA en 2023. Une incorporation de 10 à 15 % de farine de manioc dans le pain et les pâtisseries permettrait de réduire significativement cette dépendance tout en soutenant les producteurs locaux.

Chaque pôle agro-industriel pourrait employer directement plusieurs centaines de femmes et générer plus de 10 000 emplois à l’échelle nationale. Mais des obstacles subsistent : irrégularité de la qualité, infrastructures limitées et coûts élevés des investissements. Les expériences passées au Cameroun, ainsi que les exemples du Nigeria et du Ghana, montrent que la réussite dépendra d’un alignement entre technologie, financement et acceptation du marché.

En plaçant les femmes entrepreneures au cœur de cette politique, Yaoundé tente de concilier stratégie industrielle et inclusion sociale. Si les défis sont surmontés, le manioc pourrait devenir le levier d’une transformation agro-industrielle locale et régionale. Pour l’instant, l’ambition devance encore la réalité.

 


Cassava Power: Cameroon Bets on Local Crop to Cut Wheat Dependence

Cameroon is turning to cassava as a strategic crop to reduce its heavy reliance on imported wheat and seize new opportunities under the African Continental Free Trade Area (AfCFTA). Authorities hope cassava flour promotion will not only boost food security but also empower women entrepreneurs in agro-industry.

The Ministry of Small and Medium Enterprises is spearheading projects to establish agro-industrial hubs across major production zones. These hubs will provide farmland, seed multiplication plots, small-scale processing units, and training programs for women’s cooperatives.

A pilot project in Mbangassina (Centre region) already features land allocations for women groups and a cassava flour processing plant under construction. Once operational, it is expected to produce several thousand tons annually.

Cameroon spends about 178 billion CFA francs yearly on wheat imports, roughly 800,000 tons. Incorporating 10–15% cassava flour into bread and pastries could reduce costs while supporting local farmers.

Authorities project over 10,000 jobs could be created, directly and indirectly. However, challenges remain — from quality control to infrastructure gaps. Drawing lessons from Nigeria and Ghana, Cameroon’s strategy may succeed if cassava hubs can meet quality standards and remain competitive across AfCFTA markets.

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Ange NGO

 

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