Cameroun - Football. Cameroun - Pierre Wome Nlend: «Pour préserver la famille, j’ai pensé qu’il était important que je parte»

Christian TCHAPMI | Le Messager Jeudi le 30 Janvier 2014 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Conspué et accusé d’avoir allumé la braise de la contestation au sein du Kpakum, l’ancien capitaine du Canon de Yaoundé, aujourd’hui, capitaine de l’Union des mouvements sportifs (Usm) de Loum, se livre en exclusivité au Messager.

ADS

Conspué et accusé d’avoir allumé la braise de la contestation au sein du Kpakum, l’ancien capitaine du Canon de Yaoundé, aujourd’hui, capitaine de l’Union des mouvements sportifs (Usm) de Loum, se livre en exclusivité au Messager. Un entretien à bâtons rompus dans lequel le Lion indomptable s’ouvre, non sans prôner la paix, l’humilité et la tolérance.


Vous venez de signer à Usm de Loum, après deux années dans le Canon sportif de Yaoundé. L’adaptation se passe bien là bas ?

Je n’ai pas connu de problème d’adaptation. Le public est chaleureux. Je vois que les spectateurs seront assez exigeants le moment venu puisqu’ils aiment leur équipe. Ceci sera donc un élément de motivation supplémentaire pour moi. Je parle de moi puisque vous m’avez posé la question. Mais je voudrais vous dire que c’est presque la même chose pour l’ensemble des joueurs et encadreurs. Nous nous sentons bien ici.


C’est quoi le nouveau challenge de Pierre Wome Nlend cette saison ?

Je suis à Loum pour me faire plaisir et offrir un plaisir aux dirigeants du club et aux populations de Loum et de Njombe. Je cite en priorité ces populations puisque l’équipe est celle de la localité de Loum. Comme je l’ai dit, mon challenge reste la grande satisfaction du public. Et cette satisfaction intègre les victoires tant en championnat qu’en coupe du Cameroun. Je souhaite jouer la finale de la Coupe du Cameroun et pourquoi pas les premiers rôles dans le championnat. Mes coéquipiers et moi entendons appliquer les consignes des entraîneurs et les désirs des dirigeants pour jouer une Coupe africaine la saison prochaine. Je voudrais voir une grande équipe de Loum. Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années.


Pourquoi avez-vous choisi Usm plutôt que de poursuivre l’aventure au Canon qui est quand même votre club de cœur ?

Le président de Usm de Loum m’a donné de bonnes garanties pour l’épanouissement des joueurs et encadreurs. C’est un homme de parole, un homme d’honneur pour ce qui nous concerne dans le club. Ces mobiles justifient mon départ. Je dois également vous dire qu’il fallait changer de camp après deux années passées dans cette équipe. Canon est ma deuxième famille. J’ai toujours gardé un excellent souvenir de cette équipe et de ses millions de supporters. Il se trouve qu’en ce moment, comme dans toutes les familles, il y a un coup de froid. Pour préserver la famille, j’ai pensé qu’il était important pour nous tous, que je parte. Je ne suis plus là depuis quelques semaines mais le club, à la déception générale, est plus que déstabilisé. En des mots simples, ce n’est pas moi le problème même comme on a voulu mettre sur mon dos des histoires que j’ignore. Rassurez-vous, je ne suis pas de ceux qui sautent dehors pour exposer la famille en cas de différend. Un jour, vous connaîtrez la vérité et les faits de tous les acteurs.


Etes-vous parti de vous-mêmes ou alors on vous a « chassé » ?

Ne suivez pas ce que les gens racontent. Je suis un fils de Canon. Si les actes ont été posés dans le but de me pousser à la sortie, je ne m’en suis pas rendu compte de la sorte. J’ai tout simplement constaté qu’il y avait des ondes négatives. Dieu est mon guide et en son nom, je suis un apôtre de la paix. Monsieur Tchapmi, je ne suis ni du Conseil d’administration, ni du Comité des sages. J’observe tout simplement que les deux entités n’harmonisent pas leurs points de vue. Il y a de l’incompréhension, de l’intolérance, l’absence d’humilité et des égos surdimensionnés. Il va falloir un jour qu’un groupe se rabaisse pour le bonheur de Canon et de ses supporters. J’ai été flatté par le projet sportif de Usm de Loum. J’avais la possibilité de partir du pays mais j’ai fait comme les Brésiliens qui, lorsqu’ils rencontrent des problèmes en Europe, rentrent dans leur pays pour se ressourcer. Usm de Loum m’a offert les meilleures assurances sportives sur le plan national.


Il se dit que la faction Céline Eko vous accusait d’être à l’origine de la fronde entre les joueurs et le staff dirigeant au point d’avoir contribué à la défaite du Kpakum à la dernière finale de la Coupe du Cameroun. Est-ce vrai ?

Je trouve de telles déclarations superficielles. Comment je peux nuire à Canon ? Comment je peux nuire à une équipe ou sélection ? Toute ma vie s’est faite dans le football. Très vite, j’ai laissé l’école pour entrer à l’Ecole de football des Brasseries. A la suite de cette bonne formation, j’ai intégré Fogape puis Canon de Yaoundé. C’est cette dernière équipe qui m’a donné la visibilité. J’en profite pour dire merci à tous mes encadreurs pour la détermination et le sérieux qu’ils m’ont inculqué. C’est tout ceci qui fait croire que je demande trop. Mais je suis d’abord exigeant vis-à-vis de moi-même. Je ne comprends pas comment on peut mettre sur ma tête ce qui s’est passé de mal dans le club alors que c’est faux. J’étais le premier à vouloir remporté cette finale puisque j’ai donné le meilleur de moi-même afin que Canon soit africain. Après avoir raté de peu au niveau du championnat, il nous restait la Coupe. Vous êtes journalistes, et je sais que vous avez mené des investigations à ce sujet. Plusieurs personnes qui font le bruit aujourd’hui ont travaillé sans le savoir contre les intérêts de Canon. Je ne dirai pas plus. Une équipe qui veut remporter une finale se comporte-t-elle comme certaines personnes l’ont fait ? Avez-vous vu ma prestation lors de la finale ? Qu’on ne prenne pas des Camerounais pour des amnésiques j’ai tout donné durant la saison. J’ai joué comme il le fallait. Pour les autres détails, que ceux qui se nourrissent de la déstabilisation de Canon vous les donnent.


Parmi ceux qui ne voulaient plus de vous dans cette équipe, figure Soleil Nyassa qui vous a indexé comme le cancer de ce club, en vous conseillant d’aller créer votre club. Comment se fait-il que celui qui se présentait comme votre agent en arrive à vous foutre à la porte ?

Pour ce qui est des qualificatifs, et des agissements des individus par rapport à ces qualificatifs, je ne répondrai pas. J’espère tout simplement qu’ils ont le même sens pour tous. Je n’ai aucun problème personnel contre ce monsieur. Depuis qu’il fait des déclarations infondées contre moi je n’ai pas répondu. Je ne répondrai pas. Ce n’est pas un acte de lâcheté mais de maturité. C’est contre moi qu’on porte des accusations et c’est moi qui prône la paix cela devrait pousser à réfléchir. Pensez-vous que mon séjour au sein de Canon de Yaoundé a été de tout repos ? Que non ! Mais c’est une histoire de famille. La tempête passera. Je n’ai pas à dire des choses qui vont plus diviser que rassembler. Ni Canon ni toute autre équipe ou sélection ne mérite la destruction. Vous pouvez compter sur moi, je ne le ferai pas. Je souhaitais à l’intérieur du groupe qu’on me permette de donner mon opinion comme joueur et citoyen.


Le sélectionneur des Lions indomptables organise dans une dizaine de jours, un stage à l’intention des joueurs locaux. Ça vous tente ?

En équipe nationale, on n’invite pas les joueurs on les convoque. Si je suis convoqué, je viendrai. Je donnerai le meilleur de moi-même comme je l’ai fait toute ma vie durant.


Rêvez-vous d’être sélectionné pour le Mondial 2014 ?

Ma présence en sélection et en Coupe du monde dépend de plusieurs paramètres qui ne dépendent pas de moi. Il y a ma santé. C’est à Dieu de décider si je serai en bonne santé pour être à la disposition des Lions indomptables. Il y a ensuite ma forme de l’heure. Les techniciens vont dire si je peux jouer à un quelconque poste. Si je suis appelé sous le drapeau de mon pays je viendrai. Avec mes coéquipiers, classés ou non, nous donnerons tout ce que nous avons dans le ventre. Le Cameroun c’est tout pour nous, pour moi. Je ne donnerai pas de leçons de patriotisme. Mais lorsque vous êtes sur le terrain et vous suivez le chant de l’hymne national, vous êtes saisi. Tout ce dont un Homme a besoin se trouve dans cet hymne. Je défendrai éternellement les couleurs de mon pays là où je me trouve. En sélection, aussi longtemps que je serai joueur et qu’on me convoquera, je viendrai avec la détermination de faire rayonner mon pays.

Entretien mené par Christian TCHAPMI 

ADS

 

Lire aussi : Samuel Eto'o remanie son gouvernement à la FECAFOOT
Lire aussi : Eding Sport de la Lekié interdit de recrutement par la FIFA

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS