France. UMP : La « démocratie » de la France à l'ivoirienne

Man Bene | Abidjandirect Vendredi le 30 Novembre 2012 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Décidément, la politique et le pouvoir se ressemblent partout. Qu’on soit d’ici ou d’ailleurs, le pouvoir fascine et on s’y accroche comme on peut. Tant pis si cela frise avec l’impopularité, l’important, c’est d’y être et d’y rester. On a longtemps martelé dans les esprits des jeunes républiques africaines que la démocratie, c’est l’alternance et le respect vertueux au verdict des urnes.

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Pourtant, loin des angélismes que suggèrent de tels postulats, il suffit à tout curieux de regarder ce qui se passe en Russie pour comprendre que le pouvoir est finalement un opium qui n’exclut pas des feintes de départ et des réussites de retour à tous les prix. N’est-ce d’ailleurs pas la vérité d’une telle similarité dans les manœuvres pouvoiristes avec ce qui se passe sous les tropiques qui justifie le silence expliquant la retenue confessée d’une Russie tout aussi coupable sur ce même plan ?

S’agissant maintenant du verdict des urnes à l’UMP, Gbagbo restera-il encore gardé en arrêt illégitimement maintenant que son propre bourreau métropolitain reprend lui-même la logique de la double revendication de la victoire aux élections ? Eh bien, Gbagbo doit être libéré illico car le juge qu’est la France a lui aussi pêché sur le même terrain. Mais qui finalement est ce donneur de leçons arrosé par ses propres turpitudes ? À l’UMP, on parle bien de deux présidents qui se déchirent et sont prêts à continuer. Ils nous servent l’exemple parfait de la Côte-d’Ivoire et nous donnent raison de croire que cette histoire de démocratie n’est vraisemblablement qu’un leurre et du pipeau.

Qui pourra encore nous traiter, avec autorité, que l’Afrique, c’est la jungle où l’on ne respecte pas les institutions et où les gens s’entredéchirent pour l’accession et le maintien au pouvoir au détriment de l’intérêt républicain et des valeurs humanistes de la démocratie ? Qui osera encore nous parler, en Afrique, d’un tel qui s’éternise au pouvoir ou d’un tel qui fraude le circuit électoral ?

Oui, qui pourra encore nous parler de transparence électorale ? Ce concept qui n’a de sens que lorsqu’il concerne les autres et non ses propres supposés inventeurs. Oublier, si ce n’est proclamer souverainement que la France d’outre-mer, faite de personnes de couleur, ne saurait imposer démocratiquement ses faveurs à Fillon et non à Copé, n’est-ce pas là l’expression subtile mais encore vivante en métropole de l’exclusion ? Qui nous le reprochera encore si en Afrique le pouvoir en place ne tient pas toujours compte des résultats issus de groupes ou communautés qui lui sont reconnus défavorables ou adverses ?

Parler, dans un camp comme dans l’autre, de manipulations et de fraudes, dans un pays qui était censé briller sur les terrains de la démocratie et de la transparence, c’est finalement convaincre l’Afrique qu’elle a plus que jamais intérêt a mettre en place ses propres institutions, issues de ses ressorts culturelles, philosophiques et religieux, plutôt que de se conformer à un modèle importé qui ne satisfait pas déjà le monde judéo-chrétien.

Avec ce qui se passe en France, on assiste incontestablement à la chute du modèle européen et indubitablement à l’effondrement de la logique du Centre et de la Périphérie. L’Afrique doit en prendre hautement conscience car son avenir se dessine avec plus de netteté. Évidemment, celui-ci se fera avec des dirigeants plus consensuels issus de la volonté profonde du peuple qui se dégageait autrefois dans la logique du cercle initiatique. L’UMP puise abondamment dans cet univers culturel africain de l’arbre à palabre où l’on trouve toujours le troisième larron qui fasse l’unanimité devant les positions crampées des protagonistes. Juppé représente ainsi le sage noir devant départager les frères belligérants. Comme quoi, l’Afrique est regardée par les autres ; surtout quand elle peut leur apprendre du positif.

Terminons donc par cette question qui aura été lancinante tout au long de cet article : Qui nous donnera encore des leçons ? Nous disons PERSONNE. Le modèle a sombré dans l’inattendu. Il a perdu de sa crédibilité qui, depuis quelques temps, était en ballotage. Comment d’ailleurs s’en étonner puisque c’est bien la France qui, sous le couvert de la communauté « internationale », installe illégalement des présidents en Afrique en reconnaissants parfois des guérillas comme dignes de légitimité. C’est la France qui, quand cela l’arrange, soutient les dictateurs africains. Cette France-là n’a plus rien à nous démontrer aujourd’hui ou demain : RIEN !



 

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