C’est jeudi à minuit que la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 25 octobre s’achève.

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Les huit candidats au fauteuil présidentiel ont eu 14 jours pour convaincre leurs militants de voter pour eux. Ils sauront dimanche soir si leurs arguments ont accroché l’électorat. A 48 heures de cette présidentielle tant attendue au regard du lourd passif du scrutin de 2010, l’on peut dire que la campagne s’est déroulée dans un climat  général apaisé. Si les mots de certains candidats ont  été parfois violents à l’égard d’autres, l’on n’a pas enregistré d’accès de violence notable dont la Côte d’ivoire avait fait sa marque de fabrique. Du reste, les  autorités ivoiriennes, la Commission  électorale indépendante (CEI), la société civile et les organisations internationales n’ont eu de cesse de rappeler aux Ivoiriens que les « élections c’est pas gna’ga » ( les élections c’est pas la palabre ». Visiblement le message est passé.

Pour revenir  sur le fond de la campagne électorale, le président-candidat, Alassane Dramane Ouattara (ADO) a pris un coup d’avance sur ses concurrents assurément. Sa machine de campagne s’est livrée à un véritable ratissage de chaque coin de la Côte d’ivoire pour rallier le maximum possible d’Ivoiriens à sa cause. Gadgets, promesses dont l’édition d’une nouvelle Constitution en cas de réélection, argent frais, animations diverses, ADO n’a pas lésiné sur les moyens. La majorité du pays est aux couleurs du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition qui soutient le président sortant. Assez pour crier victoire avant le scrutin ? Rien n’est moins sur. Mais pour ne pas nourrir de regrets dimanche soir ou au début de la semaine prochaine lorsque les résultats seront connus, le RHDP entend bien faire campagne jusqu’à la dernière minute.

Et les autres candidats dans tout cela ? Sans leur faire injure, il faut bien reconnaître qu’ils ont fait pâle figure face à la machine du RHDP. « Les quelques affiches de tous les sept autres challengers d’Alassane Ouattara réunis suffiraient à peine à couvrir un district d’Abidjan » déclare Lamine Koné, communicateur événementiel à Abidjan. Le discours des adversaires d’ADO à défaut d’être inaudible a plutôt servi sa cause. Le bilan économique du président sortant parle pour lui. La croissance soutenue du pays et les réalisations palpables de son premier mandat ont simplement fait dire à ses adversaires qu’il pouvait mieux faire. C’est ce à quoi ils s’engagent eux, s’ils sont élus. Les électeurs diront dimanche la voie qu’ils ont décidé de suivre.

Sur le terrain, l’on aura tout de même assisté à une drôle de campagne. D’une part, un président sortant conforté par ses réalisations et d’autre part une opposition sinon divisée, du moins mal préparée pour proposer une alternative crédible aux Ivoiriens. En désespoir de cause, une certaine opposition, a plutôt fait campagne pour le boycott. Amara Essy et Mamadou Koulibaly, deux candidats démissionnaires s’en sont faits les chantres. Ils ont été rejoints par une franche du Front populaire ivoirien, proche de l’ancien président Laurent Gbagbo. Mais le camp du président sortant a exhorté jusqu’au bout les Ivoiriens à aller voter massivement dimanche. A l’évidence le vrai enjeu du scrutin de dimanche sera le taux de participation. Le président Alassane Ouattara qui croit dur comme fer à « un coup KO » dimanche souhaite que la majorité des plus de six millions d’électeurs ivoiriens aillent voter. C’est loin d’être un acquis. Jusqu’à ce soir à minuit, les électeurs pourront encore se laisser convaincre. Par ailleurs, l’autre grande interrogation de ce vote sera la capacité de la CEI à conduire un scrutin fiable. Plusieurs fois avant et pendant la campagne, la CEI a été mise sur la sellette. On attend de voir…

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