Cameroun - Education. Etablissements clandestins: des résistances qui perdurent

Rousseau-Joël FOUTE | Cameroon-tribune Jeudi le 10 Aout 2017 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’appât du gain pousse des affairistes à ouvrir illégalement en ce moment même des établissements dont la fermeture a déjà été décidée.

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Le secteur de l’éducation et de la formation de la jeunesse est infesté de personnes sans foi ni loi, préoccupées essentiellement par la collecte des frais de scolarité que les parents vont payer quand les écoliers vont retourner dans les salles de classe. C’est ainsi que les promoteurs de certains établissements scolaires ou de formation privés brillent par l’inobservation  répétée  des dispositions légales et réglementaires en matière de création et d’ouverture. Certains refusent manifestement de se plier au processus d’obtention des autorisations, comme s’ils n’avaient que faire des formalités légales de création et d’ouverture en vigueur.


Au moment où on se rapproche de la rentrée scolaire 2017/2018 prévue le 4 septembre 2017, les responsables du ministère des Enseignements secondaires ont décidé de mettre hors d’état de nuire ceux qui fonctionnent en marge de la loi. Car ils sont nombreux, les promoteurs véreux qui se servent de la rentrée scolaire pour assouvir leur soif de richesse. Sur le dos, hélas, des parents ou des élèves peu avisés qui ne vont pas découvrir à temps leur supercherie. Dans le passé, on a constaté que lorsque les frais d’inscription sont payés, il devient difficile de les récupérer quand on découvre que les établissements qui les ont perçus opèrent dans la clandestinité.


D’où les arrêtés signés le 26 juillet 2017 par le ministre des Enseignements secondaires, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, portant, entre autres, fermeture des établissements scolaires privés concernés. Ces décisions ont  été prises plus d’un mois avant la rentrée afin que nul n’en ignore. Autrement dit, la liste noire des établissements privés étant désormais connue, il faut tout simplement en tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Concrètement, il faut éviter d’inscrire les élèves dans ces collèges qui ont été sanctionnés sur la base des rapports des missions de repérage, d’identification et de suivi-évaluation de la Brigade de contrôle des établissements privés d’enseignement secondaire. Au cours des descentes sur le terrain, les contrôleurs ont relevé diverses infractions à la réglementation. Au MINESEC, on annonce la liquidation de certains de ces établissements, conformément aux lois et règlements en vigueur.

L’explication

Jean-Marie Etienne Njuendou: « Nos contrôleurs seront sur le terrain »

Chef de la brigade nationale de contrôle des établissements privés d’enseignement secondaire au Minesec


Le ministre des Enseignements secondaires vient de fermer les portes de plus de 80 établissements scolaires et formations privés d’enseignement secondaire dans sept régions du pays. Que leur reproche-t-on ?

Le décret n°2008/3043/PM du 15 décembre 2008 fixe les modalités d’organisation et de fonctionnement de l’enseignement privé au Cameroun. Ce texte déroule dans plusieurs de ses articles les modalités de création, d’ouverture et d’extension des établissements privés d’enseignement secondaire. Le ministère des Enseignements secondaires a à cet effet constaté une violation de ces formalités légales de création et d’ouverture par certains promoteurs d’établissements. Il y a également eu une inobservation répétée des dispositions légales et réglementaires en matière de création et d’ouverture. Et enfin, il y a des fermetures unilatérales par les promoteurs.

Quelles sont les mesures prévues pour que la fermeture soit effective ?

Le Minesec dispose d’une brigade nationale de contrôle des établissements privés d’enseignement secondaire. Les missions assignées à cette brigade sont celles de contrôle. Nos contrôleurs seront déployés sur le terrain pour s’assurer effectivement de la fermeture de ces établissements. A travers des structures décentralisées qui sont sur le terrain, les délégations régionales et départementales, entre autres. Ces structures auront le devoir de surveiller et d’appliquer les textes ministériels. Nous comptons également sur les riverains à l’esprit citoyen ou tout Camerounais de bonne foi qui voudrait que ce phénomène d’établissements clandestins soit enrayé une fois pour de bon.

Quelles sont les sanctions encourues par les promoteurs de ces établissements scolaires qui refusent de fermer ?

La loi est claire. Il y a la fermeture qui signifie l’absence de fonctionnement qui se traduit par la pose des scellés sur les portes de ces établissements et une surveillance accrue pour qu’ils ne puissent pas continuer à exercer clandestinement. Car cette clandestinité compromet l’avenir des enfants. Et les parents également car ils dépensent leur argent inutilement et ces promoteurs véreux n’ont jamais remboursé les frais de scolarité de ces parents quand ces établissements sont fermés. On constate que beaucoup de promoteurs mettent la charrue avant les bœufs. Ils construisent, recrutent et lancent les activités d’enseignement-apprentissage sans respecter les préalables. Nous pouvons aussi dire qu’il suffit pour un promoteur de respecter les modalités de création et d’ouverture ou d’extension pour que le collège intègre le cercle des établissements légaux.
 

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