Cameroun - Politique. D’un côte les Puissants pris de peur et de l’autre les Faibles en colère.

C.P: Léon Tuam Jeudi le 06 Septembre 2012 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les Faibles qui refusent la soumission et veulent résolument se libérer paient trop cher.

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La grande peur qui s’est emparée de notre monde bipolarisé se généralise et le régit. Elle a ses racines dans la malhonnêteté et les cruautés exécrables, socles de l’érection du monde moderne, parce que les réalisations techniques, scientifiques et industrielles ont sans ménagement jeté par terre les principes moraux dans leur course spectaculaire.
Au cours de l’histoire, les notions de justice, d’amour et de liberté ont été désacralisées et piétinées méticuleusement par ceux-là mêmes qui dans les sociétés ont donné l’impression d’y veiller pour protéger et bonifier l’humanité.  


Cette mauvaise habitude s’est développée et a atteint à nos jours son paroxysme avec la gourmandise gargantuesque et corrosive des Forts et la certitude de la rareté des ressources qui suscite chez eux l’appétit bestial de contrôle de celles-ci et des peuples.
La peur chez les Forts, semeurs d’actes déstabilisateurs et de terreurs, prend de l’ampleur et l’on observe le même phénomène chez les Faibles ou Victimes, qui prennent conscience de la situation et choisissent de plus en plus le chemin de la  résistance qui en dernier ressort est la victoire de la raison sur la vaine attitude attentiste de la Providence longtemps observée.
Il faut souligner que dans un monde plein d’escrocs et de plus en plus cruel, l’affrontement devient la voie royale de la libération pour les opprimés, qu’ils soient d’Afrique, de l’Occident, d’Asie ou d’ailleurs.    


Nous assistons aux frustrations et luttes instiguées par les mêmes mobiles tant au niveau des Etats qu’à l’échelle internationale. Nous vivons dans un monde où règne une grande peur bipolarisée due à l’absence de justice, d’amour et des libertés. Ces valeurs jetées dans l’air partout et abondantes comme des débris dans l’air n’étant en réalité que des slogans creux.
Au niveau des Etats, quand ce ne sont pas les gouvernements qui travaillent mal et répriment les populations, ce sont des compagnies ou des employeurs qui terrorisent les populations avec des salaires dérisoires, qui confisquent des richesses et terres, qui s’acoquinent aux dirigeants pour mieux vider le pays, qui empêchent les mouvements des mecontents en faisant appel aux  hommes en uniforme souvent formés pour défendre les intérêts des Forts.
Les exploités veulent saisir l’échelle de l’ascension pour changer leur destin, mais des mécanismes complexes sont dressés pour leur en empêcher l’accès. Les peuples comprennent qu’ils ont déjà trop cédé et se résolvent non seulement à ne plus céder, mais à résister à leurs ennemis, à les affronter jusqu’au bout, à dire « Non !» à ces normes anormales qui veulent que la quasi-totalité des richesses d’un peuple se retrouvent dans les mains d’une invisible poignée d’individus pendant que le pays tout entier croupi sous le poids d’une misère inhumaine.


Quant au niveau international, c’est ce qu’il y a le plus bouleversant et à craindre. C’est bien par ici qu’inéluctablement sonnera le glas pour l’humanité. C’est ici qu’erre sans cesse le grand démon qui va sauter sur le monde et l’engloutir. C’est ici que se retrouvent les laboratoires des grandes spoliations, des grands châtiments et du chaos. Il faut des groupes de contrepoids face à cela, il faut des groupes pour les contenir.  
Les Etats puissants et multinationales qui ont toujours dominé les autres peuples et le monde s’entêtent à aller dans la même voie et refusent de reconnaître que le monde actuel a changé, va encore changer davantage et que le mieux c’est de l’accepter et s’y adapter ; ils refusent la loi selon laquelle tout est mutation et rien n’est eternel.


Ces Puissants avec leurs multinationales n’ont jamais perdu et ne veulent pas perdre. Ils n’ont jamais été en arrière (à cause de leurs terreurs) et ne veulent pas se voir en arrière. Ils n’avaient jamais été contredits, ils avaient été toujours obéis et ne veulent ni être contredits ni désobéis. Ils organisaient et désorganisaient à gré le monde et s’efforcent à rester dans cette logique.


Les conflits et coups d’Angola, El Salvador, Congo, Vietnam, Faso, Algérie, Cambodge, Côte d’Ivoire, Libye, Sierra Léone, Irak, Syrie, Afghanistan, Tchad, Colombie, Mali, Chili, etc. les misères et atrocités de ces pays et bien d’autres portent la marque de leurs griffes. Et ils n’ont ni remords ni repentir devant tout cela; au contraire ils innovent en changeant plutôt les tactiques et la façon d’être, pour mieux détruire les potentiels humain et matériels des autres, les dépouiller et les soumettre.  


Il se trouve aujourd’hui qu’ils ne le feront plus avec la même licence, le même zèle, la même aisance ; car devant eux se trouvent quelques gros rochers,  devant eux se trouvent des forces plus sérieuses éprises de paix et du respect des autres, mais prêtes à se défendre jusqu’au bout.


La peur de perdre s’intensifie chez les Forts. Malgré la dangerosité du terrain, il faut toujours tenter quelque chose, il faut tenter d’infliger des corrections sérieuses et douloureuses aux insoumis pour intimider les autres. Trop tard, trop tard ; adieu ce passé ténébreux, adieu ce Moyen Age des temps modernes, adieu, adieu !


Certains Faibles continuent à vouloir jouer le jeu des injustes, des agresseurs ; mais nous savons ce que nous savons et personne ne peut nous distraire. Nous le savons, et peu importe que certains tentent de tordre le cou à la vérité sur la Côte d’Ivoire ou la Libye, et peu importe que la trahison de Etat syrien attaqué et envahi  vienne du pays des Pharaons d’après Moubarak. Cela dit très haut aux sceptiques d’où le traître vient et quelle mission il porte. Mais chacun a son tour chez le coiffeur.  


Le monde est aujourd’hui comme une brousse où des lions qui ont longtemps fait la loi se retrouvent face à une Nouvelle Espèce ayant de nouvelles règles plus sensées, plus attrayantes, plus humaines ; et les lions aux abois veulent systématiquement reconquérir leur royauté même en mettant le feu à la brousse entière. La peur ronge, ronge et les Forts et les Faibles… la peur ronge le monde.


Mais la vérité c’est que notre monde ne peut plus continuer à fonctionner sur les mensonges, la ruse, la pauvreté créée, les injustices manifestes, les haines, la dictature, les guerres de conquêtes et d’accumulation au mépris du lus grand nombre, l’occupation militarisée des autres peuples, la domination, la partialité et l’intimidation. Les Faibles au sein des différents Etats du monde et les Etats faibles ont le devoir et l’obligation d’évincer la peur pour se battre et se libérer.


Léon Tuam,
Ecrivain, activiste des droits humains et enseignant.
06/9/12

 

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