Cameroun - Politique. Ce que je pense de la lettre du Dr. Vincent-Sosthène Fouda du 06 Août 2012 adressée à Paul Biya sur la situation de certains prisonniers et du Cameroun.

C.P: Léon Tuam Vendredi le 17 Aout 2012 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Au moment où l’Afrique peine encore à sortir du joug des dictatures locales inutiles qui paralysent les économies et les libertés et amenuisent ses chances de développement, des bras secoureurs de ses fils jaillissent ici et là qui prétendent être à la hauteur des défis. Mais les sons de leurs voix parfois s’annoncent agaçants et ne sont pas de bons présages.

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Les comportements et démarches de certains de ces bras secoureurs (bien qu’ils excellent devant certains problèmes sociaux sur le terrain) nous amènent à nous demander à quel jeu ils jouent : le jeu du peuple ou celui des dictateurs qui refusent de se plier en dépit de leurs échecs notoires sur tous les plans ?
C’est la lettre du Dr. Vincent-Sosthène Fouda du 06 Août 2012 adressée a M. Paul Biya qui a attiré mon attention et m’a poussé à commettre cet article. Il s’agit d’un universitaire qui a connu l’occident et devrait avoir assez d’outils pour jauger et connaître la profondeur du désastre où M. Biya a laissé le pays et par là, être capable d’avancer sur le terrain en personne assez avertie.
Ce qui me pousse à réagir, c’est que M. Fouda est (comme le Dr. Christopher Fomunyoh) l’un des ceux qui, venant de l’occident, n’ont pas encore servi sous ce sale régime ou bien ne sont encore trempés dans aucun scandale et par conséquent sont perçus par le peuple comme du sang neuf, du sang de l’espoir, bref, comme ceux qui pourraient faire mieux que les autres, réussir là où les autres ont lamentablement glissé et sont tombés.
Ce qui m’amène aussi à m’intéresser à l’auteur de cette lettre, c’est au regard de l’amour, de l’espoir et de la confiance que beaucoup de Camerounais ont mis en lui, mais qui s’effrite déjà jour après jour.
Le docteur Vincent-Sosthène Fouda écrit ceci dans sa lettre du 06 Août 2012 à Paul Biya :

« Monsieur le Président de la République, mieux que quiconque vous savez que la situation socio-politique de notre pays est inquiétante et que seul vous êtes de par votre stature et vos responsabilités capable de nous aider à nous redresser. »
Et que fait-il au Cameroun ? A-t-il besoin d’y être pour vomir cela, si les changements tant recherchés par notre peuple passaient par là ? M. Fouda est-il au Cameroun pour travailler avec les autres forces afin de libérer le pays du régime criminel et néocolonial de M. Biya ou bien travaille-t-il pour aider le dictateur à rester encore davantage au pouvoir ?
C’est depuis trente ans que ce Grand Malheur du Cameroun est au pouvoir et n’a rien fait. M. Fouda ne sait-il pas que dans des écoles à l’Est et au Sud du Cameroun, des gorilles en plein jour peuvent tendre la main à travers des trous des salles de classe, arracher des enfants  et disparaître avec eux dans la nature ? Je parle de ces deux régions très riches en bois où l’on peut construire de très bons et admirables établissements scolaires et sanitaires à partir des bois locaux.
Ne sait-il pas que beaucoup de Camerounais meurent de morsures de serpents, de cholera de paludisme et d’autres maladies communes à cause de l’inaction, du désintérêt et de l’incompétence de cet homme qu’il croit encore capable du miracle ? Ne connaît-il pas le bilan de ce président voyou ?
Plus grave encore, dans cette lettre le Dr. Vincent-Sosthène Fouda dit à M. Biya :
« Amnistiez vos collaborateurs et d’une exigence ferme, demandez-leur :
–De rendre 75% des sommes détournées
–Excluez-les pendant 25 ans de la gestion de la fortune publique
– Excluez-les pendant 25 ans des affaires politiques de notre pays. »

Mais c’est un pur jeu ça ! Mais c’est simplement enfantin ce que j’entends de cet universitaire. Est-ce ainsi que le Canada qu’il admire et où il enseigne fonctionne ? Mais ne voit-il pas que Paul Biya est inapte à diriger le Cameroun ? Et puis, comment peut-il demander au premier grand voleur du pays qu’est M. Biya de libérer sous conditions des prisons ses collaborateurs voleurs ? Mais il est le premier criminel du pays ! L’on ne peut pas confier les services de propreté à une main trop sale et fétide.    
Sait-il combien le couple présidentiel par le passé a puisé dans la SCB et injecté dans la Ferme du Sud et les Plantations de M’voméka qui sont leurs biens privés? A-t-il jamais entendu parler des virements dans des comptes à l’étranger pour le couple présidentiel ?
 Ne sait-il rien des scandales des revenus pétroliers ou bien des biens-meubles de M. Biya et sa famille au Cameroun et à l’étranger ? Sait-il qui ponctionne nos essences forestières en toute sérénité et n’est jamais inquiété ?
Si déjà M. Biya n’est pas qualifié pour arrêter et enfermer ses collaborateurs détourneurs des deniers publics (parce que lui et sa famille en sont des champions) l’on ne devra même pas perdre le temps à parler de la libération de ses prisonniers. C’est un dossier qui sera traité par quelqu’un d’autre après lui. Le reste relève de la diversion.
Les Camerounais n’ont plus besoin des pseudo-intellectuels ou politiciens qui les divertissent et les endorment. Si ces derniers ne doivent pas radicalement changer dans leur façon de percevoir le drame camerounais et dans leur manière de le traiter ils feraient mieux de disposer rapidement ; et s’ils s’entêtent, ils finiront par se noyer dans les flots abondants de leurs contradictions et maladresses.  
Pour en finir, nous devons comprendre que la lutte de libération d’un peuple n’est pas aisée ; mais d’aucuns veulent la rendre encore plus coriace. L’on ne peut chasser avec succès des bêtes qui terrorisent les populations si déjà, par naïveté, discordance et sentiment, l’on ne parvient pas à reconnaître unanimement lesquelles d’entre elles sèment le plus de terreur.  

Léon Tuam,
Ecrivain, activiste des droits humains et enseignant.  

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Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun

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