Burkina. Au président burkinabè Blaise Compaoré il ne reste qu’une seule chose

C.P: Léon Tuam Mardi le 14 Janvier 2014 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La mesure en toute chose est un précieux fusible qui aide à échapper à certaines situations bien désastreuses voire tragiques.

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 Ceci est valable autant dans la vie individuelle privée qu’officielle. Le véritable problème dans l’Afrique actuelle c’est l’accentuation de la démesure chez le politique.
Le Burkina Faso et son grand peuple sont depuis des décennies exploités et abusés par un homme, une famille, un groupe, un régime ; même situation que dans mon pays d’origine et que je ne cesse de décrier et ébruiter.  

Beaucoup de raisons me poussent à ne pas fermer l’œil sur cette autre tornade africaine qui tourne encore violemment dans le ciel tel un cruel oiseau de proie, et pourrait frapper le sol burkinabè et l’endeuiller à une échelle intolérable, voire chaotique. Que Blaise aspire à un autre mandat présidentiel est inadmissible.   

Cette crise burkinabè m’interpelle et devra interpeller toutes les âmes africaines raisonnables, et non des criminels et farceurs d’un pays voisin du Faso, qui doivent beaucoup aux bourreaux de ce peuple et ne sauraient, dans cette condition, mettre au premier plan les intérêts du peuple burkinabè traumatisé.

La crise burkinabè m’interpelle parce que le hasard m’a fait voir le jour sur le même continent où est localisé le Faso, et il n’y a rien qui menace un seul centimètre de cette portion du monde sans réveiller mon attention. Cette crise m’interpelle parce que cette situation mettra en péril des vies humaines.

Cette situation politique burkinabè me concerne parce que j’y ai vécu et étudié a l’université de Ouagadougou entre 1993 - 1995, où j’ai noué beaucoup d’amitiés avec des citadins et paysans tout en vivant la misère de ce peuple et admirant sa grandeur incomparable.
En dépit des liens qui me lient à des gens de différents bords sociaux et politiques du Faso dont certains sont si proches du pouvoir en place, je dois me laisser guider par l’honnêteté et la liberté qui me caractérisent. Je parle en tant qu’un esprit affranchi, car je ne dois rien à personne et n’attends rien de personne.

Le président Blaise Compaoré voudrait bien toucher la Constitution de son pays et se présenter derechef aux élections présidentielles futures. C’est inadmissible. Non, mais quelle gourmandise ! Quelle cécité ! Mais ce sera tragique. Ce peuple burkinabè en a marre ; il n’en peut plus, et ce ne sera pas sa faute.

Ce peuple que j’ai côtoyé et connais est complètement différents d’autres africains. Il est très courtois, très patient, assez généreux, mais il sait jusqu’où peut aller la patience ; il est habile, instruit et extrêmement courageux et dangereux en même temps.  

C’est un peuple qui avait été poignardé par celui qui est resté au pouvoir jusqu’ici et qui de plus en plus le prend pour dupe, pour essuie-pied et ne cesse de remuer le couteau dans une plaie qui tout en se cicatrisant n’a jamais guéri.

Cet homme qu’un forban venu d’un pays voisin présente comme un « Monument vivant de bon sens » a fait tellement du mal au Faso et à l’Afrique (il a volé et fait disparaître des richesses, entretenu et fait naître des conflits, fait couler du sang des africains, livré l’Afrique aux étrangers) à tel point que son départ politique ou physique ne sonnerait qu’une aube nouvelle pour le Faso et l’Afrique.

Cet homme est pour son peuple et le continent (avec Idriss Déby, Biya, Soro-Ouattara, Sassou Nguesso, Bongo, Faure, etc.) ce que le filtre est à l’eau. L’Afrique qui se veut prospère et dégagée des dominations extérieures ne pourra y parvenir avec des traîtres de cet acabit au pouvoir.

Les Africains devront comprendre que M. Compaoré qui est présenté par certains Africains et surtout des occidentaux comme un grand médiateur dans des conflits et comme un grand sage ne l’est pas en réalité.

On le présente ainsi tout simplement parce qu’il joue bien son rôle glorieux de marionnette dans l’ordre néocolonial qui prévaut en Afrique. C’est parce qu’il dessert le continent et protège bien les intérêts étrangers tout comme M. Déby.

Les forces progressistes africaines doivent comprendre les enjeux de cette crise burkinabè et s’y investir davantage, avec corps et âme afin que le Faso et l’Afrique se dépêtrent d’un de ses grands traîtres et pierre angulaire dans le maintien et l’entretien de la Françafrique.  
Malgré l’hospitalité des autorités du Faso aux Africains et dont j’avais moi-même bénéficié, cet homme est un élément gênant très dangereux qui doit disposer.   

Ce ne sera pas facile de faire entendre raison à ce dictateur du Faso parce que la survie des imposteurs d’Abidjan dépend largement de la présence de ce tombeur de Sankara encore au pouvoir. C’est ce qui explique le zèle ces derniers jours des Autorités de la Communauté Internationale d’Abidjan.  

C’est pourquoi toutes les voix, toutes les plumes, toutes les pressions et encouragements et informations susceptibles d’appuyer la lutte de ce peuple meurtri par des décennies de dictature sont les bienvenus maintenant.

C’est aussi l’occasion pour moi de lancer un appel solennel à toutes les organisations des Droits Humains sincères et crédibles nationales, sous-régionales, africaines et étrangères de se pencher rapidement sur cette situation au Faso avant qu’il ne soit trop tard.
Les organisations et activistes des Droits Humains partout où ils se trouvent doivent cesser de jouer les pompiers ; ils doivent innover et entamer des actions préemptives afin d’éviter de courir à perpette après des abus et crimes.

Monsieur Compaoré n’est pas le seul homme qui reste au Faso après Thomas Sankara. Il a de nombreux fils et filles très compétents. Les Burkinabès sont assez particuliers. Ils savent se mettre en route avant d’attendre  une quelconque aide.

Cette fois-ci, les Burkinabès  ne sont plus prêts à céder aux lubies, aux tricheries et violences de Blaise Compaoré ; et à moins que ce dernier veuille bientôt rejoindre son ami, il ne lui reste qu’une seule chose, à savoir : dire au revoir au pouvoir.   

Léon Tuam,
Ecrivain, Activiste des Droits Humains et enseignant
14 janvier 2014             

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