Economie. Alexandre Polack :L’UE va investir 1.310 milliards de francs Cfa en Afrique

Mutations Mardi le 15 Septembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cet acte vise à sédentariser les Africains dans leur continent, révèle le chargé du Développement et de l’Aide humanitaire de l’Union européenne.

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 Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne se sont réunis  hier à Strasbourg en France, afin de débattre sur le montant de l’enveloppe allouée à la gestion de la crise sociale et économique occasionnée par l’arrivée massive des immigrés sur le continent européen.

 


À Bruxelles, Berlin, Rome, Paris ou Madrid, tout le monde assure que la crise migratoire qui touche l’Europe est loin d’être passagère. Elle va même s’installer pour durer très longtemps.  Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des Affaires étrangères dit qu’il s’agit « peut-être du plus grand défi de l’histoire de l’UE ».


Malgré les réticences des pays de l’Est dont la Hongrie du populiste Viktor Orban, ” il faut envoyer les forces de l’ordre réprimer les réfugiés principalement syriens et irakiens”. L’Union  européenne, sous l’influence de la toute puissante Allemagne, est bien décidée à affronter cette crise comme elle ne l’avait jamais fait. On pense notamment à l’inertie dont ont fait preuve les institutions européennes, et tout particulièrement les Etats membres, lorsqu’en 2014 l’Italie avait été confrontée à une vague de réfugiés sans précédent. Mais cette fois la donne a changé, puisque les flux migratoires touchent aussi les pays de l’Est, porte d’entrée principale pour des réfugiés dont la majorité veut séjourner en Allemagne.


Selon les dernières estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 430.000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée depuis janvier, et près de 2.748 y ont péri ou disparu. Près de 310.000 d’entre eux sont arrivés en Grèce, et 121.000 en Italie. 2.166 sont arrivés en Espagne et 100 à Malte.


Jeudi et vendredi derniers, 7.600 migrants sont entrés en Macédoine, a indiqué l’Onu. Un record. Pour répondre à ce défi, le 9 septembre dernier, la Commission européenne a fait une nouvelle série de propositions que les ministres de l’Intérieur de l’UE ont approuvé.   Les mesures soumises par la Commission aux Etats membres de l’UE et au Parlement européen incluent la création d’un Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique de 1,8 milliard d’euros prélevés sur les ressources financières de l’UE. Comme l’indique le porte-parole de la Commission européenne pour les portefeuilles Développement et Aide Humanitaire, Alexandre Polack, « ce fonds vise à favoriser la stabilité en Afrique et à renforcer la lutte contre les causes profondes de la migration illégale sur le continent africain ».

 

Quels sont les objectifs réels de ce fonds  fiduciaire ?


Cette initiative a pour but de continuer à renforcer la coopération entre l’Union Européenne et ses partenaires africains. Ce fonds fiduciaire vise à augmenter notre aide, qui est déjà considérable, dans le domaine de la migration, ce qui revient à s’attaquer aux problèmes qui sont à la racine du trafic d’êtres humains et de la mort de trop nombreuses personnes aux portes de l’Europe. Ce combat passe notamment par la création d’emplois, l’accès aux services de base, le renforcement des capacités des autorités africaines à lutter contre les trafiquants d’êtres humains et des gens qui proposent monts et merveilles à des citoyens africains en mettant leur vie en péril. Enfin, il ne faut pas oublier la gouvernance à laquelle nous restons vigilants.

 

Quelles sont les régions les plus concernées ?


Il y a trois régions principales, à commencer par le Sahel et le Lac Tchad, et notamment le Mali, où les problèmes de déstabilisation et du manque d’accès aux services de base sont très importants. La deuxième région est la Corne de l’Afrique, dont la Somalie, le Soudan et le Sud-Soudan sont les pays les plus à risques. Enfin, le Maghreb évidemment.

Je tiens à rappeler que dans ces trois zones géographiques, l’UE intervient depuis très longtemps, donc il s’agit de renforcer une coopération déjà mise en place, et le Fonds fiduciaire est un instrument parmi beaucoup d’autres.

 

Qui finance ce fonds  ?


La Commission européenne propose d’allouer 1.310 milliards de francs Cfa du budget européen. L’instrument principal est le Fonds européen de développement. Le FED, où nous comptons puiser un milliard d’euros dans sa réserve qui dispose de fonds que l’on peut utiliser pour faire face à des crises graves. Mais d’autres fonds sont disponibles dans les différents programmes régionaux ainsi que l’Instrument européen du voisinage qui concerne le Maghreb.


Enfin, nous avons demandé des fonds supplémentaires à tous les Etats membres  car cette crise les concerne tous. Nous avons déjà reçu la confirmation de l’Espagne, d’autres Etats sont en train de réagir très positivement, ce qui est encourageant. Contrairement au passé, certains Etats se rendent finalement compte que si l’on ne s’attaque à la racine de cette crise, en renforçant notre coopération avec l’Afrique et d’autres zones géographiques, nous n’arriverons pas à faire ensemble à cette crise qui est là pour durer.



Dans ce combat l’UE n’est évidemment pas seule, les pays africains et l’Union africaine auront aussi leur mot à dire, notamment au Sommet UE-Afrique prévu les 11 et 12 novembre à Malte…

Nous sommes dans une logique de partenariat, donc dans une logique de dialogue permanent. La proposition du fonds fiduciaire sera discutée ces prochaines semaines avec nos partenaires africains afin d’arriver à un consensus à Malte. Ce n’est qu’après le Sommet que ce fonds deviendra opérationnel.

Propos recueillis à Bruxelles par Joshua Massarenti,

Pour le compte de Mutations

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