Lutte contre Boko Haram. Insécurité :La police saute sur l’Avenue Kennedy

Mélanie Ambombo | Mutations Jeudi le 13 Aout 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ce lieu de Yaoundé transformé en espace marchand a reçu la descente des forces de maintien de l’ordre hier sur instruction du gouverneur.

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Aline A. est étudiante à l’université de Yaoundé II Soa. En vacances en famille dans la ville de Mfou elle a emprunté ce mardi 11 août, un car de transport assurant la ligne Mfou-Yaoundé. Dans la ville aux sept collines, elle compte s’offrir un nouveau téléphone portable au lieu-dit Avenue Kennedy non loin de la Poste centrale et du Marché central. Dans le taxi qui la transporte pour ce lieu, elle est dès le lieu-dit Casino frappée par l’impressionnant bouchon qui empêche les véhicules de circuler des deux côtés de la route. Comme cette jeune dame, de nombreux passagers s’impatientent. Pour exprimer leur mécontentement, les chauffeurs eux, klaxonnent à tue-tête. Certains clients sont même contraints de descendre pour rallier leur destination à pied.


Rendu à l’Avenue Kennedy, le nouvel arrivant est frappé par l’impressionnant nombre de policiers déployé sur les lieux. Ceux-ci portent tous des casques, des gilets pare-balles et tiennent fermement matraques et  boucliers à la main. Le regard méchant et l’œil mauvais, ils tiennent en respect les nombreux commerçants qui viennent de perdre leurs marchandises. Dans cette délicate besogne, ils sont assistés de plusieurs agents de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) aux muscles saillants. Sur les véhicules qui les accompagnent, on peut lire « police anti-émeutes » et « CUY ». « Il s’agit d’une instruction du gouverneur de la région du Centre Joseph Otto Wilson qui a demandé de dégager les commerçants des lieux qui ne sont pas des marchés », lance une source interrogée sur le terrain. De notre source, nous apprenons qu’il s’agit d’une mesure préventive contre les attaques de la secte terroriste Boko Haram. « Ailleurs ce sont les zones ciblées par ces hors-la-loi. C’est la raison pour laquelle nous sommes prévoyants », poursuit notre source.


A leur passage, ces forces de maintien de l’ordre raflent tout. Des téléphones et ordinateurs portables aux valises, en passant par les sacs de voyages, mallettes, cartables, fournitures scolaires, médicaments, tableaux de décoration, rien n’échappe à ces éléments. Certains commerçants fondent en larmes comme Agnès Didi Mbarga vendeuse ambulante de téléphones portables. « S’il vous plait ces téléphones ne sont pas à moi, ils appartiennent à mon patron. Il me jettera en prison, si je ne les lui ramène pas »,  lance-t-elle en sanglots. Mais rien n’y fait. Ces supplications ne parviennent pas à émouvoir les agents de la CUY. L’un d’entre eux lui lancera d’ailleurs : « Il fallait y penser avant de venir t’installer ici ».

Une descente musclée qui a suscité le courroux des vendeurs. Certains assimilaient cette opération à un abus d’autorité. Surtout que ces agents indiquaient que les marchandises ainsi saisies ne peuvent être restituées. Elles seront directement conduites à la voirie municipale où elles seront brûlées.

 

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