Cameroun - Centrafrique. Cameroun - Aéroport de Ngaoundéré: Les Français hissent leur drapeau

Adolarc Lamissia | Le Jour Lundi le 06 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cette implantation est à l'origine d'un incident qui s'est déroulé le 30 décembre 2013.

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Depuis une semaine, rien de ne va plus entre les militaires français de l'opération Sangaris basés à l'aéroport de Ngaoundéré et les soldats camerounais affectés à leur service. Selon des militaires et des gendarmes camerounais de garde à l'aéroport de Ngaoundéré, dans la matinée du lundi 30 décembre 2013, des soldats français ont voulu hisser le drapeau français sur un mat de 9 m à l'aéroport de Ngaoundéré. Deux gendarmes et trois militaires camerounais se sont opposés au procédé des militaires français. Les soldats camerounais vont opposer un refus catégorique de voir le drapeau français flotter sur l'aéroport de Ngaoundéré.

Approché par le Jour, les officiers français ont refusé de confirmer ou d'infirmer l'incident. Sous anonymat, un sous-officier de l'armée française parle d'un malentendu entre les militaires camerounais et français. «C'était un incident passager. Un problème de communication. Nous n'avons pas de problème avec nos frères d'armes camerounais», a-t-il déclaré.

Des officiers de la gendarmerie et ceux de l'armée de terre camerounaise refusent de s'exprimer à visage découvert. D'après eux, il faut une autorisation du haut commandement. «Nous ne pouvons rien vous dire, c'est une affaire militaire et même s'il y avait eu incident, cela ne vous regarde pas», explique l'un d'entre eux.

Joint au téléphone par le Jour, le colonel Assoualaye, point focal de l'armée française, n'a pas voulu s'exprimer. Une autre source militaire proche de l'armée française à Ngaoundéré explique que «c'est la position des deux mats qui a fait problème. Nous avons proposé aux militaires français que leur drapeau soit en contrebas du nôtre. C'est tout», explique-t-il. Finalement, c'est en contrebas du drapeau camerounais que l'armée française a hissé son drapeau.


Discrets mais présents

Depuis leur installation à l'aéroport de Ngaoundéré, les soldats français se font discrets. Seuls des officiers du 3ème régiment de parachutistes d'infanterie de la marine (RpiMa) de Carcassonne à bord d'un Prado land-cruser sont visibles dans les rues de Ngaoundéré. Ils font des achats et chaque midi se retrouvent dans un restaurant non loin de la gare pour partager un pot. «Je ne parle pas aux journalistes, je suis venu acheter juste des cigarettes et je rentre m'amuser avec mes camarades», lance au reporter du Jour le sous-lieutenant Jaccard du contingent RpiMa de l'armée française. «Nous aimons le Cameroun et les Camerounais. Nous sommes tous des frères», poursuit-il. Il refuse toutefois de parler de l'incident de la semaine dernière entre les militaires camerounais et français.

Hier, une dizaine de militaires français ont assisté à la messe dominicale à la cathédrale Notre Dame des Apôtres de N’Gaoundéré. Comme à la veillée de Noël, c'est à la première rangée qu'ils ont pris place, sous le regard attentif du service d'ordre de la paroisse. Il était impossible de faire des images.

Depuis 30 jours, près de 500 soldats français vivent à l'aéroport de Ngaoundéré. 120 soldats ont quitté leur base le 19 décembre dernier pour Belel, situé à 90 km du chef-lieu de la région de l'Adamaoua. 


Cameroun - Coopération: Pas de base française au Cameroun

Contrairement à d'autres, les accords entre les deux pays ne prévoient pas le stationnement de troupes militaires.

Au moment des indépendances, la France a signé un certain nombre d'accords avec des pays africains.

Longtemps l'on a évoqué la question des accords de défense que Nicolas Sarkozy, lorsqu'il est arrivé au pouvoir en France, a décidé de renégocier. Si toutes les clauses de -ces accords n'ont pas toujours été connues, un aspect visible de la coopération militaire entre la France et l'Afrique était la présence de bases de l'armée française dans certains pays.

En 1961, l'accord de défense entre les gouvernements de la République française, de la République de Côte d'Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger établit l'installation de forces militaires françaises dans ces trois pays. D'autres bases de l'armée française seront installées, notamment au Sénégal, en Côte d'ivoire, au Gabon, à Djibouti...

Après la fermeture du 43e BIMa, stationné à Abidjan (2009), de la base aérienne 160 Dakar-Ouakam (2011) et des Forces françaises du Cap-Vert (Ffcv), il ne restera que deux bases militaires françaises dans des pays africains, au Gabon et à Djibouti. Toutefois, des forces françaises restent présentes au Tchad, en Côte d'Ivoire et en République centrafricaine dans le cadre des opérations Epervier, Licorne et Boali, respectivement.

En 2013, plus de 10 000 militaires français étaient déployés en Afrique. A côté des bases permanentes, la France s'est engagée dans les conflits en Libye, au Mali et à nouveau en Rca. C'est dans le cadre de cette dernière opération que, pour la première fois, le Cameroun va véritablement servir de base à des militaires français.

Pourtant, de vieilles relations unissent la France et le Cameroun sur le plan militaire.

Sur le site du Ministère français des Affaires étrangères, on lit: Le Cameroun tient une place particulière au sein de l'architecture de paix et de sécurité en Afrique centrale et dans le golfe de Guinée. Ce pays est le premier partenaire de la France en matière de coopération de sécurité et de défense. L'accord rénové de partenariat de défense conclu le 21 mai 2009 est entré en vigueur le 1er août 2012. Ce partenariat vise à soutenir les mécanismes africains de sécurité collective au niveau régional et continental.

Il porte principalement sur la formation à travers des écoles nationales à vocation régionale (Envr), le pôle aéronautique national à vocation régionale de Garoua (Panvr), le cours supérieur interarmées de défense (Csid), l'Ecole internationale des forces de sécurité (Eiforces) et le centre de perfectionnement aux techniques de maintien de l'ordre (Cptmo)».

Jules Romuald Nkonlak | Le Jour

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