Dimanche à Radès, les Lions sont allés imposer un match nul et vierge aux Aigles de Carthage, avec un Charles Itandje époustouflant, un Samuel Eto’o très bon et un bon Nicolas Nkoulou.

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Charles Itandje : Le dernier rempart des Lions indomptables a joué son rôle à fond et a tout simplement écœuré les Tunisiens. L’ancien Lensois, aujourd’hui à Konyaspor, a répondu présent d’entrée de match sur deux corners tunisiens (3e, 7e) avant de s’interposer sur une tentative de Wissem Ben Yahia (17e) puis sur une tête de Yassine Chikhaoui dans la foulée (18e). Sauvé par son montant sur une tête de Syam Ben Youssef (56e), Itandje a encore sorti le grand jeu sur une tête d’Alaeddine Yahia (64e). Sans aucun conteste l’home du match côté camerounais.

Sa note : 9/10

Aurélien Chédjou : Face à des Tunisiens très remuants, l’axe central camerounais a énormément souffert. Aurélien Chédjou s’est fait bouger et a parfois semblé au bord de la rupture, mais il a su imposer sa masse physique et son froid dans certains moments chauds. C’est notamment lui qui, au prix d’un tacle in-extrémis en fin de match, a contré une reprise de Saber Khalifa qui aurait pu finir sa course au fond des filets de Charles Itandje. Il doit néanmoins être plus concentré dans ses relances et nettoyer son jeu de ces gestes techniques inutiles quand on évolue en défense centrale.

Sa note : 6/10

Nicolas Nkoulou : Comme son compère de l’axe central de la défense camerounaise, « Nico » a souffert mais a quand même tenu la baraque avec son flegme et son sens de l’anticipation habituels. Très présents dans les duels, il a mis Yacine Chikhaoui sous l’éteignoir et ne lui a pas beaucoup permis de se mouvoir. Son point faible reste encore le jeu aérien dans lequel il s’est fait bouger hier, mais il a souvent réussit à compenser cette carence en anticipant sur tous les centres et sur les passes en profondeur. Véritable patron de la défense camerounaise, on l’a vu parler à ses camarades et les encourager quand il le fallait.

Sa note : 7/10

Dany Nounkeu : décidément il ne jouera jamais à son poste de prédilection avec la sélection nationale ! Après le poste de latéral droit où il dépanne depuis quelques temps, Dany Nounkeu a été aligné hier en latéral gauche en raison des forfaits de Gaëtan Bong et d’Henri Bédimo. S’il a fait le job sur le plan défensif avec quelques interventions et tacles de qualité, il n’a quasiment rien apporté sur le plan offensif. Homme de devoir, il a beaucoup couru, a fait étalage de sa puissance dans le jeu aérien, a souffert par moment du fait de son manque évident de repères à ce poste, mais a donné tout ce qu’il avait. Finke doit se dire qu’il a de la chance d’avoir des joueurs qui acceptent de se sacrifier autant pour la sélection nationale.

Sa note : 6/10

Allan Roméo Nyom : Ceux qui se demandaient pourquoi on ne l’aligne jamais ont sans doute compris pourquoi. Aligné à son poste de prédilection hier face aux Aigles de Carthage, le sociétaire de Grenade en Liga espagnole est passé complètement à côté de son match. Craintif, frileux, mou et à la limite stressé, le joueur formé à l’As Nancy Lorraine n’a quasiment rien montré offensivement et a été très mauvais défensivement. Les encouragements de Nicolas Nkoulou n’y ont rien changé. Et pourtant, quelques secondes avant d’être remplacé par Jean Armel Kana Biyik, bien lancé par Samuel Eto’o, il aurait pu être passeur décisif pour Achille Webo sans la maladresse de ce dernier. Match à oublier pour le natif de Paris.

Sa note : 3/10

Joël Matip : Comme à son habitude, il a livré une copie propre, même s’il aurait clairement pu être important dans ce match. Notamment à la 59ème minute quand, sur un excellent décalage de Jean II Makoun, il écrase sa frappe alors qu’il était seul face au gardien de but. Dans la foulée, il va écoper d’un carton jaune sur une faute due à la frustration d’avoir gâché une occasion en or. Néanmoins, il a terminé le match comme il l’avait commencé, très performant et très à son aise dans l’entrejeu de la sélection camerounaise où il a annihilé bon nombre d’occasions tunisiennes.

Sa note : 7/10

Enoh Eyong Tarkang : C’est l’habituel porteur d’eau de la sélection nationale. Très peu sur le devant de la scène, le vice-capitaine des Lions indomptables n’en n’est pas moins une pièce essentielle dans l’effectif de Volker Finke. Hier, dans un match qui s’est joué essentiellement au milieu de terrain, on l’a vu courir, ratisser, tacler, mettre la tête où certains hésiteraient à mettre le pied, agripper les adversaires et commettre des « fautes intelligentes », pour tuer dans l’œuf des offensives tunisiennes. Cette sorte de Pitbull n’a rien lâché et a tenu son rôle comme un chef.

Sa note : 7/10

Alexandre Song : Le sociétaire du Fc Barcelone a traversé ce match comme un somnambule. On ne l’a quasiment pas vu, même pas sur les phases défensives où Enoh et Matip se sont illustrés. Alex Song s’est montré dans ce match de façon sporadique, sur deux ou trois phases de jeu, sur lesquelles l’on a pu se rendre que son talent est intact, mais que la pression et l’enjeu du match l’ont sans doute quelque peu tétanisé.

Sa note : 5/10

Jean II Makoun : Le sociétaire de Rennes en France a beaucoup apporté et aurait pu être récompensé de son bon match si, à la réception d’un centre parfait de Samuel Eto’o, son tir de la 37ème minute avait accroché le cadre des buts tunisiens. De même, sur un décalage lumineux de sa part, Joël Matip aurait pu ouvrir la marque pour le Cameroun si son tir avait été plus puissant et plus précis. On l’a vu se secouer sur tout le front offensif du milieu de terrain camerounais. Jeu court, jeu long, il a beaucoup alterné pour déstabiliser la défense tunisienne, même si au final, il n’y est pas parvenu. Il est néanmoins à créditer d’un très bon match.

Sa note : 7,5/10

Samuel Eto’o : Sa mission était de revenir du Tunis avec un résultat positif, il l’a accomplie. Positionné en avant centre au coup d’envoi, il a vite compris qu’en l’absence d’animation offensive côté camerounais, il risquait bien de terminer le match sans avoir un ballon potable. Il s’est exilé sur le côté gauche de l’attaque camerounaise. Ce qui a eu pour premier effet de bloquer les montées du latéral tunisien et de soulager Dany Nounkeu qui semblait déjà pas très à l’aise à son poste de latéral gauche. Ensuite, Eto’o a pesé sur le jeu des Lions indomptables et a permis à ses coéquipiers de se créer des occasions de but. Sur un débordement côté gauche à la 37ème minute, il sert idéalement jean II Makoun dont la frappe lèche le montant droit du dernier rempart tunisien. En seconde période, sur un décalage impeccable du capitaine des Lions, Allan Nyom centre fort devant les buts, le portier tunisien ne peut qu’effleurer le ballon et Webo seul au second poteau réussit à manquer l’objectif à 1m des goals alors que les buts sont vides. Un très bon match de Samuel Eto’o qui, s’il ne s’est pas créé d’occasion de but, a surtout mis ses coéquipiers en position de marquer.

Sa note : 8/10

Achille Wébo : Il faut dire les choses comme elles sont, Achille Wébo a mangé la feuille de match. A la 68ème minute, suite à un très bon décalage de Samuel Eto’o, Allan Roméo Nyom, sur une de ses seules montées, ajuste un centre-tir devant les buts. Le portier tunisien ne peut qu’effleurer le ballon qui atterrit sur Webo seul au second poteau et les buts vides. Sans que personne ne comprenne ce qui s’est passé, le sociétaire de Fenerbahçe loupe le cadre, au grand étonnement des journalistes tunisiens qui avaient même déjà annoncé l’ouverture du score par le Cameroun. Et pourtant, Achille Webo a pesé sur la défense tunisienne qu’il a épuisée par ses appels de balles, ses prises de balle aériennes, son pressing haut et sans acharné.

Sa note : 4/10

Jean-Armel Kana Biyik, Mohamadou Idrissou et Eric Choupo Moting n’ont pas eu un temps de jeu suffisant pour être notés.

Steve Djouguela

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