Cameroun - Transports. Révélations sur le crash du Boeing de Kenya Airways en 2007 à Douala

Mutations Jeudi le 08 Mars 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Au total, 114 passagers avaient été tués lorsqu'un vol de la compagnie Kenya Airways s'était écrasé dans un marécage au Cameroun en mai 2007, tuant tous les passagers à bord, dont quatre ressortissants britanniques.

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Lors d’une audition de l'enquête sur la mort de Anthony Mitchell, 39 ans, Adam Stewart, 43 ans; son épouse Sarah Stewart, 50 ans et de Stuart Claisse, quarante-cinq ans, il a été révélé qu'il y avait une «forte possibilité» que les victimes n'aient pas réalisé que l'avion était entré dans une «spirale» infernale, piquant du nez jusqu'au crash fatal...

Le Boeing 737-800, qui n’était en service que depuis six mois, s'était écrasé dans la mangrove le 5 mai 2007 à minuit, à seulement cinq kilomètres de la piste de l’aéroport de Douala, à partir de laquelle il avait pris son envol.

Le tribunal de Lincoln Coroner a entendu aujourd’hui le témoignage de Marcus Cook, pilote et inspecteur à la Air Accidents Investigation Branch, l’équivalent anglais du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) pour la Sécurité de l'Aviation civile.

L’inspecteur a déclaré aux enquêteurs: «Vous êtes assis à l'arrière. Il fait sombre. Vous ne pouvez rien voir. Vous n’avez accès à aucun instrument de navigation."

Marcus Cook a précisé à l'endroit des enquêteurs que l'avion s'étaitécrasé peu après le décollage, après s'être incliné, ou trop penché vers la droite.

L’inspecteur estime que juste après le décollage, le pilote semble ne pas avoir réussi à maîtriser l’appareil.

«Environ 15 secondes plus tard, sans aucune raison, il semble que plus aucune entrée dans le système de contrôle de l’appareil ne pouvait être effectuée par le pilote et cela a duré 55 secondes. », poursuit-t-il.

«À ce stade, l'avion est à environ 305 mètres au-dessus du sol. »

Marcus Cook soutient qu'il n'y avait aucune trace de l’entrée en service du pilote automatique et qu'il y a une probabilité que cette fonctionnalité ait été sollicitée mais pas activée avec succès.

L’inspecteur a déclaré aux enquêteurs que l’appareil a continué de se braquer vers la droite – les avions ont cette tendance à dériver vers la droite après le décollage, mais leur trajectoire peut être corrigée par une manœuvre du capitaine, NDLR – jusqu’à ce que ce qu’un avertisseur sonore d’angle d’inclinaison ne se déclenche à un angle de 40 degrés.

Le pilote automatique a ensuite été engagé avec succès, a-t-il dit, et le pilote, dont le nom n’a pas encore été révélé dans l'enquête, a pris des mesures pour tenter de remédier à la situation.

.Toutefois, toutes ses tentatives, telles que l'utilisation des gouvernails de l'avion, n’ont fait que contribuer à accentuer la dérive.

Marcus Cook a ensuite expliqué: «A ce point, l'angle d'inclinaison est de 50 degrés et plus. A mon avis, la situation était encore gérable.
«L'angle d'inclinaison s’est ensuite accentué et l’avion a piqué du nez, au-dessous de l’horizontale. L'avion est alors entré dans une spirale de descente incontrôlée, piquant toujours du nez.

À ce moment, le pilote dit: «nous allons nous écraser".

Marcus Cook estime que les pilotes ont dû être désorientés ou distraits, concentrés qu’ils étaient probablement sur les bulletins météo ou parce qu’ils discutaient entre eux et pourraient ne pas avoir cru aux indications des instruments de navigation, s’ils ne les surveillaient pas, entre-temps.

Selon les enquêteurs, les rapports d’autopsie sur les corps des quatre victimes britanniques expliquent leur mort par des blessures multiples occasionnées par un accident d’avion.

L'épave de l'avion avait été localisée après plus de 40 heures de recherche dans la dense forêt tropicale, sous des pluies diluviennes et dans un épais brouillard.Les équipes de secours avaient conclu qu’il n’y avait aucun survivant, après avoir examiné de fond en comble le cratère rempli d’eau creusé par l’avion.

Kenya Airways avait confirmé que l’épave avait été retrouvée à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Douala, le long de la trajectoire de vol prévue. L’enquête se poursuit...


Reportage de Franck Stern à Londres
 

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