Présidentielle 2011. Présidentielle : la diaspora courtisée

Yves ATANGA | Cameroon Tribune Samedi le 20 Aout 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La mise en place du dispositif en vue du vote des Camerounais vivant à l’étranger se précise. Les missions du Conseil électoral d’ELECAM, dépêchées sur les cinq continents depuis une semaine environ, indiquent clairement du côté de l’organisme en charge de l’organisation des élections, que l’option politique va se matérialiser dès l’élection présidentielle attendue cette année. Ce qui représente un défi supplémentaire pour Elections Cameroon. Mais aussi et surtout pour les partis politiques, acteurs de premier plan, qui seront en course pour la conquête de la magistrature suprême.

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Qu’est-ce qui a donc changé dans les formations politiques depuis la promulgation de la loi du 13 juillet 2011 et la signature du décret d’application, un mois plus tard ? La réponse à cette question portera en elle, l’une des originalités de la prochaine élection présidentielle camerounaise. Car, même si le vote de la diaspora était réclamé depuis plusieurs années par certains partis politiques, ces derniers n’ont pas forcément pris des dispositions pour asseoir une base militante au sein des communautés camerounaises dans les pays étrangers.

L’élection à venir sera donc, à ce titre, l’occasion de toucher du doigt, la réalité du poids politique des Camerounais établis ou résidant à l’étranger. Occasion de faire la part des choses. Entre une communauté apparemment très active politiquement, comme le laisse parfois croire son omniprésence sur Internet ; et un engagement militant concret, qu’on devrait pouvoir reconnaître à travers l’adhésion à une formation politique reconnue et une animation en bonne et due forme.

Mais comme on pouvait presque s’y attendre, l’écart entre les deux est réel. Un tour dans les états-majors des principales forces politiques de la place permet rapidement de réaliser que les partis ne sont pas très présents à l’étranger. De manière générale, le fossé est grand, entre les grosses pointures, que sont le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et le Social Democratic Front (SDF) et les autres. Le RDPC, à l’instar de sa forte implantation à l’intérieur du pays, a calqué cette mobilisation dans les principaux pays abritant la communauté camerounaise à l’étranger. Aux Etats-Unis d’Amérique et dans les pays européens comme la France, la Grande Bretagne ou l’Espagne, en Afrique, des sections du parti existent, qui le font vivre. Les visites du président de la République et président national de ce parti donnent souvent l’opportunité de mesurer cette implantation.

Au SDF, on parle plutôt de « provinces extérieures ». Le parti de John Fru Ndi a depuis sa légalisation misé sur l’apport de la diaspora, en se dotant de structures dans quelques pays étrangers. Principalement aux Etats-Unis d’Amérique, en France, en Grande Bretagne et en Afrique du Sud. Les autres formations politiques sont plus timides dans l’approche. On note cependant plusieurs initiatives de rapprochement avec la communauté camerounaise de l’étranger, à l’instar de la récente tournée d’un Jean-Jacques Ekindi (Mouvement progressiste) en France.

De toute façon, la présidentielle approche. Implantés ou non, les partis politiques intéressés par les voix de la diaspora sont interpellés. Quelles stratégies mettent-ils en place pour être présents sur ce nouveau front ? C’est visiblement à chacun ses priorités, ses méthodes et ses moyens. Car, faire vivre le parti à l’extérieur demande des ressources. Humaines, mais aussi matérielles.

L’article 18 du décret d’application de la loi relative au vote des citoyens camerounais établis ou résidant à l’étranger prévoit que « des représentants des candidats à l’élection du président de la République ou des partis autorisés à participer à la campagne référendaire, dûment désignés, peuvent assister, à leurs frais, au déroulement des opérations de vote ». Ce qui suppose au moins une présence minimale dans les pays concernés. Et pour le moment, on est pourtant loin de l’évidence. D’ici la présidentielle, les choses vont sans doute s’animer, pour le bien de la compétition. Mais déjà, le duel RDPC-SDF promet une belle bataille électorale. Parce que la conquête de la diaspora peut représenter au moins un enjeu psychologique pour les principales forces en présence.
 

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