Cameroun - Nigeria. OTAGES FRANÇAIS: Est-ce bien Boko Haram ?

Guineeconakry.info Mercredi le 27 Février 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
A priori, la vidéo des sept français diffusée avant-hier sur You tube est de nature à éteindre tout doute au sujet de l’identité de ceux qui les détiennent. Sauf que ce n’est pas le cas. Avec le gouvernement nigérian qui se refuse toujours de confirmer l’implication de la secte Boko Haram dans ce rapt, et certains éléments surprenants contenus dans le message de revendication, le doute et la confusion sont autrement plus présents.

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Les spécialistes se méfient de toute conclusion hâtive et y vont avec une extrême prudence. Globalement, deux enseignements s’imposent : soit, il s’agit bien du groupe terroriste nigérian et dans ce cas, il s’en dégagerait que quelque chose a dramatiquement évolué dans son approche et la cause qu’il défend; soit, il s’agit d’un autre groupe qui souhaite lui prêter allégeance, auquel cas, la conclusion serait que la vague de l’islamisme extrémiste se généralise de plus en plus dans la région. Dans les deux cas, l’impact est identique en termes de menace sur la sécurité de tous.

Depuis l’enlèvement des sept français dans le nord du Cameroun le 19 février dernier, les autorités françaises ne cessent d’accuser la secte nigériane Boko Haram. Mais jusqu’ici, elles sont essentiellement demeurées les seules à faire ce lien. Les les responsables nigérians en particulier, adoptent une très grande prudence en la matière. Ce, même après la revendication des ravisseurs diffusée sur le site de partage des vidéos, You tube.


Après avoir visionné la vidéo en question, certains spécialistes disent comprendre et même, pour quelques-uns, partager cette prudence des autorités du gouvernement de Goodluck Jonathan. En effet, certains éléments relevés lors de cette revendication tranchent avec la démarche et l’idéologie que l’on connaissait de Boko Haram. Il s’agit notamment de la langue, arabe utilisée par les ravisseurs pour se faire entendre.

Pour un groupe à priori issu d’une contrée à prédominance haoussa, ça manque de cohérence et de logique. De même, le fait que les ravisseurs aient curieusement et superbement ignoré la mention du leader de Boko Haram, Abubakar Shekau, est un autre élément qui manque de logique de la part d’un mouvement où le culte du chef est une religion en soi.



Par ailleurs, bien que la présence de quelques-uns des ses éléments dans le nord du Mali ait été évoquée, la secte Boko Haram a jusqu’ici essentiellement opéré dans les limites des frontières nigérianes, et ses actions en grande partie orientées contre les chrétiens du sud et l’Etat central, à travers notamment les services de sécurité. Or, dans le cas de l’enlèvement actuel, il s’est déroulé de l’autre côté de la frontière avec le Cameroun. Mieux, dans leurs revendications, les preneurs d’otages se sont présentés comme des combattants d’une cause plus vaste.


En conséquence, certains trouvent qu’on est en face d’un autre groupe qui cherche à séduire et à entrer dans les bonnes grâces de la secte nigériane. D’autres par contre, croient qu’il s’agit bien de Boko Haram. Mais eux aussi concèdent que quelque chose a muté dans l’approche, la cause ainsi que les cibles de la secte. Il découle de chacun de ces deux points de vue que la menace terroriste dans la région africaine prend une envergure de plus en plus inquiétante.

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

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