Mali. Mali: la médiation burkinabè reçoit le soutien d'Ansar Dine

AFP Mercredi le 08 Aout 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
KIDAL (Mali) (AFP) - (AFP) - Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, dont le pays conduit la médiation dans la crise malienne, s'est rendu mardi dans le nord du Mali aux mains des islamistes, et a reçu le soutien d'Ansar Dine, l'un des groupes qui contrôlent la région.

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Venu de Ouagadougou où il est rentré le soir même, M. Bassolé a commencé cette première visite à Gao, ville contrôlée par les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), avant une étape à Kidal (nord-est), fief d'Ansar Dine (Défenseurs de la religion, en arabe).

A l'issue d'un entretien à Kidal avec le ministre, le chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a appuyé la médiation que le président burkinabè conduit au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

"On soutient, on accepte la médiation du président Compaoré", a lancé le chef touareg, en boubou bleu ciel et turban blanc, devant quelques journalistes. "Allah va aider chacun à trouver ce qu'il veut", a-t-il ajouté.

Le leader islamiste n'a pas dit ce qui pourrait faire l'objet de négociations pour son groupe, qui entend imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali, comme le Mujao, lui aussi allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Emissaire de plus haut rang à se rendre dans le nord du Mali depuis la partition de fait du pays, M. Bassolé a d'ailleurs reconnu qu'il avait été beaucoup question de l'"idéologie" islamiste d'Ansar Dine, et réitéré que la médiation tenait à ce que les mouvements armés "se démarquent" des "terroristes".

A Gao dans la matinée, l'envoyé burkinabè n'avait pas rencontré de personnalité du Mujao. Ce groupe dissident d'Aqmi est, comme ces jihadistes, officiellement considéré comme infréquentable par la Cédéao en raison de ses actions "terroristes".


Après une visite de l'hôpital, M. Bassolé a eu une réunion avec des chefs coutumiers et des représentants des communautés de Gao pour leur "apporter le message de la paix". Il a souhaité obtenir "très rapidement" une "cessation complète des hostilités" dans la région, théâtre de multiples exactions.

Rendez-vous à Ouagadougou

Il a annoncé que M. Compaoré recevrait "bientôt" les responsables communautaires de la zone à Ouagadougou pour examiner les "pistes de solutions".

"Ici, unanimement, on n'est pas pour l'indépendance, on est Maliens", a lancé le porte-parole des communautés de Gao, Mohamed Ould Matali. Il a assuré que les habitants vivaient "en parfaite symbiose avec le Mujao".

Les efforts du Mujao pour imposer la charia créent pourtant de fortes tensions: dimanche à Gao, des locaux ont empêché les islamistes de couper la main d'un voleur.

M. Compaoré a reçu en juin, séparément, des délégations d'Ansar Dine et de la rébellion touareg indépendantiste du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), depuis plusieurs semaines évincée de la région.

Le diplomate burkinabè a jugé que la balle était désormais dans le camp des autorités maliennes de transition pour engager un dialogue direct avec les groupes armés du Nord.

Le président malien intérimaire Dioncounda Traoré a annoncé la création de nouveaux organes de la transition et se charge de former le gouvernement d'"union nationale" exigé par la Cédéao, et attendu dans les prochains jours.


Ce cabinet d'union doit avoir l'assise suffisante pour permettre d'engager la reprise du Nord, par le dialogue ou les armes.

M. Traoré est rentré fin juillet après une convalescence de deux mois à Paris, à la suite d'une violente agression. Deux procès liés à cette attaque se sont tenus mardi à Bamako devant un même tribunal, dont le verdict sera rendu le 28 août.

La Cédéao continue de jouer la carte de la négociation avec les islamistes, mais se dit prête à envoyer au Mali une force de quelque 3.300 soldats en cas de nécessité. Elle attend pour cela une demande formelle de Bamako, un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU et un soutien logistique occidental.

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