Cameroun - Football. Franck Happi : « Notre recrutement est bouclé à 90% »

Mboafootball Jeudi le 20 Décembre 2012 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le président de l’Union Sportive de Douala que nous avons rencontré au palais des sports de Warda à l’occasion du congrès de Tonnerre, fait le point du recrutement dans son équipe. Il s’étend aussi sur son projet sportif qui a selon lui convaincu les perles à s’engager avec les Nassaras kamakai pour la prochaine saison. Fin connaisseur du football, il donne sa position sur ce qui est convenu d’appeler l’affaire Thierry Makon Nloga.

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Quelle est la situation actuelle de l’Union sportive de Douala pour ce qui est des recrutements ?

On en est à 90% des recrutements. Nous avons démarré les entraînements il y a une vingtaine de jours. Il nous reste plus qu’à signer trois joueurs locaux et on attend nos deux joueurs Nigérians. Normalement, après ces arrivées, on devrait avoir terminé. Il y a également des possibilités en Afrique centrale, mais on verra. Si non, on peut dire que le recrutement est bouclé à 90% et on est prêt pour démarrer le championnat avec l’effectif qu’on a. Et en plus le démarrer valablement.

Vous avez énormément recruté et on a comme l’impression que vous pnsez que l’effectif qui a remporté le titre n’est pas capable d’affronter la compétition africaine. Est-ce le cas ?

On a énormément recruté mais on a d’abord maintenu la base. Sur les 25 joueurs de l’effectif qui a été champion, on en a maintenu 18. C’est à dire les 18 les plus réguliers. çà voudrait dire qu’on compte quand même sur cet effectif là. Maintenant on est allé chercher ailleurs même si on a commencé à se renforcer localement parce qu’il faut se dire que la compétition africaine a des enjeux qui sont différents de la compétition nationale. Quand vous allez jouer au Malawi où en Afrique du Sud, et que vous revenez, décalage horaire, les longs voyages en avion, si vous n’avez pas un effectif de 35 à 40 joueurs vous ne pouvez pas faire la champions league et défendre valablement vos chances sur le plan local. Nous avons pris en compte cet aspect. Pour certains on a un effectif pléthorique mais je vous dis non. La Ligue nous a beaucoup aidés dans ce sens. Le championnat des équipes réserves qui est créé permet de voir les joueurs professionnels qui ne sont pas utilisés. Au lieu d’avoir les entraînements uniquement, ils vont jouer un championnat en fonction de ce qui sera décidé. Au moins, çà va permettre aux joueurs d’être en jambe et de relever le niveau de la compétition. Nous avons choisi consciemment d’avoir un effectif d’environ 35 joueurs. A priori, notre ambition c’est de gagner toutes les compétitions auxquelles nous participerons localement, championnat, coupe du Cameroun, coupe de la ligue et aller en phase de poules de la champions league.

On parle beaucoup de deux recrues nigérianes. Les avez-vous supervisés, ou alors c’est simplement parce qu’ils sont Nigérians que vous vous dites qu’ils ne doivent pas être mal ?

Ils viennent de Sunshine. Emmanuel Shukudi est attaquant de Sunshine, une équipe professionnelle avec beaucoup de métier autour. Zakaria Awudu, personne ne le connaissait au Cameroun. Mais si vous demandez aux joueurs de Coton Sport qui ont affronté Chelsea Berekum, ils le connaissent. On a un réseau. Vous êtes sans ignorer que l’Union a des supporters partout. Ce n’est pas uniquement un problème d’argent, il faut avoir un projet sportif dans le quel vous intégrez des joueurs. Quand vous avez le projet et que vous avez les ressources humaines, après l’argent devient secondaire. Je peux vous dire que les joueurs qui viennent dans l’Union, même les grosses recrues, ce n’est pas uniquement pour l’argent. La plupart des gros calibres du championnat que nous avons recrutés, qu’est ce qu’on leur a vendu ? L’Union veut cette année construire l’équipe la plus forte jamais construite depuis 2008, et Coton Sport finaliste de la champions league 2008, tous les grands joueurs aiment jouer avec les grands joueurs, les grands joueurs aiment jouer dans les grandes équipes. Nous on ne veut pas être une grande équipe uniquement de nom.

Notre entraîneur préparateur physique, je peux vous dire qu’il a reçu des offres supérieures à celle de l’Union mais il a choisi l’Union. Il s’appelle Christian Bayiha, il a un Brevet d’Educateur qu’il eu en France. On est en train de professionnaliser notre staff. On a recruté un entraîneur des gardiens de but. Il vient de Yaoundé et se nomme Assené. On a une recherche de professionnalisation jusqu’à la base pour que l’équipe puisse être compétitive à tous les nouveaux. Quand vous regardez les Ndzana Kana et les Kongnuy Jude, ce n’est pas uniquement une affaire d’argent. Bbeaucoup même perdent de l’argent. Zakaria perd de l’argent en venant dans l’Union, mais Chelsea ne joue pas la champions league. On lui a vendu le projet « Champions league ». Même les gars de Sunshine ne jouent pas la champion league et les joueurs veulent jouer cette compétition. C’est comme en Europe. Il y a des joueurs qui signent dans des clubs parce que ces clubs jouent la champions league. C’est ce que nous avons réussi à créer. Quand vous voyez quelqu’un comme Joël Babanda qui dit dans tous les journaux que s’il joue au Cameroun, ce sera dans l’Union, alors que des clubs camerounais lui ont fait des propositions supérieures à celles de l’Union, c’est touchant. Mais c’est le projet sportif. Quand il regarde les joueurs avec lesquels il va jouer dans l’Union, il se dit qu’en champions league, on aura vraiment les moyens de défendre nos chances. Maintenant, le foot est un sport qui a ses incertitudes. On peut faire tout çà et çà ne marche pas. Mais on aura au moins essayé. J’ai cette ambition avec le Conseil d’administration de l’Union, c’est de ne pas avoir de regrets cette année. C’est la raison pour laquelle on a d’abord tout fait pour garder, les Edoa, les Mbarga, sauf s’il y a une offre faramineuse qui arrive. Jusqu’à présent on a reçu des offres, on les a étudiées mais elles ne correspondaient pas aux offres pour lesquelles on pouvait libérer ces joueurs. Mais si elles arrivent et qu’elles sont conformes à nos attentes, on ferra contre mauvaise fortune bon cœur et on libèrera ces joueurs là.

De grosses pointures c’est aussi de gros tempéraments, c’est des personnalités différentes et difficiles à gérer. Avez-vous pris tout cela en compte ?

Bien sûr ! Et puis vous savez qu’on a un entraîneur à gros tempérament également. Quand vous êtes passé sous la férule de Djonkep, vous ne pouvez pas la raconter. En palmarès de joueur, il n y a aucun joueur au Cameroun qui a son palmarès et qui joue actuellement. Sur son palmarès d’entraîneur, il ne craint aucun entraîneur localement. Vous savez, les grandes équipes ont besoin des joueurs de caractère. Nous en avons et nous tenons compte de cela. Mais dans le respect des règles de l’équipe, dans le respect de l’identité de l’équipe et çà, nous n’avons pas perdu cette identité là. Quand une équipe qui est championne retient 18 de ses meilleurs joueurs, c’est à respecter. Quand une équipe qui est championne du Cameroun retient ses meilleurs buteurs, çà veut dire quand même qu’il y a quelque chose de solide qui est mis en place, parce qu’ils reçoivent des coups de fils. Ils deviennent très beaux et peuvent être attirés par tout le monde.

On vous voit au devant de la scène pour ce qui est de ces recrutements. Associez-vous le coach Bonaventure Djonkep qui va utiliser ces joueurs ? On a véritablement l’impression que c’est le président seul qui décide de quel joueur sera recruté…

Qui valide le recrutement ? Ce n’est pas l’entraîneur ! Il fait des propositions. Si maintenant Djonkep me demande Ibramovic, qu’est ce que je fais ? L’entraîneur fait des propositions et la Direction de l’équipe, en fonction de ces besoins, trouve des solutions. Si vous demandez à chaque entraîneur la liste des joueurs qu’il souhaite recruter, il va vous demander Messi et il n’y en a qu’un seul. Qu’est ce qu’on fait dans ce cas ? Vous connaissez Djonkep. S’il n’est pas d’accord, il va le faire savoir. On est en parfaite harmonie. Je crois qu’il est heureux et on est content du stage qu’il vient de faire en Allemagne. Il va nous revenir plus fort.

Il y a aussi que dans ces recrutements, vous rencontrez beaucoup de difficultés. On pense au cas Thierry Makon Nloga. Qu’est ce qui s’est passé pour ce cas précis ?

Pour être honnête, c’est quelqu’un qui a un problème psychologique. Ce n’est pas l’affaire de New Star ou de son président. Makon était libre et on le sait. Vous savez, un joueur libre, çà ne se cache pas car il suffit d’aller à la fédération vérifier. On l’a contacté à un moment où il était assis à la table des négociations de Coton sport. Je lui dis « c’est le président de l’Union, je veux que tu viennes jouer ». Il arrête les discutions avec Coton et revient à Douala me voir et le lendemain, on conclut dans les règles de l’art. Çà s’ébruite un peu dans la presse. C’est çà qu’on appelle un précontrat parce que c’est un contrat qui ne peut pas encore être enregistré parce que la période de transfert n’est pas encore ouverte. Mais quand vous le lisez dans Le Jour, il vous dit qu’il a pris 2 millions 500 mille et qu’il a signé un an et qu’en fin de saison, il sera libre. Je dis qu’il a un problème d’équilibre psychologique.

Franck Happi présente sa recrue ghanéenne

Qu’est ce qu’il y a lieu de faire quand on sait que dans cette affaire vous avez quand même laissé 2 millions 500 mille frs CFA ?

On n’a pas laissé. On a simplement déboursé 2 millions et demi. Il y a trois possibilités et çà je l’ai dit aux deux autres parties qui sont le président de New Star et au joueur. Premièrement, il faudrait savoir que s’il y a un problème, c’est le joueur qui va être sanctionné parce que ce n’est ni la faute de New Star, ni la faute de l’Union. Deuxièmement, si New Star le veut, il y a deux choses à faire, soit New Star va en contentieux avec nous et puis on voit qui va perdre. Troisièmement, le président de New Star ou le joueur viennent voir l’Union et font ce qu’il y a à faire

C’est-à-dire rembourser l’argent pris par le joueur ?

Nous ne sommes pas une banque. Nous ne faisons pas dans l’usure. Excusez-moi mais un contrat est fait pour être respecté et quand vous ne respectez pas, il y a des dommages qui s’imposent. Sincèrement, quand nous recrutions Makon, il y avait des joueurs que nous n’avions pas en vue, parce qu’on se disait qu’on avait déjà résolu le problème qu’il y avait en terme de milieu récupérateur. A partir du moment où on considère qu’il y a une possibilité de ne pas l’avoir, parce que maintenant nous avons intégré que New Star peut l’avoir résigné, ni New Star, ni nous le l’aurons, on anticipe. Je peux vous dire qu’il y a d’autres joueurs qui sont arrivés de telle sorte qu’aujourd’hui, on est déjà paré par rapport à cela. Mais s’il vient, tant mieux, çà va renforcer encore l’effectif. Mais çà ne va pas se faire comme çà. Je vous donne l’information. Une demande de CIT (certificat international de transfert) venant d’US Bitam a été bloquée à la fédération, parce que l’Union a un intérêt sur le joueur. Je n’ai aucun problème avec Thierry Makon. Il a dit dans Le Jour qu’il ne veut plus jouer dans l’Union, que le projet ne l’intéresse plus. Qu’il fasse ce qu’il faut pour ne plus jouer dans l’union de Douala, c’est à dire venir payer l’Union avec les dommages. Comme c’est un grand joueur, son président va rapidement faire ce qu’il faut. C’est quelqu’un que j’aime bien. Il a beaucoup de moyens il va faire ce qu’il faut. Je sais que le président Domkeu va faire ce qu’il faut. Il va cracher un peu au bassinet et il va récupérer son joueur. Mais s’il ne le fait pas, malheureusement, le joueur va rester dans l’Union.

En tant que connaisseur du football, même si Union remporte le bras de fer, pensez-vous que le joueur sera dans les dispositions nécessaires pour faire la saison avec les Nassaras ?

Vous savez, il faut assainir le milieu. On est dans la professionnalisation et il faut que les joueurs arrêtent de faire n’importe quoi. Un contrat est fait pour être respecté. Je peux vous dire que nous aussi on a eu ce genre de situation avec Ashu Tambe. Qu’est ce qu’on a fait ? On est allé voir Unisport. Je peux vous dire que dans la dernière tranche de la subvention, nous avons donné deux millions à Unisport sans faire de bruit. On a reconnu que le joueur avait un problème, on est allé vers Unisport et on s’est arrangés. La seule chance qu’on a eue, c’est que le joueur avait simplement signé un engagement et pas un contrat. Unisport aurait été plus dur si le joueur avait signé un contrat. Si Makon n’entend pas raison, la loi va être respectée et il perdra. Regardez Agbor Kelvin qui avait signé dans Coton Sport. Coton Sport a pu accepter de perdre de l’argent pour que le joueur soit sanctionné, et je peux dire qu’un joueur ne peut plus arriver à Coton Sport et faire n’importe quoi. On a eu ce cas l’année dernière avec Anaba Metogo qui a pris de l’argent et Renaissance a remboursé. On l’a fait une seule fois et c’est fini.

Le cas de Makon n’est pas unique, on parle de Djimoé, d’Obekop… Finalement l’Union se fait flouer à tous les coups ?

Djimoé n’a jamais été recruté par l’Union. Obekop Marius est dans la même situation que Makon et c’est bien que vous l’évoquiez. Obekop ce n’est pas de son propre fait. C’est son papa qui s’est engagé. Son père est venu dans les règles de l’art prendre les engagements pour son fils parce que ce dernier est mineur. Mais ce contrat sera respecté et je l’ai dit au président de Renaissance de Ngoumou qui est mon ami. Je n’ai pas recruté un joueur sous contrat, j’ai recruté un joueur libre. Le message de Makon est valable pour Obekop. Ce n’est pas que l’Union se fait flouer, c’est qu’il y a des gens qui pensent qu’ils peuvent continuer à fignoler. Ce n’est plus possible. Dans le foot aujourd’hui, si vous fignolez, vous allez être rattrapés par la patrouille.

Union a déjà recruté plusieurs joueurs. Peut-on de ce fait dire que le club a bouclé son budget ? Comment votre équipe fait pour trouver de l’argent pour les recrutements alors que les autres clubs de l’élite attendent encore les subventions ?

C’est çà la force de l’Union de Douala. Vous me permettez de remercier nos membres, les actionnaires de l’Union et les membres du Conseil d’administration. C’est incroyable ! Je peux vous dire que la saison se termine, mais les comités de soutien continuent de cotiser. C’est çà qui fait la force de l’Union de Douala et ce n’est possible que si vous montrez patte blanche dans la gestion. Quand c’est le cas, les gens sont prêts à vous accompagner. La réalité c’est que pour faire ce recrutement, nous les dirigeants nous avons dû prêter de l’argent à l’équipe par rapport au début de saison. Voilà le secret ! On s’est dit qu’on ne va pas attendre, notre prime de champion qu’on n’a pas encore reçue. Le recrutement n’attend pas. Plus vous tardez, plus cher vous payez et les bons joueurs ne sont plus disponibles.

Sur le plan local, quelle est l’équipe que vous redoutez cette année ?

Je respecte toutes les équipes et je n’en redoute aucune.

Même pas Coton Sport de Garoua qui est semble déterminé à reprendre sa place ?

Je ne redoute pas Coton Sport. Je respecte Coton Sport, Unisport et même Panthère qui est en train de faire un gros recrutement. De même que Les Astres qui veulent se rattraper de leur saison passée qui n’a pas été terrible.

Entretien mené par Steve Djouguela et Guy Nsigué

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