FIFAGATE. Fifagate : Le point sur les révélations

Mutations Mercredi le 10 Juin 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis l’éclatement du scandale de corruption, chaque jour apporte son lot de secrets sur la place publique.

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1-Une partie des 10 millions de dollars versés par l’Afrique du Sud détournés

Le Trinidadien, Jack Warner, alors vice-président de la FIFA, s’est attribué une partie de la somme versée aux Caraïbes par Pretoria, affirme la BBC, documents à l’appui. Selon le média britannique, « presque 1,6 million de dollars ont été utilisés pour payer des dépenses de cartes de crédit et des prêts personnels de l’ancien vice-président ».

Il semblerait également que 360 000 dollars de l’argent de la FIFA ont été retirés par des proches de M. Warner. En outre, les dirigeants d’une chaîne de supermarchés bien implantée dans son île natale ont eux reçu 4 860 000 dollars :« Les enquêteurs américains assurent que la plus grande partie de [cet] argent a ensuite été rétrocédé à M. Warner en monnaie locale », explique la BBC.

 

2- 7 millions de dollars demandés à l’Egypte en échange de voix

Le même Jack Warner aurait monnayé, en 2004, l’octroi de plusieurs voix en faveur du Caire pour l’organisation du Mondial 2010, a affirmé à l’Agence France-Presse, l’ancien ministre des sports égyptien, Aley Eddine Helal, en poste au moment des faits.

L’Égypte, un des pays qui domine le football africain, n’avait finalement recueilli aucune voix lors de ce scrutin. Aley Eddine Helal avait lancé ces accusations, jeudi, dans un entretien à la chaîne de télévision égyptienne ONTV. Il avait mentionné, à l’origine de ce chantage, « quelqu’un du bureau de la FIFA ». Précisant que Jack Warner « avait rencontré aux Emirats Arabes Unis Youssef el-Dahshori Harb », alors président de la Fédération égyptienne de football, pour lui demander de payer ce pot-de-vin. Une proposition déclinée par Le Caire.

 
3-Un mail met nommément en cause Sepp Blatter

Le journal sud-africain Sunday Times affirme, de son côté, qu’un mail daté du 7 décembre 2007 incrimine directement l’ancien roi de la FIFA. Selon ce document, qui n’a pas été publié, Jérôme Valcke expliquerait aux organisateurs de la Coupe du monde sud-africaine que le montant des 10 millions de dollars réclamés par l’instance du football a été basé « sur les discussions entre la FIFA et le gouvernement [du pays], et aussi entre [le] président [Blatter] et le président Thabo Mbeki ». Il se réfère à cette somme comme un engagement « au programme de legs pour la diaspora et en particulier les pays des Caraïbes ».

 
4- Des millions de dollars dans la poche de Jack Warner

La BBC a révélé dimanche que plusieurs millions de dollars auraient été détournés au profit de ce même Jack Warner, lorsqu’il était à la tête de la Concacaf (Confédération d’Amérique du nord, centrale et des Caraïbes). En 2008, ce sont en effet 10 millions de dollars qui ont été transférés par la Fifa vers les comptes de cette fédération continentale. Cet argent était en principe destiné à l’organisation du Mondial-2010 mais a finalement été officiellement offert par la Fédération sud-africaine à la Concacaf pour un programme d’aide à la diaspora africaine dans les Caraïbes. Mais selon la BBC, qui diffuse sur son site Internet des photos des documents bancaires accusateurs, c’est bien Jack Warner et ses proches qui ont profité de l’essentiel de cette manne.

Presque 1,6 million de dollars ont ainsi servi à payer des dépenses de cartes de crédit et des prêts personnels de l’ancien vice-président de la Fifa ; 360 000 dollars ont été retirés directement par des gens liés au Trinidadien et 4,8 millions de dollars sont partis sur les comptes des supermarchés JTA, avant de revenir en grande partie en liquide dans les poches de Jack Warner.

“Nous nions catégoriquement que [ces 10 millions de dollars] aient été un pot-de-vin en échange d’un vote” pour que l’Afrique du Sud obtienne le Mondial-2010, a rétorqué la Fédération sud-africaine de football via un communiqué : “Cela passe sous silence le travail mené par Madiba (Nelson Mandela), l’archevêque (Desmond) Tutu, le gouvernement sud-africain et beaucoup d’autres qui ont sacrifié leur temps, leur argent et leur vie de famille pour rendre fier notre pays”.

 

5-Le Maroc spolié lors du vote pour l’attribution du Mondial 2010

Selon le journal sud-africain Sunday Times du 7 juin, le vote attribuant l’organisation de la Coupe du monde 2010 à Johannesburg aurait en réalité été gagné par le Maroc. Ce ne serait que grâce à l’intervention de l’inévitable Jack Warner que celle-ci se serait finalement déroulé en Afrique du Sud. Selon le “Sunday Times”, le Maroc aurait pourtant payé un pot-de-vin de 1 million de dollars au Trinidadien. Mais celui-ci aurait changé son choix à la dernière minute car il avait reçu davantage d’argent de l’Afrique du Sud.

 
6-Des armes et des investissements allemands pour le Mondial 2006

L’hebdomadaire allemand “Die Zeit” a révélé que le gouvernement de Gerhard Schröder avait livré en 2000 des lance-grenades à l’Arabie saoudite pour s’assurer de son vote lors de l’attribution de l’organisation du Mondial-2006. De même, plusieurs entreprises allemandes sont accusées d’avoir investi des sommes importantes en Asie pour faire gagner quelques voix supplémentaires à la candidature allemande. Selon “Die Zeit”, Daimler aurait ainsi injecté plusieurs centaines de millions d’euros dans Hyundaï, une entreprise dont le fils d’un des fondateurs siège au conseil d’administration de la Fifa. Les noms de Volkswagen et Bayer sont également mentionnés par l’hebdomadaire allemand, qui évoque aussi d’importants investissements en Corée du Sud et en Thaïlande. L’Allemagne avait obtenu l’organisation de la Coupe du monde 2006 aux dépens de l’Afrique du Sud après un scrutin très serré (12 voix contre 11).

Toutes ces révélations ne semblent toutefois pas avoir ébranlé Jack Warner, sous le coup d’une demande d’extradition de la justice américaine. Âgé de 72 ans, le Trinidadien s’est ainsi tranquillement rendu à son bureau, samedi 6 juin, au sud de Port-d’Espagne, la capitale de Trinité-et-Tobago, où il est député. À son arrivée, une longue file de ses partisans attendaient depuis 2 h du matin afin d’être reçus par celui qui se présente “comme un Robin des bois”.

Mais la pression monte. Le ministre de la Justice de cette île située en mer des Caraïbes, Prakash Ramadar, lui a ainsi demandé, dimanche, sur la chaîne britannique Sky News, d’aller se rendre aux enquêteurs américains à New York: “S’il aime son pays, c’est ce qu’il doit faire”.
 

7- Thierry Henry et sa main à 5 millions d’euros

Jeudi 4 mai, les révélations proviennent d’Irlande. Selon John Delaney, directeur de la Fédération irlandaise de football (FAI), la main de Thierry Henry, qui avait permis la qualification de la France au Mondial 2010 face à l’Irlande, en novembre 2009, aurait coûté 5 millions d’euros à la Fifa. La fédération internationale de football aurait en effet effectué un virement à l’Irlande en échange d’une promesse : ne pas engager de poursuite judiciaire pour cette coûteuse erreur d’arbitrage. L’arrangement aurait été conclu sous la forme d’un prêt visant à financer un stade. Cette transaction, qui avait déjà été dévoilée par l’”Irish Sun” en juillet 2014 mais démentie par les parties concernées, est aujourd’hui reconnue par la FAI : “L’accord a été conclu suite aux conseils légaux que nous avons reçus concernant un éventuel procès contre la Fifa. Il s’agissait d’un virement légal qui nous a permis d’investir 5 millions d’euros dans la construction du stade Aviva. L’accord est visible dans nos déclarations financières.” De son côté, John Delaney, directeur de la Fédération irlandaise de football, précise : “On a signé l’accord un lundi. Il était très bon pour la Fédération irlandaise”. Il se refuse cependant à dévoiler le montant de la transaction.

8- Les aveux de Chuck Blazer

L’ancien haut responsable de la Fifa a reconnu avoir touché des pots-de-vin lors de l’attribution des Mondiaux de 1998 (en France) et de 2010 (en Afrique-du-Sud). Selon le procès-verbal rendu public dans la nuit de mercredi à jeudi, l’ancien président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF) aurait déclaré : «Durant ma collaboration avec la FIFA et la CONCACAF, parmi d’autres choses, je me suis mis d’accord avec d’autres personnes, autour de 1992, pour faciliter l’acceptation d’un pot-de-vin en lien avec la sélection du pays hôte pour la Coupe du monde 1998». Avant de poursuivre : «A partir de 2004 et jusqu’en 2011, moi et d’autres membres du comité exécutif de la Fifa, nous avons accepté des pots-de-vin en vue de la désignation de l’Afrique du Sud comme pays organisateur de la Coupe du monde 2010».

Le document explique également : «Blazer était présent lorsqu’un représentant du comité de candidature marocain a offert un pot-de-vin au complice n°1 en échange de sa voix pour le Maroc dans le scrutin pour le pays-hôte de la Coupe du monde 1998 et le conspirateur n°1 a accepté le pot-de-vin». Le Maroc était en concurrence avec la France pour organiser le Mondial 1998.

 

9-Jérôme Valcke se défend

Jérôme Valcke, l’ancien bras droit de Sepp Blatter, est accusé d’avoir autorisé le transfert des 10 millions de dollars de Jack Warner mais nie toute responsabilité : «C’est une histoire qui date de mars 2008, donc je venais d’être nommé secrétaire général de la Fifa, c’est quatre ans après l’attribution de la Coupe du Monde à l’Afrique-du-Sud (…) Je ne comprends pas comment on explique que je sois mis en cause dans ne histoire de corruption» comme le relate l’Equipe21. Et le Français n’a aucune envie de quitter ses fonctions, comme il a pu le déclarer ce matin à France Info : «Je n’ai aucune raison de dire que je ne devrais pas rester secrétaire général, je n’ai aucune responsabilité, je n’ai aucun reproche à me faire, je n’ai pas à me justifier d’être innocent».

 

10- Un fugitif en Italie

Alejandro Burzaco, dont la justice américaine demande l’extradition dans le cadre du scandale qui secoue la Fifa depuis deux semaines, s’est rendu mardi en Italie, a-t-on appris auprès de la police italienne. Selon un communiqué du commissariat de police de Bolzano (nord-est), M. Burzaco, qui aura 50 ans le 30 juin, s’est “présenté spontanément” à la police en fin de matinée, “accompagné de deux avocats”, l’un italien, l’autre espagnol. M. Burzaco, également titulaire d’un passeport italien, se trouve désormais en prison, mis à la disposition des autorités judiciaires.

Selon les médias italiens, l’Argentin, qui était recherché par Interpol, aurait déjà loué une maison à proximité de Bolzano afin de demander à être placé sous contrôle judiciaire. L’homme, président de la société de marketing sportif Torneos y Competencias (TyC), est soupçonné d’irrégularités dans l’attribution des droits de diffusion TV de compétitions de football en Amérique latine. Cette entreprise a géré les droits TV du championnat d’Argentine de 1992 à 2009 et en association avec l’Américain Aaron Davidson (président de Traffic Sports USA), arrêté à Zurich, il détient les droits télé de la Copa America 2015 qui débute le mois prochain au Chili.

D’après plusieurs médias argentins, M. Burzaco se trouvait à Zurich (Suisse) le jour du coup de filet visant les dirigeants de la Fifa, mais les policiers suisses n’ont pas pu le localiser car il n’était pas dans sa chambre d’hôtel au moment de l’opération.

Rassemblés par G.A.B

Sources : Afp. Le Monde. Le nouvelobs

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