Cameroun - Energie. Eau potable : Paul Biya désavoue Atangana Kouna sur le Projet Sanaga

Aboudi Ottou | Intégration Jeudi le 21 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le président de la République enjoint son ministre de l’Eau et de l’Energie à poursuivre la réalisation du projet d’alimentation en eau potable de Yaoundé et ses environs (projet Sanaga) avec Cmec.

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Un camouflet pour celui qui a bloqué le projet depuis sa nomination comme ministre de l’Eau et de l’Energie, au motif que l’offre de l’entreprise chinoise est trop onéreuse. Au cours des huit derniers mois, le Projet Sanaga a fait plus de pas en avant qu’on en a dénombrés en plus de 2 ans (fin 2010, début 2013). En effet « entre mars et aujourd’hui, le gouvernement a achevé le recensement des biens situés dans l’emprise du chantier, quasi bouclé la recherche des financements, lancé la procédure de recrutement d’un ingénieur conseil… » La confidence vient de la direction du projet au quartier Bastos à Yaoundé. Ici, il se tenait d’ailleurs le mardi 05 novembre, une réunion tripartite Ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee), Cameroon Water Developement (Camwater), société d’Etat chargée de la gestion du patrimoine public d’adduction d’eau, et la China Machina Equipment Import and Corporation (Cmec). A l’ordre du jour, des arbitrages pour arrêter les localités voisines au projet Sanaga, qui devraient également être alimentés en eaux potables. Informations nécessaires pour l’élaboration du plan détaillé du projet attendu ce mois, de l’entreprise chinoise spécialisée dans les travaux d’adduction d’eau.

Instructions présidentielles
Ces avancés ont été rendues possibles grâces aux instructions du chef de l’Etat au ministre de l’Eau et de l’Energie, demandant de poursuivre la réalisation du projet avec Cmec. Instructions contenues dans une correspondance laconique (que nous avons pu consulter) du secrétaire général de la présidence de la République datée du 27 février de cette année et adressée au Minee. Poursuivre! Car en effet, le gouvernement a signé avec CMEC un mémorandum d’entente le 29 décembre 2010 pour la réalisation d’un complexe industriel devant mettre fin à la pénurie chronique d’eau potable dans la capitale du pays. Dans son avant-projet détaillé, l’entreprise chinoise proposait d’exécuter les travaux en 28 mois pour un coût total de 429,5 milliards de FCFA. Mais tous s’est grippé avec l’arrivée de Atangana Kouna au ministère de l’Eau et de l’Energie à la faveur du remaniement ministériel du 09 décembre 2011.

De fait, l’ancien directeur général de Camwater jugeait l’offre de Cmec, très coûteuse. En réponse, les chinois font la proposition, aujourd’hui retenue par le gouvernement, de ramener le coût du projet de 429,5 milliards de FCFA à 399,5 milliards et le délai d’exécution de 28 à 36 mois. Malgré cette concession, les chinois n’ont pas pu obtenir l’assentiment du Minee. Lequel recrute dans la foulé, le cabinet Lahmeyer pour une contre-expertise. A l’issue de son travail, le cabinet allemand d’ingénierie et de conseils dans le domaine de l’énergie (et pas d’adduction d’eau) assure que les travaux peuvent se faire avec 340 milliards de FCFA en supprimant certaines composantes du projet.

Mais à l’issue d’une confrontation entre Lahmeyer et Cmec arbitrée par les services techniques du Minee, les propositions du cabinet allemand n’auraient pas résisté à l’analyse technique indique en substance Daniel Ndong Ebozo’o, le directeur du projet. Après une semaine de travail tenu du 21 au 25 janvier 2013, «Lahmeyer a fini par signé le procès-verbal remettant en cause ses propositions», précise l’ingénieur du génie rural. Daniel Ndong Ebozo’o est convaincu que c’est l’épisode Lahmeyer qui a retardé le début des travaux de plus de six mois. Ce qui aurait définitivement décidé Paul Biya à trancher en faveur de Cmec.

Financements
Du coup, 2014 espérée pour être l’année de la fin du calvaire des habitants de Yaoundé, sera finalement celle du début des travaux. Le directeur du projet parle précisément de début 2014. Son optimisme repose notamment sur le fait que le dossier financier a «beaucoup évolué» ces derniers mois. Entre le 17 et le 24 octobre, une mission camerounaise en Chine a permis d’obtenir d’Exim Bank, le financement de 85% des 399,5 milliards de FCFA nécessaires pour mettre la capitale à l’abri des coupures intempestive d’eau. Et pour les 15% restant, soit un peu plus de 60 milliards, plusieurs autres banques se seraient déjà manifestées. On parle notamment de Standard Chartered Bank, d’Afriland First Bank, de la BDEAC. Pour ce qui est des financements chinois, il reste maintenant à s’entendre sur les modalités de prêt avant la fin de l’année, date espérée pour la signature de la convention de financement.

Mais déjà nos sources au ministère de l’Economie préviennent que le taux d’intérêt sera plus élevé que prévu. Cela explique-t-on, est dû au fait que l’argent viendra non pas du guichet coopération d’Exim Bank où les conditions d’endettement sont plus souples, comme initialement envisagé, mais du guichet commerciale, le Cameroun ayant déjà plusieurs projets de coopération avec la Chine en exécution. Visiblement, Paul Biya aurait décidé de ne pas compter. Lui qu’on dit redouter que la pénurie permanente en eau potable ne devienne un élément déstabilisateur pour son régime trentenaire.

L’autre motif d’optimisme évoqué au siège du projet, c’est la détermination affichée de Cmec. L’entreprise qui travaille à ses frais depuis 2009 est en train d’aménager au Cameroun. Elle s’installe au quartier Golfe à Yaoundé où un bail de 5 ans a déjà été réglé en attendant le versement de la première avance qu’elle vient de solliciter…

 

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