Cameroun - Consommation. Douala - Marché Mboppi: Près d’une centaine de boutiques consumées

Lundi le 29 Octobre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’incident a eu lieu vendredi 26 et samedi 27 octobre 2012 au marché Mboppi à Douala, un marché de référence en Afrique centrale. L’origine des flammes reste inconnue, mais les témoins penchent pour un court-circuit.

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Boutiques de mèches, quincailleries, parfumeries, papeteries et bien d’autres ont été consumées par les flammes au marché Mboppi à Douala. L’incendie s’est déclaré vendredi, 26 octobres 2012 à 16 h 30 au bloc 2 et samedi 27 octobre 2012 aux environs de 6 h30 au bloc 3 de ce grand marché qui dessert toute l’Afrique centrale. A en croire des témoins, un court-circuit serait à l’origine des flammes. «Le feu s’est déclenché dans une boutique de mèches au bloc 2 avant de se propager dans les autres boutiques. C’est mon petit frère qui a découvert qu’il y avait des étincelles dans un coin de la boutique et alerté les autres commerçants », témoigne Augustin Bobo, un commerçant. La grande mobilisation des sapeurs pompiers de Ngodi, de l’aéroport, de la Camrail et du Port autonome de Douala qui s’activent toute la nuit, va limiter la propagation des flammes dans les autres blocs de ce marché.

Mais au petit matin de samedi 27 octobre aux environs de 6h30, un autre foyer d’incendie se déclare au bloc 3. A l’origine des flammes cette fois-ci, une négligence des commerçants. «Un sinistré du bloc 2 a transporté des cartons de mèches pour un magasin dans le bloc 3. Il n’a malheureusement pas constaté que les cartons étaient déjà touchés. C’est ce qui a provoqué la deuxième série de l’incendie», explique Jean Lock, chef du bloc 4. Le gouverneur de la région du Littoral, Beti Assomo, qui s’est rendu sur les lieux du sinistre samedi a mis sur pied une commission d’enquête pour évaluer le nombre de sinistrés et les dégâts. En attendant le rapport de cette enquête, le bilan provisoire fait état de 75 boutiques entièrement consumées. Elles ont été recensées lors de la première procédure entamée samedi. Cette commission est constituée du 1er adjoint préfectoral, du sous-préfet de Douala 1er et des forces du maintien de l’ordre. 15 présumés bandits, qui tentaient de profiter du sinistre pour voler, ont été arrêtés et gardés à vu à la brigade de gendarmerie de Mboppi le vendredi 26 octobre 2012 pour vol.

De nombreux dégâts matériels ont été enregistrés. «Je ne peux pas encore estimer combien j’ai perdu. Mais J’ai perdu beaucoup de choses dans cet incendie», témoigne Gold Win, un sinistré. Cet espace marchand a été fermé jusqu’à nouvel ordre.

Marie Louise Mamgué (Stagiaire)



Incurie: Le plus «grand marché d’Afrique centrale» manque de tout

Voies d’accès inexistantes, installations électriques anarchiques, bouches d’incendies et buses enfouies sous les installations marchandes, absence de sanitaires et promiscuité… Clichés d’un marché de « référence » au cœur de la capitale économique du Cameroun.

Le scénario s’est encore répété. Au plus fort de l’incendie qui a ravagé une partie du marché de Mboppi, les sapeurs pompiers accourus à la bonne heure n’ont pas pu accéder au cœur du foyer. C’est que cet espace marchand situé dans le premier arrondissement de la ville de Douala n’a plus de voies d’accès véritables. A l’exception de quelques couloirs exigus, d’ailleurs obstrués par des étals disposés tout le long. L’anecdote pourrait susciter quelques sourires mais les observateurs auront remarqué que le seul camion-citerne ayant pu accéder à ce qui constitue «l’esplanade» du marché y est resté coincé. Le conducteur accusant le manque d’espace pour en ressortir. Ainsi se présente le «plus grand marché d’Afrique centrale».

Face à la menace des flammes qui gagnaient de l’ampleur, les soldats du feu ont dû jouer des coudes pour retrouver quelques bouches d’incendie parmi les dizaines installées dans ce marché au moment de sa création. Haches à la main, les sapeurs pompiers ont souvent procédé à l’ouverture forcée de certaines portes. C’est sous la conduite de certains commerçants que des bouches d’incendie ont été repérées dans certaines boutiques, enfouis dans du ciment ou des dalles scellées. Une situation ne permettant pas aux pompiers de véritablement faire face au feu qui aura finalement eu raison d’une centaine de boutiques. Le plus grand marché d’Afrique centrale est comme ça.

Outre les toilettes publiques dont l’absence est une norme, la promiscuité que connait le marché Mboppi, et qui s’accentue au cours des années, semble ne plus émouvoir grand monde. Y compris dans les milieux des commerçants pourtant exposés au premier plan. Les installations dédiées au drainage des eaux ont depuis des lustres été occupées par des boutiques et autres coffrets. Faisant du marché un bourbier permanant à la moindre tombée de pluie. Des raisons de dire avec certains observateurs que cette situation entretenue à quelques degrés par les débitants et fortement soutenue par certaines autorités administratives et politiques masque quelques prébendes. Sous réserve du diagnostic officiel, des sources concordantes penchent sur la thèse d’un court-circuit. Une cause récurrente d’incendies à laquelle est exposé en permanence le marché Mboppi, comme du reste la plupart des marchés de Douala.

En son temps, une campagne d’assainissement du circuit d’électricité du marché Mboppi avait fait des émules. Au cours de ce temps dont se souviennent encore commerçants et observateurs, l’entreprise en charge de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun jurait la main sur le cœur, soutenue par quelques associations et syndicats des commerçants, que le temps des branchements anarchiques et clandestins était révolu. Quelques temps plus loin, les toiles d’araignées sont plus que jamais de mise. Au grand profit des tripatouillages de toutes sortes et d’éventuels incendies et autres accidents auxquels sont exposés les commerçants et clients de cet espace marchand à forte rotation.

Joseph OLINGA


Coulisses

Camion bloqué


C’est une scène qui suscite la curiosité au marché Mboppi. Arrivé dans l’urgence pour éteindre les flammes qui consumaient certaines boutiques du bloc 2, un camion de sapeur pompier n’a pas pu en ressortir. Les soldats du feu, quelque peu étonnés du fait expliquent que la ruelle ayant permis au véhicule d’accéder à « l’esplanade » dudit marché s’avérait trop étroite pour une manœuvre de sortie. Résultat, malgré la fin des opérations d’extinction qui se sont achevées dans la soirée du 27 octobre, le camion est resté bloqué dans l’enceinte du marché tout au long de la journée du dimanche 28 octobre 2012.


Déménagement express

Retenus de prime abord par l’opposition des forces de sécurité, de nombreux commerçants n’ont pas hésité à la tentation de vider certaines boutiques de leurs contenus. Une initiative pas toujours facile. C’est que pris de panique, les propriétaires et gérants de ces boutiques ont souvent procédé au recrutement de porteurs pas toujours heureux. Entre souci de déplacer les marchandises pour un lieu sûr et maîtrise des manutentionnaires, de nombreux commerçants ont vu des cargaisons importantes fondre dans la nature. Leurs commis avec. Dans le même temps, de nombreux propriétaires de boutiques ont dû procéder au démontage de leurs installations. L’enlèvement express des toits et autres connexions électriques s’expliquant par le fait que les différents matériaux sont facilement inflammables.


Buvettes ambulantes

«Quand le vin est tiré, il faut le boire». Une commerçante du marché Mboppi a fait la double expérience de cette maxime. Chagrinée par l’incendie qui avait consumé sa boutique la veille, la sinistrée s’en est vivement prise à une vendeuse de boissons. La sinistrée visiblement courroucée reproche à la commerçante de circonstance de faire des affaires sur le malheur de ses congénères. Un courroux pourtant relativisé par de nombreux sinistrés et commerçants qui s’en sont donné à cœur joie au culte de Bacchus. Peut-être des raisons de comprendre la « prolifération » de buvettes et cafeteria de fortune qui occupent la face centrale du marché Mboppi depuis le déclenchement de l’incendie du 27 octobre dernier. Vous dites consolation?

Rassemblées par Joseph OLINGA



Dernière heure: Les activités mercantiles interdites

Après cet incendie, Alice Maguedjio est montée au créneau pour répondre aux préoccupations des commerçants. Dans un communiqué rendu public samedi 27 octobre 2012, il est mentionné que la secrétaire générale et porte-parole des commerçants du marché Mboppi, et par ailleurs présidente du syndicat des commerçants détaillants du Wouri informe tous les commerçants sinistrés ou non, que l’espace marchand est fermé jusqu’à nouvel ordre. Malgré la non tenue de la rencontre prévue hier dimanche 28 octobre 2012 entre cette dernière, les autorités administratives, les chefs de blocs et de couloirs, avec pour but de dresser un bilan provisoire de l’incendie et de réfléchir sur la date de potentielle de l’ouverture, l’espoir demeure. «Nous allons attendre que les autorités nous disent quand reprendre nos activités», dit Faustin Jambou, commerçant épargné par les flammes.

E.K. 

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