Cameroun - Sécurité. Crimes rituels de Mimboman: vers une reconstitution des faits en catimini ?

Joseph Flavien KANKEU | Le Messager Mercredi le 20 Février 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Prévue hier mardi le 19 février 2013 sur les différents théâtres des assassinats des jeunes gens dans les quartiers Mimboman, okui et Biteng, la reconstitution des faits a été renvoyée sine die. Pour des raisons de préservation de l’ordre social.

ADS



Les populations des quartiers Mimboman, Okui et Biteng n’ont finalement pas pu connaître le mode opératoire des présumés auteurs des crimes rituels enregistrés ces derniers mois à Yaoundé. Pourtant, elles en raffolaient. Ce d’autant plus que, la reconstitution des faits avait été programmée hier, mardi le 19 févier 2013, sur les différents sites où ont eu lieu ces crimes crapuleux. Plusieurs proches des victimes ont prévu appareils photos et caméras, pour immortaliser la reconstitution des faits qui devait être effectuée. De même que des amis aux familles endeuillées dans la foulée ont dû raccourcir leurs heures de travail, pour vivre ces moments d’intense émotion. Le quartier Mimboman était ainsi en veille. Mais les autorités judiciaires en ont décidé autrement. Sans aucune raison déclinée à la presse, la date de la descente sur le terrain a été modifiée. Pourtant au niveau du commissariat central numéro 4 situé à un jet de pierre de la base des sapeurs pompiers de Mimboman, tout était fin prêt pour cette opération. Pendant des semaines, les fins limiers de cette unité de la police ont mené des enquêtes ayant « clairement démontré »la culpabilité des quatre présumés assassins.

Si sur place aucun flic ne veut parler à visage découvert, des indiscrétions révèlent que cette reconstitution aurait été renvoyée sine die pour des raisons de préservation de la paix sociale. Selon nos sources internes à la police, le procureur en charge de l’enquête n’aurait pas du tout apprécié la diffusion de la date de cette descente sur le terrain par les médias. Il aurait peut-être souhaité que les journalistes prennent part à cette opération, mais sans en faire échos avant. «Il a estimé que compte tenu de l’ampleur de la situation et de la psychose que cette histoire a créée au sein des populations, il n’était pas bon que les gens en soient informés avant.

Parce que les populations en général et les familles des victimes en particulier peuvent compromettre le bon déroulement des opérations sur le terrain en voyant les bourreaux de leurs enfants», rapporte notre source. A la brigade de recherche d’Emombo, le report de cette descente sur le terrain ne semble surprendre personne. «C’est le procureur qui a fixé la date de la descente. Si pour des raisons de sécurité et parce qu’une pièce du puzzel manque il décide de reporter, je n’y trouve aucun inconvénient. Encore que cela peut se faire désormais à tout moment », confie un gendarme sous cape. Selon lui, la reconstitution des faits pourrait même se tenir tard la nuit du mardi 19 février, si le procureur en juge de l’opportunité, ou encore très tôt un matin dont le jour reste indéterminé. C’est dire que Ndeambou Bertrand (23 ans), Monthe Sado Blaise (26 ans), Tamta Julius allias Général sans sommeil, et Martine Virginie (23 ans), présentés à la presse comme étant les présumés auteurs de ces crimes rituels devront encore attendre quelques temps en cellule.

Comme l’affaire Vanessa

Seulement, ce brusque revirement de situation étonne plus d’un observateur. Ce d’autant plus que quelques jours seulement après leurs interpellations, les présumés assassins avaient aussitôt été présentés à la presse par les autorités policières, avec la bénédiction du ministre de la Communication. Ironie du sort. Car moins de 72 heures après, l’on annonçait encore des cas de crime à Mimboman, orchestrés de la même façon. De même, la promptitude avec laquelle les présumés assassins ont reconnu les faits et cité les complices, suscite toujours des interrogations. Cela fait d’ailleurs penser à la retentissante affaire Vanessa Tchatchou. Cette jeune mère dont le bébé a été volé dans la maternité de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso en 2011. Alors que toutes les attentions se focalisaient sur une magistrate qui, doit-on le rappeler, ne réussissait pas à démontrer son innocence et s’opposait à tout test Adn, la police avait réussi exploit d’interpeller des suspects qui étaient aussitôt passés aux aveux tout en déclinant un mode opératoire incohérent avec la réalité. Conséquence : Alors que les résultats des test Adn dont les prélèvement avaient été faits de force sur le bébé de la magistrate n’ont même pas encore livré leurs secrets, deux jeunes gens sont jugés et condamnés à des dizaines d’années de prison ferme, pour avoir volé, torturé et tué un bébé dont les résultats des test Adn sont toujours attendus.

 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS