Guinée-Bissau. Coup d'Etat militaire en Guinée-Bissau, président et Premier ministre arrêtés

AFP Vendredi le 13 Avril 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
BISSAU (AFP) - (AFP) - La Guinée-Bissau était en proie vendredi à un nouveau coup d'Etat militaire, au lendemain de l'arrestation du président intérimaire Raimundo Pereira et du Premier ministre Carlos Gomes Junior dans la capitale désormais quadrillée par les soldats.

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Un "commandement militaire" sans visage basé à l'état-major a justifié ces nouveaux troubles dans la région, trois semaines après un putsch au Mali, en dénonçant un "accord secret" conclu entre l'exécutif et l'Angola. Dans ce pays très instable, les rumeurs de coup se faisaient insistantes depuis des jours, à l'approche du second tour de la présidentielle du 29 avril.

Condamné par l'ONU, l'assaut a été lancé jeudi soir, principalement sur la résidence à Bissau de Carlos Gomes Junior, homme fort de l'exécutif et favori du scrutin. Sa maison a été attaquée à la roquette, pendant que des militaires prenaient la radio nationale et bouclaient la ville.

Carlos Gomes Junior a été "conduit à la base de San Vicente", à 45 km au nord de Bissau, a-t-on appris de sources militaire et diplomatique. Le président Pereira a été aussi mis aux arrêts, mais son lieu de captivité n'était pas connu.

Plusieurs responsables politiques ont également été arrêtés jeudi soir et conduits au siège de l'état-major, selon une source militaire.

Vendredi, les soldats renforçaient leur présence dans les rues, et les patrouilles à pied avaient cédé la place à des patrouilles en pick-up.


Certains étaient postés devant des ministères et le siège du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), en centre-ville.

"Les militaires sont partout et interdisent certains accès", a affirmé à l'AFP une source diplomatique à Bissau.

Des sources hospitalières interrogées par l'AFP n'avaient pas pour l'heure fait état de victimes.

La radio publique, coupée depuis jeudi soir, a recommencé à émettre.

Elle diffusait exclusivement de la musique et des communiqués laconiques diffusés par un "commandement militaire" sans nom ni visage, mais basé à l'état-major.

"Accord secret" avec l'Angola




Le "commandement" a assuré n'avoir "aucune ambition pour le pouvoir" et a convoqué les partis politiques pour une réunion en fin d'après-midi, en vue de permettre un "retour rapide du pays à une normalité politique et constitutionnelle".

Il prétend avoir voulu contrer les "manoeuvres" du gouvernement destinées à "faire éliminer les forces armées bissau-guinéennes par une force étrangère".

L'armée dénonce "l'existence d'un accord militaire secret" entre le pouvoir et l'Angola. En cause: la mission militaire angolaise (Missang) présente depuis 2011 dans le pays et qui servait, selon les militaires bissau-guinéens, à "protéger le gouvernement en cas de crise".

Lundi à Bissau, le chef de la diplomatie angolaise, Georges Chicoty, avait annoncé le prochain retrait de la force. Ses effectifs n'ont jamais été communiqués officiellement mais la Missang compte au moins 200 éléments, selon des sources concordantes.

 Ex-puissance coloniale, le Portugal a condamné "avec véhémence" le coup et défendu la mission angolaise, "un facteur de sécurité et non un facteur d'instabilité".


Les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU "ont condamné l'action militaire et demandé instamment le rétablissement immédiat des autorités civiles".

Jugeant le putsch "inadmissible", l'UA a averti qu'elle "n'acceptera aucune prise de pouvoir par des voies anticonstitutionnelles". La France a fustigé "l'usage de la violence" et les Etats-Unis ont exhorté à "restaurer le leadership légitime des civils".

 La Guinée-Bissau a une histoire jalonnée de putschs, tentatives de coups d'Etat militaires et violences politiques depuis son indépendance en 1974. Elle est devenue ces dernières années une plaque tournante du trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud et l'Europe.

La tension montait depuis plusieurs jours, en plein entre-deux tours de scrutin.

Jeudi, quelques heures avant les troubles, l'opposition menée par l'ex-président Kumba Yala, qui est censé affronter le 29 avril Carlos Gomes Junior, avait appelé au boycott de la présidentielle, et mis en garde quiconque ferait campagne.

M. Yala avait dénoncé des "fraudes massives" au premier tour du 18 mars, où il avait obtenu 23,26% des voix contre 48,97% pour M. Gomes. La campagne pour le second tour était censée démarrer vendredi.

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