Cameroun - Education. Ce qu’ils mangent à l’école

Sorèle GUEBEDIANG à BESSONG | Cameroon-tribune Jeudi le 15 Septembre 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans les établissements scolaires, les élèves ont le choix entre les cantines et la nourriture concoctée à la maison.

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Pendant la période de classe, les parents font face à une équation souvent pas facile à résoudre. Ils sont partagés entre la volonté de leurs enfants de se nourrir à l’école et la leur qui voudrait que le goûter se prépare à la maison. « J’aime manger le pain accompagné de haricot avec mes camarades. C’est pourquoi je préfère que mes parents me donnent de l’argent pour acheter ce que je veux », confie Julienne Manga, élève. C’est que dans les écoles primaires tout comme dans les lycées et collèges, les heures de recréation sont prisées par les élèves et les détentrices de cantine. « Je cuisine ce que les enfants aiment bien et je prends toutes les précautions pour que ce soit bien fait. Nous sommes également des mères d’enfants et la consommation de ce que nous leur proposons commence par la maison », explique Marie Madeleine B., parent.
A l’école publique du Centre, par exemple, plusieurs vendeuses offrent des menus diversifiés aux élèves. Du pain aux omelettes avec pour ingrédients, des spaghettis, des œufs à la coque plus mayonnaise et des beignets aux haricots c’est chaque enfant qui trouve son compte auprès de son « Asso ». « Nous savons déjà parmi ces vendeuses, celles qui font le mieux la cuisine. A la maison, les parents nous rappellent de nous rassurer sur certains critères avant de nous procurer à manger », indique Arthur Loumou, élève. « N’ayant pas assez de moyens financiers, je préfère que mon enfant mange ce qui lui semble bon. L’essentiel c’est de se mettre quelque chose sous la dent pour ne pas rester le ventre vide », ajoute un parent.


Pour les plus nantis, le scénario est différent. Le goûter se prépare par les bons soins de maman. « Pour éviter certaines maladies, il faut faire des sacrifices. La veille, je demande à chacun ce qu’il aimerait que je mette dans son bol. Je me fais le devoir de me lever très tôt en fonction des commandes. Il y a des jours où la préparation est légère surtout lorsqu’ils préfèrent du pain au chocolat ou à la sardine », confie Blandine Biscènè, parent. Sur cette option, notre interlocutrice se justifie : «  A l’école, je ne fais pas confiance aux vendeuses de nourriture. Très souvent même si elles détiennent des certificats médicaux, elles ne respectent pas les conditions d’hygiène. Et lorsque survient la maladie, c’est le parent qui paye la plus grosse facture ».


Le casse-tête du transport

Diverses offres sont proposées aux parents. Mais la sécurité des enfants qui préoccupe, détermine les choix.

Il est 6h30 ce vendredi 09 septembre 2016. Aminou est déjà là. Ce conducteur d’un car de transport en commun a été mobilisé par une école primaire pour le ramassage des élèves. Depuis trente minutes, il parcourt les rues de la partie nord de Ngaoundéré. Outre les enseignements, cette école primaire privée, située au quartier Baladji, propose une offre de transport en commun des élèves.


L’établissement a acquis l’année dernière deux mini bus de 15 places chacun. Outre les frais de scolarité, les parents ayant souscrit à cette offre, déboursent 10.000 F par enfant et par mois. Dans beaucoup de villes du pays, la plupart des établissements scolaires proposent cette prestation. Les prix pratiqués varient en fonction des distances. Généralement, la moyenne est de 10.000 F par mois et par enfant.


Les points de ramassage, généralement, les carrefours, sont indiqués de concert avec les parents et les chauffeurs qui viennent chercher les enfants à une heure précise et les déposer après les cours. Les frais sont payés au début de chaque mois ou au début de chaque trimestre. « C’est plus pratique. Avec cette formule, je sais que les enfants seront en sécurité et qu’ils vont arriver à l’heure », explique Jean Marie Alama, fonctionnaire en service à Ngaoundéré.


Certains parents ayant un moyen propre de locomotion, confient la tâche à un chauffeur. D’autres s’en chargent eux-mêmes. Par conséquent, ils sont obligés d’adapter leur rythme de vie, tout au moins pendant les périodes de classe, à celui des enfants. Ils sortent tôt. Pour le retour, c’est souvent plus compliqué. Une astuce est toujours trouvée. Les cours et le travail s’arrêtent à 15h30. A chacun sa solution. De plus en plus, beaucoup de familles optent pour la moto, jugée économique et pratique, surtout dans les quartiers où le réseau routier et délabré.


Les deux roues ont aussi la particularité de savoir se faufiler dans les bouchons. Dans tous les cas de figure, il faut un budget relativement conséquent pour le transport des enfants du domicile familial à l’école. Ce budget tient compte des distances parcourues, du nombre d’enfants, du moyen utilisé. Dans certaines familles, le budget réservé au transport est un poste de dépense important. Il existe aussi une catégorie d’élèves qui se rendent à pied dans leurs établissements scolaires.

Brice MBEZE

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