Brésil 2014. Cameroun - Débâcle des Lions indomptables: La Commission Motaze croque 69 millions Fcfa

Souley ONOHIOLO | Le Messager Vendredi le 18 Juillet 2014 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Pour quelques heures de passées dans la paperasse, quelques auditions sans confrontations au sujet de certaines ententes délictueuses ayant provoqué la bérézina de l’équipe nationale du Cameroun, au mondial brésilien, la Commission mise sur pied par Philémon Yang et dirigée par Louis-Paul Motaze se tape une fortune.

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Pour quelques heures de passées dans la paperasse, quelques auditions sans confrontations au sujet de certaines ententes délictueuses ayant provoqué la bérézina de l’équipe nationale du Cameroun, au mondial brésilien, la Commission mise sur pied par Philémon Yang et dirigée par Louis-Paul Motaze se tape une fortune.

L’immeuble « étoile » a repris depuis quelques jours, son train-train quotidien. Le rythme et la cadence habituels en rajoutent à l’ambiance. Plus de vacarmes ; finis les vrombissements d’automobiles ; adieux le défilé des témoins, convoqués dans le cadre de l’enquête prescrite au premier ministre Philémon Yang, le 26 juin dernier, par le président de la République Paul Biya. A l’effet d’identifier, de connaître l’ensemble des pourritures, irrégularités et conjectures à l’origine de la déconfiture et la banqueroute des Lions indomptables du Cameroun, à la phase finale de la Coupe du monde « Brésil 2014 ». La Commission mise sur pied par Philémon Yang a pris du service lundi 07 juillet 2014. Secrétaire général des services du premier ministre, Louis Paul Motaze (que certains considèrent comme le véritable premier ministre), s’est arrogé la fonction de président de la commission.

Pour beaucoup, les travaux de ladite commission s’apparentent à de la poudre, aux yeux ; du simple saupoudrage, qui éloigne plutôt les Camerounais de la vérité sur l’hécatombe. Hasard des circonstances ou simple coïncidence, la commission est composée d’une quinzaine d’enquêteurs, triés au volet (ils sont pour la majorité des collaborateurs en service à la primature). Des sources bien informées renseignent que le budget de la commission a été fixé à la somme de 69 millions. Du clinquant et de l’argent frais que le chef service du budget des services du premier ministre aurait mis à la disposition de la commission. L’on peut bien s’interroger sur l’état et la nature des dépenses effectuées par la commission. Il n’y a pas eu de déploiement spécial, ni même des dotations spectaculaires en termes de logistique, des finances et autres matériels. « Outre les pauses café et les repas concoctés ailleurs, tout à l’instar de la salle des travaux, les chaises, a été trouvé sur place. Difficile de savoir la destination prise par les 69 millions » s’indigne une source proche du service du budget.


Le lourd tribut à l’apocalypse

Les dommages et les sacrifices consentis par les Camerounais à l’autel de la dépendance à l’opium du peuple qu’est le football, sont innombrables. Après le décaissement de plus du milliard de la trésorerie, pour payer les primes, le contribuable se trouve à nouveau spolié, à l’effet de payer un lourd tribut pour une enquête qui ne pourrait réellement pas dévoiler des indicateurs sur la volonté véritable des pouvoirs publics, à tordre le cou aux pratiques d’opportunisme, de prise d’intérêt sur la chose publique.

Bien plus, un parfum d’enrichissement illicite et sans cause, doublé d’un vent de délit d’initié, plane sur les faramineuses sommes d’argent débloqués. Les réserves fondées sur la composition de la commission, ses méthodes de travail, l’arbitraire dans le choix et la qualité des personnes auditionnées ; la façon cavalière de la démarche, ne préfigurent pas qu’on accorde des résultats probants à cette commission. « Au Cameroun, si vous voulez définitivement enterrer une affaire, il faut créer une commission d’enquête » aimait à dire l’ex-premier ministre Sadou Hayatou. Leçon que n’a pas retenu Paul Biya. Philémon Yang encore moins. « Les membres de la commission d’enquête ont d’une façon, ou d’une autre, une proximité avec les auteurs de la déconfiture. S’ils ne sont pas directement comptables de la débâcle des Lions, ils ont, par les rôles qu’ils ont joués, participé mêmes indirectement à la banqueroute. Ils ne peuvent pas justifier la distance nécessaire » avoue une source bien introduite à la primature.


Aventure foireuse

Selon notre source, aucune neutralité ne peut être concédée à une commission sur laquelle pèsent des soupçons de connexions avec les auteurs du « crime ». Avant le déplacement de la délégation camerounaise pour le Brésil, le chef de l’Etat avait connaissance de tous les dossiers. Il savait que le Cameroun, gangréné par des crises multiples, se lançait dans une foireuse aventure. Rien n’a été fait pour sauver les meubles en mettant fin à la gabegie. L’avenir du football camerounais ne dépend pas d’un rapport qui, avant d’atteindre la table du chef de l’Etat, sera astiqué, ciselé et dégarni. Après la débâcle de l’équipe nationale à la Can de 1972, organisée en terre camerounaise, le président Ahmadou Ahidjo, n’avait pas fait recours à quelque commission d’enquête, pour sévir. Les jours qui ont suivi, ont permis la renaissance et la régénérescence du football camerounais. Et si Paul Biya pouvait s’en inspirer. 

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