Se faisant passer pour des secouristes routiers, collaborateurs de hautes personnalités de l’Etat, haut-commis de l’Etat et même anonymes, ils réussissaient à extorquer, au téléphone, des fonds à leurs correspondants via des transferts de crédits et autres…

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Qui n’a pas été victime, ou ne connait pas une seule victime de « l’arnaque par téléphone », qui jusqu’à nos jours se poursuit sur l’étendue du territoire national? Un coup de fil à une heure peu indiquée, d’un numéro inconnu et comme par incantation, (on se demande bien comment ils réussissent à trouver les proies), vous avez une tante, un frère ou une sœur en déplacement. Alors, la moutarde prend tout de suite, lorsqu’à l’autre bout du fil, l’on vous sort une grossièreté du genre « c’est vous le frère de Nicole (par exemple)? Nous sommes ici auprès d’elle, elle a été victime d’un accident de la circulation et à le crâne complètement fendu. Nous désirons la transporter à l’hôpital et veiller sur elle en attendant votre arrivée, nous désirons de ce fait un peu de crédit pour continuer de vous tenir au courant de la situation ».

Pis, il n’y a pas moyen d’avoir une seule seconde de doute lorsque, votre interlocuteur se présente comme étant tel commissaire de telle unité de police d’un coin perdu que vous avez du mal à retrouver tout de suite dans votre esprit. Ou encore, un proche collaborateur d’une haute personnalité connue du pays. Malheureusement, à ce moment, l’on est comme sous hypnose, on ne réfléchit pas, on ne pense pas. Ce n’est que plus tard, comme par un claquement de doigt, après que l’incident soit passé, qu’on se pose des questions, du genre quelle idée d’envoyer du crédit à quelqu’un qui dit appeler de la part d’une personnalité? A-t-elle vraiment besoin de 5 000 ou 10 000Fcfa de crédit? Mais trop tard. Et le comble dans l’histoire, c’est que l’arnaqueur, au bout du fil, semble vous connaître, car vous appelle généralement par votre nom (dans l’ordre sur vos pièces officielles).


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Or, selon de récentes informations, un réseau spécialisé dans ce type d’arnaque aurait été démantelé au sein de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Ici, des détenus, côtoyant au quotidien les personnalités qui y sont en détention dans le cadre de l’opération Epervier, prennent certaines libertés. Au nom de ces derniers, « ils appellent et vous font part d’une situation tellement triste que vous vous voyez obligés de leurs donner ce qu’ils demandent, généralement du crédit de communication », confie une source au sein de la prison. Mais, ce n’est pas tout, poursuit la même source: « l’enquête menée a prouvé qu’ils sont en cela aidés par certains gardiens de prison qui sont alors leurs contacts à l’extérieur, en charge de retirer de l’argent lorsqu’il s’agit d’un transfert de fonds ».

Leur démantèlement serait donc le résultat d’une action conjointement menée par les services de police et les agences de téléphonie mobile. Il y a deux semaines seulement, alors que l’affaire était à son point culminant, les gardiens concernés auraient été entendus à la Pj, « mais l’affaire a été gérée finalement à l’amiable, nous ont-ils rapporté à leur retour ».

Pourtant, à la base, les téléphones portables sont interdits au sein des prisons, chez les détenus notamment. Dans ce cas, quelle autre mesure dissuasive pourrait être utilisée, vu qu’ils sont déjà en détention? En tout cas, à l’attention des malfaiteurs du même genre et qui seraient hors des barreaux, le préfet du Mfoundi Jean-Claude Tsila « promet des sanctions à la mesure des actes posés à ces commanditaires ». 

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