Présidentielle 2011. Cameroun,Présidentielle 2011: Ekanè Anicet,faire mieux qu'en 2004

Joseph OLINGA | Le Messager Mercredi le 20 Avril 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ex-président démissionnaire du Manidem a été investi par son parti comme son candidat à la prochaine élection présidentielle. Quelles sont ses chances ? On attendait Abanda Kpama. Voici...Anicet Ekanè. Contrairement aux usages en vigueur dans d’autres partis, dans ce Cameroun nôtre, le président du Manidem a cédé la place à un de ses plus illustres collaborateurs, pour représenter le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie, Manidem, à la compétition d’octobre 2011. C’est ce qui ressort d’une réunion du comité national de coordination (cnc) du Manidem, direction nationale du parti, réuni le 16 avril dernier à Yaoundé. Anicet Ekanè a donc été officiellement adoubé pour porter la candidature de son parti, le Manidem, qu’il a créé en 1995, à la prochaine présidentielle. Ce n’est pas la première fois que l’homme convoite la magistrature suprême de notre pays.

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En 2004, lors de la dernière élection présidentielle, il était déjà en lice. Sans convaincre les Camerounais qui lui préféreront l’actuel locataire d’Etoudi, réélu officiellement avec 70,92% de suffrages. Avec ses 0,35% de suffrages, soit quelque 13.290 voix, le candidat du Manidem n’avait sans doute aucune chance de renverser la tendance. Mais il n’a pas de quoi rougir de sa performance qui le place devant des candidats tels Jean-Jacques Ekindi (10.158 voix), Hameni Bieuleu (11.920 voix) et autres Djeukam Tchameni... Le candidat du Manidem peut-il faire mieux qu’en 2004 ? Ses camarades du parti en sont convaincus, qui l’ont choisi même s’ils ne se font pas d’illusions. C’est que la popularité de l’homme tarde à se traduire dans les urnes.

“ Elan pour mieux sauter ”

Pour autant, Anicet Ekanè n’entend pas abdiquer face à l’adversité. L’ancien militant de l’Union des populations du Cameroun (Upc), formé à l’école supérieure des cadres du parti historique, croit en un destin national. Et ceux qui avaient cru que sa démission de la présidence du parti en 2009 signifiait son retrait de la vie politique se sont trompés. C’est la fille de l’ancien président qui a sans doute trouvé la meilleure formule pour illustrer la démarche de son père : “ Elle m’a dit, ce que tu as fait, c’est prendre de l’élan pour mieux sauter ”, confie Anicet Ekanè. L’homme s’est tellement fondu dans le combat politique qu’il est très difficile de l’imaginer aujourd’hui en dehors.

Pour la journaliste Henriette Ekwè, “ Anicet Ekanè a apporté un bol d’oxygène à la politique classique en innovant dans les formes de contestation : le carton rouge, c’est lui. La mobilisation autour du procès Monga-Njawè, c’est encore lui. ” Ce ne sont pas les seuls faits d’armes politiques du candidat du Manidem. Revenu au Cameroun à la faveur de l’accession de Paul Biya à la présidence de la République , Anicet Ekanè poursuit la lutte engagée en France. En clandestinité, explique un de ses camarades de lutte, c’est le bonhomme capable de partir à 2 heures du matin, en compagnie de quelques camarades, pour aller faire des graffitis sur l’axe lourd Douala-Yaoundé. “ Détenu dans le cadre de l’affaire Yondo Black, au début des années 90, il réussit à faire sortir des messages porteurs de sa cellule ”, se rappelle, admiratif, Paul Gérémie Bikidik, un de ses camarade du parti. Surnommé “ mot’a bato, ‘l’homme du peuple’ en langue douala, ndlr ”, Anicet Ekanè a la réputation d’être proche des gens et des populations, “dont il réussit, constate Henriette Ekwè, à capter les préoccupations et les inquiétudes pour mettre en difficulté le pouvoir qu’il combat”. Sera-ce suffisant pour convaincre les électeurs ?

Anicet Ekanè:  “ Depuis 1990, certains mythes politiques s’effondrent au Cameroun ”

Qu’est ce qui justifie, selon vous, le choix que vos camarades portent sur vous lorsqu’on sait que vous avez démissionné de la présidence du Manidem il y a quelque temps ?


C’est à l’unanimité que la direction du parti qui est un peu l’expression des aspirations de la base a porté son choix sur ma personne. Un choix qui fait de moi le candidat de notre parti à la prochaine élection présidentielle. C’est collectivement que nous décidons de porter un choix ou de prendre une décision et, c’est dans le cadre d’une collégialité intelligente que mes camarades ont décidé de faire de moi le candidat du Manidem. En fonction des enjeux de l’heure.

Vous parlez d’enjeux, quelles propositions nouvelles apportez-vous ?


Depuis des lustres, nous disons aux Camerounais que tout dépend d’eux. Nous sommes dans un combat permanent de quête de liberté et ce n’est qu’avec leur apport que nous parviendrons à avoir cette liberté. La constance de notre combat, la conscience des enjeux, les exigences qui sont les nôtres, l’homogénéité de notre groupe et la cohérence des idées que nous défendons son des gages de notre réussite.

Nous sommes persuadés que dans cette élection charnière qui projette le Cameroun vers une autre étape de son histoire, la candidature du Manidem doit jouer un rôle dans cette élection. Je pense que cette candidature va dépasser le cadre de notre parti. L’opposition populaire et progressiste a besoin d’un pool fort. Les enjeux de cette candidature, c’est que lorsque l’on lit l’espace politique camerounais depuis 1990, on se rend compte que certains mythes s’effondrent. Nous sommes à un moment de maturation politique et les Camerounais voient plus clair dans le jeu politique. Des constats qui font du Manidem le parti qui a plus de chance de gagner cette élection parce qu’il présente une candidature de proximité. Une candidature qui a toujours accompagné les Camerounais dans leur quête et dans leur revendication quotidienne.

Après avoir participé plusieurs fois à ces échéances et sachant que vous avez par le passé dénoncé la structure de l’organe en charge des élections, on a envie de vous demander s’il ne s’agit pas d’une candidature faire-valoir ?

Nous avons toujours émis des critiques justifiées sur le processus électoral. Cela ne nous empêche pas de faire école pour nous présenter à une élection présidentielle. D’autant plus que nous nous disons qu’au-delà des organisations et autres commissions, il faut faire confiance à la capacité des Camerounais à faire des choix. Je puis vous assurer que ceux qui croient que tout est joué dans la perspective d’octobre 2011 se mettent le doigt dans l’œil. Nous sommes arrivés à un point critique et 2011 sera quelque chose de fort. Nous nous sommes résolument installés dans l’après-2011. Ce n’est pas un discours, c’est un examen critique basé sur la situation dans notre pays. 2011 sera le basculement vers un autre épisode de la longue lutte du peuple camerounais.
 

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