Cameroun - Corruption. Cameroun,Détournement de fonds publics: Titus Edzoa déballe tout au tribunal

Olivier A. Ndenkop | LActu Lundi le 19 Décembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Devant le Tgi du Mfoundi vendredi dernier, l'ex-Sgpr a fait des révélations sur la somme de 935 millions FCFA qui lui est reprochée.

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Le second volet de la nouvelle affaire Titus Edzoa s'est ouvert vendredi 16 décembre dernier au Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi, avec l'Examination in chief de l'accusé. L'ancien Secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr) a procédé à la présentation du contexte dans lequel le 32ème Sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) a été organisé à Yaoundé en 1996 et, surtout, les différents mécanismes qui lui ont permis de mobiliser les fonds y relatifs. Notamment la somme de 935 millions versée dans le compte d'avance. D'autant plus que pour l'accusation, cette somme s'est retrouvée dans un compte frauduleux (SGB, N0 31 904 308-371-R). Et Titus Edzoa ambitionnait de la distraire, croit savoir les défenseurs des intérêts de l'Etat dans cette affaire de détournement de deniers publics, tentative de détournement de deniers publics et trafic d'influence.

Mais, pour l'ancien Sg/Pr, il s'agit de pures affabulations, des accusations mensongères, concoctées «pour me maintenir en prison». Pour Titus Edzoa, le 32ème sommet de l'OUA avait été organisé dans un contexte économique particulier. «En 1996, le Cameroun était sous ajustement structurel et les bailleurs de fonds ne voulaient pas qu'on organise le Sommet de l'OUA. Or, moi, j'avais reçu mandant de le faire», a expliqué l'ancien médecin de Paul Biya. D'ailleurs, à la fin du mois d'août 1996, il dit avoir reçu Salim Ahmed Salim, secrétaire général de l'OUA, «venu s'enquérir des préparatifs» du Sommet.

N'ayant pas d'argent dans la caisse d'avancement crée dans la précipitation pour préparer l'événement, l'ex-Sg/Pr reconnait avoir décidé de contacter les directeurs généraux (Dg) des sociétés d'Etat pour avoir de l'argent liquide. Chacun de ses Dg, ajoute-t-il, proposait le montant à verser. «C'est pourquoi j'ai personnellement ouvert le compte N0 31 904 308-371-RP à la Société générale de banque (SGB-Crédit lyonnais) de Yaoundé pour loger les fonds promis par les Dg», soutient l'accusé. Il poursuit : «Ce compte avait pour indication OUA 96 et Infrastructures». Ce qui contredit les affirmations de l'accusation selon lesquelles ce «compte était un compte personnelle de Titus Edzoa» et «l'argent qui y a été versé a pris une destination inconnue».

«Des affirmations qui ont d'ailleurs été démenties par le rapport d'audit réalisé en 2004 par l'expert Njock. Ce dernier avait constaté que le compte [querellé] avait 947 488 719 FCFA», relève M. Edzoa. Pourquoi cet excédant, alors que la Caisse d'avance devait initialement être fournie de 935 millions FCFA? L’accusé répond : «parce que de ma propre initiative, j'avais saisi les ambassadeurs et celui du Japon au Cameroun a réagi par un chèque de 11 millions FCFA, déposé dans le même compte le 3 juillet 1996 [...]». Et d'ajouter : «Ces sommes ont été retrouvées dans le compte par l'expert Njock, de regrettée mémoire. Voilà le détourneur de l'Etat qui, au lieu de détourner, a enrichi l'Etat», conclut Titus Edzoa, incarnée depuis 14 ans au Secrétariat d'Etat à la défense (Sed) à Yaoundé.


 

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