Affaire Marafa. Affaire Marafa: les petits calculs politiques de Paul Biya

Guy Ndzié Essomba | L'Actu Mercredi le 20 Juin 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En amont, le chef de l'Etat a signé un certain nombre de décrets visant, invraisemblablement, à préparer l'arrestation de l'Ex-Minatd, et en aval, à apaiser les tensions naissantes dans son fief de Garoua.

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A coup sûr, nul n'a prévu la stratégie de défense populaire de l'ancien secrétaire général de la présidence de la République, Marafa Hamidou Yaya, incarcéré dans le cadre de l'opération épervier. Nul doute que les lettres de l'ancien ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), déroutent tout le système immunitaire mis en place autour du chef de l'Etat par ses sbires, pour mieux canaliser l'arrestation et la détention de celui qui a été l'un des maillons essentiels de ce système pendant au moins une dizaine d'années. Mêmes les actes de Paul Biya pour mieux négocier ce virage escarpé de l'interpellation de celui qui a été son principal collaborateur pendant cinq ans, ne l'ont pas mis à l'abri des surprises causées par ces fameuses lettres, en passe de déstabiliser la République.

Selon certains observateurs, la nomination, à la surprise générale, même au sein de son parti: l'Union nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), du fils du premier président du Cameroun et prédécesseur de Paul Biya comme ambassadeur itinérant, n'est pas un acte politique gratuit. Il appelle une lecture attentive.


Motivations

En fait, aujourd'hui, certains pensent que la sollicitude du président à l'égard, de Mohamadou Ahidjo, appelle à questionner sérieusement l'environnement et les motivations réelles qui ont guidé ce choix, au regard des rapports quasi distants entre Paul Biya et la famille de son prédécesseur, pour des raisons liées au rapatriement de la dépouille d'Amadou Ahidjo.

A ce titre, cette nomination ne peut plus être perçue, ni comme une réelle volonté d'établir le dialogue entre deux entités liées par l'histoire, ni une simple jonglerie politique, encadrée par la plateforme d'action gouvernementale RDPC-UNDP, décriée par certains de ses acteurs; mais surtout, un désir de doter la ville de Garoua d'un leader qui pourrait faire oublier rapidement l'ancien Minatd, évincé du gouvernement le 9 décembre dernier. Un gouvernement qui nomme également «Badjika» comme l'appelle affectueusement les populations de cette localité, comme collaborateur du chef de l'Etat. Surtout que la décision d'arrêter l'auteur des lettres devenait de plus en plus précise. D'ailleurs, les câbles de Wikileaks l'ont révélé.

Mais, le dernier séminaire organisé par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), et qui a abouti a une bagarre des militants de ce parti (certains pro-Marafa et d'autres Pro-Biya), a démontré que le député de la Bénoué-Ouest qu'on dit taciturne et réservé, n'a pas le profil de l'emploi. Même le maintien d'Issa Tchiroma Bakary, autre fils de Garoua, au ministère de la Communication, qui participait également, selon la même lecture, de cette stratégie, n’a pas réussi à renverser la vapeur. Les lettres et les tracts qui ont circulé et qui vont peut-être se poursuivre, n'arrangent rien du tout.


 

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