. Affaire Albatros: Voici ce que l'on reproche à Marafa

Thierry Patrick Ondoua | La Nouvelle Mardi le 08 Mai 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L'arrestation de l'ancien Sg/Pr n'est pas fortuite. Son nom est abondamment cité dans l'affaire de l'acquisition d'un avion pour les voyages présidentiels. Ce qu'il ne dit pas au chef de l'Etat, c'est son rôle dans ce qu'il qualifie lui-même de scabreuse affaire. Décryptage.

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Pour éclairer les lanternes d'une certaine opinion que Marafa Hamidou Yaya a tenté de manipuler la semaine dernière avec la publication par voie de presse, d'une lettre ouverte au président de la République, il est juste de tenir le reptile par la tête pour mieux le faire mouvoir.

Alors, pour la petite histoire, l'on peut aisément dire que tout commence en 2001 avec les soucis que Paul Biya éprouve pour ses déplacements. L'état major particulier de l'époque, dirigé par feu le général Bénaé Mpeckè trouve qu'il urge que le président ait un aéronef neuf et plus propice aux longues distances et répondant aux contingences de l'heure. A cette époque, Marafa Hamidou Yaya est Sg/Pr et c'est à ce titre que Paul Biya lui confie le pilotage de ce dossier. Comme cela se doit, Marafa Hamidou Yaya prend langue avec le Dg de la Camair de l'époque, Cyrille Etoundi, et toutes les personnes et institutions susceptibles d'apporter leur expertise dans ce dossier. Dans un premier temps, Cyrille Etoundi opte pour l'acquisition d'un Boeing 767 de la compagnie Asiana Airlines basée à Hong-Kong. Après enquête, cet aéronef s'avère incapable de voler en grande autonomie. Il avance bien après la solution d'un Boeing Business Jet (Bb Jet), plus fiable et sécurisant. Le hic est que, le Cameroun étant sous ajustement structurel, les bailleurs de fonds n'accepteront pas que 31 millions de dollars sortent des caisses de l'Etat.

Cyrille Etoundi, dont les propositions ne paraissent pas convaincre la hiérarchie est débarqué de la Camair avec l'aide de Marafa Hamidou Yaya qui ne le trouve pas très docile. Il est remplacé par Yves Michel Fotso, qui se fait passer pour un connaisseur des milieux aéronautiques. Le fils du milliardaire Bandjoun bénéficie ainsi du parrainage du Sg/Pr qui lui est confie tout de suite la diligence de l'acquisition du Bb Jet 2. Après plusieurs concertations diurnes au cabinet de l'ancien Sg/Pr d'avec le ministre de l'Economie et des Finances de cette époque, Michel Meva'a Meboutou, et pour contourner les institutions de Breton Woods, la Camair servira de paravent pour cet achat. C'est ainsi que injonction est faite à Adolphe Moudiki, l'Adg/Snh de mettre 31 millions de dollars à la disposition du trésor public. Le choix du Bb Jet 2 est retenue et il ne reste plus qu'a le commander à la maison Boeing à Seattle aux Usa. Yves Michel Fot¬so, ayant reçu carte blanche et quitus pour la gestion et l'acquisition de cet appareil, et contre toute attente ne le fera pas. En bon homme d'affaires, lors d'une réunion tenue au cabinet de Marafa Hamidou Yaya, il indiquera que la maison Boeing disposait d'un appareil de ce genre et que lui Yves Michel Fotso, pourrait l'acquérir en leasing. Contre l'avis de l'ancien argentier national. Mais Marafa Hamidou Yaya lui donne son onction. Le fils du milliardaire de Bandjoun engage une série de micmacs à donner du tournis même au plus grand des maffiosi que fut Al Capone.


Comptes bancaires


Si l'on se réfère aux déclarations de Michel Meva'a Meboutou lors de ses dépositions par devant le juge, Marafa Hamidou Yaya, Sg/Pr, doublé de sa casquette de Pca de la Snh, lui aurait indiqué en présence d'Yves Michel Fotso et de Jean Marie Assene Nkou, les sociétés et les comptes par lesquelles les 31 millions de dollars devaient transiter. L'argent est servi et mis à la disposition d'Yves Michel Fotso par la Snh via une certaine société écran dénommée Gia International de Russel L. Meek, son homme de paille. Par contre, l'avion n'atterrira jamais à Yaoundé, ni ailleurs. Paul Biya devenant impatient, et pour faire avaler la couleuvre à son patron, l'ancien Sg/Pr, après concertation d'avec Yves Michel Fotso assure un contempteur, avancera dit-on la date de sa livraison en sol camerounais entre le 25 et le 29 mars 2003. Ce qui ne se fera jamais. Le président de la République se rendra à l'évidence d'une duperie quand, une mission de son état major particulier en déplacement pour Seattle pour convoyer l'avion pour habillage à Bâle en Suisse, rentrera bredouille ou encore, avec le double des clés et la maquette d'un avion qui n'existe que dans les esprits de ceux qui croient aux sornettes.

Alors question, après avoir été l'un des, parrains de cette foireuse acquisition du Bb Jet 2, Marafa Hamidou Yaya peut-il faire croire aux Camerounais que son incarcération n'est qu'un dessein politique? Après avoir donné les noms des sociétés et des comptes bancaires dans lesquelles cet argent devait transiter à Michel Meva'a Meboutou, Marafa Hamidou Yaya peut-il se faire passer pour un ingénu? Une question appelant plusieurs autres, sachant que «l'affaire» de son protégé Yves Michel Fotso avait pris une autre tournure, pourquoi l'ancien Sg/Pr n'avait-il pas pris des dispositions pour que le Cameroun puisse rentrer en possession de son argent? Pourquoi Marafa Hamidou Yaya ne s'est jamais posté en Christ lorsque Hubert Patrick Otelé Manda avait déclaré aux juges que lui, Marafa Hamidou Yaya avait reçu des commissions allant jusqu'à 1,5 milliard de FCFA? Des questions et bien d'autres auxquelles l'ancien Minatd devra répondre dans les prochains jours au lieu de vouloir distraire l'opinion.


 

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