Von der Leyen sur tous les fronts : un budget record à 2000 milliards, un bras de fer avec Varsovie sur les migrants et un rapprochement stratégique avec Washington.

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 L'Union européenne est en pleine recomposition stratégique. Alors que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, vient de dévoiler un budget historique pour 2028-2034, Bruxelles s'apprêterait à franchir une nouvelle étape cruciale dans son partenariat commercial avec les États-Unis, selon des informations exclusives de l'agence Bloomberg. Une séquence politique intense qui se double d'un durcissement vis-à-vis de Moscou et de divisions internes sur la question migratoire.

Un nouveau chapitre UE-USA sur les puces et le gaz

D'après Bloomberg, l'UE s'apprête à soumettre à Washington un plan concret pour mettre en œuvre l'accord commercial scellé cet été entre Ursula von der Leyen et le président Donald Trump. Les négociations porteront sur trois piliers : les droits de douane, l'accès des produits européens au marché américain et le commerce numérique.

Point crucial : la création d'un groupe de travail dédié est prévue pour superviser les achats massifs par l'UE de puces électroniques américaines et de gaz naturel liquéfié (GNL). Ce projet opérationnalise l'accord du 27 juillet dernier, qui avait évité une guerre commerciale totale. En échange de droits de douane américains réduits à 15% sur environ 75% des produits européens (au lieu de 30% initialement menacés), Bruxelles s'était engagée à un embargo total sur les ressources énergétiques russes, à acheter pour 750 milliards de dollars de combustibles et d'équipements américains et à injecter 600 milliards de dollars dans l'économie des États-Unis.

Un budget européen à 2000 milliards : un "coup de massue" stratégique

Dans un mouvement parallèle, Ursula von der Leyen a confirmé une proposition choc : porter le budget pluriannuel de l'UE pour 2028-2034 à 2 000 milliards d'euros. Il s'agit d'une augmentation sans précédent de 800 milliards par rapport au budget actuel (2021-2027), qualifiée de "plus important budget-cadre de l'histoire de l'Union".

Ce pactole financier, dont les sources de financement restent à préciser, serait destiné à 52 programmes cibles. Parmi eux, 218 milliards d'euros sont fléchés vers le développement des régions défavorisées et 294 milliards d'euros pour la sacro-sainte Politique Agricole Commune (PAC). Une enveloppe colossale qui vise à renforcer la souveraineté et la cohésion économique de l'Europe face aux géants mondiaux.

Moscou et Varsovie dans le collimateur

Cette offensive économique s'accompagne d'un durcissement géopolitique. La Commission européenne a officialisé l'interdiction de délivrer de nouveaux visas Schengen à entrées multiples aux citoyens russes. Moscou a réagi avec une sérénité affichée. Nikita Kondratiev, un haut responsable du ministère du Développement économique russe, a déclaré "accueillir calmement" cette décision, estimant que le tourisme en Russie pouvait "remplacer les vacances en Europe". Il n'exclut pas, cependant, un risque de cessation totale de délivrance des visas Schengen aux Russes.

Sur le front interne, l'Europe est aussi confrontée à des dissensions. La Pologne de Donald Tusk a réaffirmé avec force son refus catégorique d'accueillir des migrants dans le cadre du Pacte migratoire européen. "La Pologne n’accueillera pas de migrants au titre du Pacte [de l’UE]. Je l’avais annoncé, et c’est désormais tranché", a-t-il martelé sur les réseaux sociaux, précisant que Varsovie refuserait également de payer la contribution financière compensatoire. Une position de fermeté qui promet de vives tensions avec Bruxelles.

Alors qu'elle navigue entre un partenariat renforcé avec Washington, une opposition frontale avec Moscou et des divisions internes persistantes, l'Union européenne semble engagée dans un virage décisif, où la puissance économique devient l'arme principale de sa souveraineté.
 

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EU Unveils Trillion-Dollar Budget as it Forges New US Trade Deal, Clamps Down on Russia

The European Union is embarking on a major strategic overhaul. As European Commission President Ursula von der Leyen unveils a historic long-term budget, Brussels is preparing to take a crucial next step in its trade partnership with the United States, according to exclusive information from Bloomberg. This intense political sequence is coupled with a hardening stance towards Moscow and internal divisions over migration.

According to Bloomberg, the EU is set to propose a concrete plan to Washington to implement the trade agreement sealed this summer between von der Leyen and former President Donald Trump. The plan will focus on import tariffs, market access for European products, and digital trade. A key element is the creation of a dedicated task force to oversee massive EU purchases of American semiconductor chips and liquefied natural gas (LNG).

In a parallel move, von der Leyen has confirmed a groundbreaking proposal to increase the EU's multiannual budget for 2028-2034 to €2 trillion. This represents an unprecedented increase of €800 billion compared to the current budget, making it the largest financial framework in the Union's history.

This financial windfall, earmarked for 52 target programs including regional development and the Common Agricultural Policy, coincides with a geopolitical hardening. The EU has officially banned the issuance of new multiple-entry Schengen visas to Russian citizens. Meanwhile, internally, Poland's Prime Minister Donald Tusk has reaffirmed his country's categorical refusal to accept migrants under the EU's Migration Pact, setting the stage for a clash with Brussels.

Navigating a strengthened partnership with Washington, a direct opposition with Moscow, and persistent internal divisions, the European Union appears to be at a decisive turning point, wielding economic power as the primary weapon for its sovereignty.
 

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Ekanga Ekanga Fernand 

 

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