Tchad. Affaire Hissène Habré : Idriss Déby pris dans son propre piège

AFPmag Vendredi le 04 Septembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Bien au chaud dans son palais à N’Djamena depuis le début du procès Hissène Habré le 20 juillet dernier, Idriss Déby, président de la république du Tchad et ami de longue date du prévenu, vient d’être à son tour interpellé pour torture et exécution de prisonniers de guerre. Ces faits remontent à l’époque où le président tchadien était reparti au maquis.

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En plein déroulement du procès Hissène Habré, Idriss Déby vient d’être accusé pour des actes de torture et le meurtre de prisonniers de guerre entre Tiné et Abéché. Les faits remontent à la période où le président tchadien avait renoué avec le maquis.

La plainte visant Idriss Déby a été déposée le 2 septembre dernier auprès des chambres africaines extraordinaires en charge de juger l’ancien président tchadien, Hissène Habré. Mais Déby voudra-t-il comparaître ? Pas sûr en tout et cela même si Me Mbaye Jacques Ndiaye, assure que la plainte est recevable. Selon les termes de l’avocat des plaignants, « Il s’agit d’une plainte pour les crimes de génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures, à l’initiative de certaines victimes », des actes qui en feraient une plainte recevable.

Plus loin Me Mbaye affirme que « le président Déby, personnellement, a commis des actes répréhensibles. Des actes de torture. Il a tué, personnellement, des individus. Ce sont des personnes qui ont été torturées, qui ont été exécutées, brûlées à vif et jetées aux animaux sauvages ». Bien que l’avocat dise ne pas vouloir « toucher le fond de l’affaire », il avance qu’il est impossible d’ « évaluer le nombre de victimes » faites par Idriss Déby et ses sbires pendant la période qui a précédé son arrivée au pouvoir.

Idriss Déby pris dans son propre piège

En voulant noyer définitivement son prédécesseur, Idriss Déby a-t-il finalement mis en marche la machine judiciaire contre lui ? Précoce pour se prononcer là-dessus, mais en signant le 3 mai 2013, l’accord qui reconnaît au Sénégal la latitude de juger et condamner Hissène Habré, ancien homme fort de N’Djamena, il se peut que le président tchadien a eu tort.

Le texte qui stipule en son article 23, page 12, que : « le Tchad reconnaîtra de plein droit les décisions prononcées par les chambres africaines extraordinaires et toutes autorités judiciaires de la République du Sénégal, le cas échéant et sans autres formalités que celles prévues par sa législation interne, et leur fera produire tous leurs effets sur son territoire, en particulier l’autorité de chose jugée », parle des actes perpétrés entre 1982 et 1990, ce qui en fait une arme contre Déby lui-même d’après l’acte d’accusation qui l’indexe sur des actes commis en 1990.

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