Présidentielle 2018. Alternance: L’ultime conseil du Cardinal Tumi à Paul Biya

Ben Christy Moudio | La Nouvelle Expression Lundi le 07 Mars 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans une interview au mensuel Jeune Afrique, le cardinal émérite juge le président trop «vieux» pour cette haute fonction.

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  Pour sûr, le prélat ne mâche pas ses mots. «Quand on est vieux, on peut être de bon conseil. Mais on ne peut plus diriger un pays si jeune et si complexe », a assené  le Cardinal Christian Tumi. Si ce dernier n’est pas contre une représentation du Président de la République, Paul Biya, à la présidentielle de 2018 (ou avant), il a un fort doute sur les capacités, notamment physiques, du Chef de l’Etat. « Je ne suis pas contre la candidature du Chef de l’Etat. Mais, voyez-vous, nous avons presque le même âge (ndlr 85 ans pour l’archevêque et 83 pour Paul Biya) et, à cet âge-là, quelle que soit son endurance ou  sa force physique, on est affaibli », affirme l’Archevêque honoraire de Douala dans les colonnes du mensuel Jeune Afrique qui parait ce jour.

Dans cette interview, le Cardinal Tumi s’offusque en outre des appels à une révision constitutionnelle et à une élection anticipée souhaitées par les fidèles du Président naturel du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc).  « Je n’apprécie pas du tout cette façon d’agir. La question est de savoir si ceux qui font ces appels sont sincères ou s’ils ne pensent pas d’abord à eux-mêmes. S’ils ne sont pas tenaillés par l’angoisse de partir eux aussi après la retraite du président Biya »… « Je crois qu’il faut que nous respections rigoureusement la loi fondamentale de notre pays. On ne devrait pas la changer au gré d’intérêts politiciens».

 

A la place de Paul  Biya…

 

Le prélat se permet d’ailleurs un petit conseil à l’adresse du leader du parti de la flamme, « si j’étais à la place de Paul Biya, je surprendrais tout ce beau monde en disant : « c’est fini… je me retire, je ne suis plus candidat ! » Je demanderais que mon parti désigne quelqu’un d’autre pour prendre la relève », conseille (dira-t-on) Christian Tumi au Chef de l’Etat.

Cette position de l’archevêque honoraire de Douala n’est pas surprenante. Aux lendemains des élections présidentielles de 2011, le Cardinal affirmait déjà que Paul Biya n’est aucunement un «Empereur». Il prônait alors une alternance pacifique, qui serait aidée par la révision du Code électoral (campagne que mènent aujourd’hui  des leaders de l’opposition tels que Maurice Kamto). A ce propos justement, les propositions de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) avaient été dédaignées par le Ministre de l’Administration territoriale, confiait Christian Tumi au mensuel Jeune Afrique dans une interview parue en octobre 2011. Le Minatd affirmait alors que les prélats se mêlaient d’une affaire qui ne les concernait pas, mais alors pas du tout.

L’absence de véritable Code électoral se positionnait selon le Cardinal Tumi comme la cause majeure de tous les problèmes liés à l’alternance politique au Cameroun. Un problème qui reste donc entier, puisque le nouveau Code électoral n’est pas au goût de tout le monde. Les partis d’opposition et la Société civile notamment.

 

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