Dans un hommage poignant, signé Mbombog Dieudonné Yebga, ancien camarade devenu contradicteur, la nation découvre des mots lourds, vibrants, qui traduisent toute la complexité d’une relation politique traversée par les divergences, mais jamais par la haine.

Un camarade disparu, un symbole immortel

Pour Dieudonné Yebga, la disparition d’Ekanè n’est pas seulement une perte politique :

« Ta mort t’a classé parmi les Grands Maîtres de la terre », écrit-il, dans un texte profondément marqué par le respect, la nostalgie et une forme d’admission tardive.



Les dissensions entre les deux hommes furent réelles – et parfois explosives.

Notamment lorsque Yebga s’opposa farouchement à la décision d’Anicet Ekanè de présenter Maurice Kamto comme candidat du MANIDEM à la présidentielle du 12 octobre 2025.

Une bataille interne qui avait conduit ELECAM et le Conseil constitutionnel à rejeter la candidature Kamto, déclenchant une tempête politique.



Mais jamais, souligne-t-il, ces divergences n’ont effacé

« notre engagement commun et noble pour l’idéal de l’UPC authentique d’abord, puis du MANIDEM ensuite ».

La présidentielle 2025, le point de rupture

Déchu par ses camarades qui l’accusaient de « trahison », Yebga avait vu Anicet Ekanè prendre une autre direction :

il avait finalement soutenu Issa Tchiroma Bakary, alors candidat du FSNC, qui revendique encore aujourd’hui la victoire depuis son exil en Gambie.



Ekanè, lui aussi convaincu que Tchiroma avait gagné, avait élevé la voix… avant d’être arrêté, emprisonné, et se voir refuser l’accès à son dispositif d’oxygène.

Une mort administrative, froide, qui choque.

Une mise en garde ferme contre les récupérations

Dans son hommage, Yebga appelle à la décence :

« Anicet Ekanè ne doit pas être un prétexte pour la bassesse et la vengeance. »



Il avertit ceux qui voudraient utiliser le drame pour régler des comptes politiques ou ethniques.

L’heure, dit-il, est à la dignité, au recueillement, et à la préservation de l’héritage du défunt.

L’héritage d’un combattant

Ekanè laisse derrière lui l’image d’un militant intransigeant,

héritier revendiqué de Ruben Um Nyobé et Ernest Ouandié,

porteur d’une vision exigeante de la liberté.



Pour Yebga, une certitude demeure :

« Cher Camarade… ce n’est que maintenant que ton travail commence. »



La lutte continue, affirme-t-il, pour

« La Nouvelle Indépendance pour des peuples opprimés ».



Une page se tourne.

Un chapitre s’ouvre.

Et le Cameroun retient son souffle.



 

Cameroon – A Fallen Fighter: The Death of Anicet Ekanè Shakes the Nation

Cameroon woke up stunned on December 1, 2025.

The news hit like a punch: Georges Anicet Ekanè, founder of MANIDEM and iconic figure of the democratic struggle, died in detention, deprived of his oxygen extractor for 38 days.



In a deeply emotional tribute issued by Dieudonné Yebga, former ally turned political adversary, the country discovers powerful words revealing the complexity of their shared militant journey.



Despite years of disagreements — especially during the October 12, 2025 presidential crisis — Yebga insists that nothing ever erased

their common fight for the ideals of the UPC and MANIDEM.



Ekanè had strongly supported Issa Tchiroma Bakary, who still claims victory from exile in The Gambia.

His arrest, followed by the deliberate deprivation of essential medical equipment, is now seen as a political tragedy with national repercussions.



Yebga warns against political manipulation of Ekanè’s death:

“His memory must not become a tool for pettiness or revenge.”



For him, Ekanè has joined

“the Great Masters of the land.”

And the struggle continues —

towards “New Independence for oppressed peoples.”



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Silognhia Edwige (Stagiaire)