Cameroun - Football. Sport camerounais : Bidoung Mkpatt veut tuer la justice et l’équité sportives

Steve Djouguela | Mboafootball Vendredi le 27 Novembre 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Par son fameux communiqué qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive, le Minsep veut créer un désordre sans précédent dans le mouvement sportif camerounais qui commençait à se discipliner.

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Il y a encore quelques semaines, en discutant avec de nombreux présidents et Secrétaires généraux de fédérations sportives nationales, l’on pouvait se rendre compte du respect ou même de la crainte qu’ils avaient de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC). Ces responsables de fédérations redoutaient la CCA qui, au fil des mois, grâce à des décisions courageuses et parfois rendues sous une pression effroyable dans les affaires qui concernaient la Fédération camerounaise de football, avait acquis une notoriété qui devait lui permettre de jouer pleinement son rôle de Cour suprême camerounaise en ce qui concerne les litiges sportifs. Les magouilles et tripatouillages, les sanctions biaisées, les règlements de compte maladroits ainsi que les décisions complaisantes avaient considérablement reculé dans les fédérations où l’exécutif n’était plus oppressant et s’assurait de rendre les décisions les plus justes possibles. Faute de quoi, la partie lésée, fut-elle un club de seconde zone, pouvait obtenir gain de cause devant la CCA.

 

Communiqué_Bidoung

Mais voilà, toutes ces avancées, ce combat pour le respect de l’équité sportive, cette lutte pour l’éradication des règlements de comptes et des chasses aux sorcières dans nos différentes fédérations sont très sérieusement mis à mal par un vulgaire communiqué du ministre des Sports et de l’Education. Ne pensant qu’à ses intérêts personnels et égoïstes, faisant fi du mal qu’il pouvait faire à la justice sportive dans notre pays, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt n’a pas hésité à remettre en cause des mois et des mois de révolution et d’évolution des mentalités dans nos fédérations sportives nationales. Car venir ainsi, soi-disant « au nom du gouvernement » et « au nom de l’intérêt supérieur de la nation », saborder une sentence arbitrale rendue par une Chambre instituée par une loi adoptée par l’Assemblée nationale et promulguée par le Chef de l’Etat, c’est proprement inconscient car dans un Etat de droit et dans une République jalouse de ses armoiries et de ses fondements, un ministre, fut-il « beau-père du Chef de l’Etat » et « protégé » autoproclamé de la première Dame, ne sacrifierait pour rien au monde des principes de droit élémentaires comme Bidoung Mkpatt l’a fait.


Il ne faudrait donc pas s’étonner que demain, après une sentence de la CCA qui lui serait défavorable, une fédération ou un acteur du sport camerounais se tourne vers le Minsep pour qu’il casse cette décision en avançant des arguments tous plus saugrenus les uns que les autres. La CCA ne serait donc plus le dernier recours en ce qui concerne le sport national. Le Minsep jouerait désormais ce rôle au bénéfice de ce que l’on peut logiquement appeler « le précédent Bidoung » ou encore « la jurisprudence villageoise et indigène de Bidoung ». C’est aussi ça le Cameroun.
 

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