Cameroun - Sénégal. SENEGAL-CAMEROUN : Deux stratégies pour un même objectif…

Pivi Bilivogui | GuineeConakry.info Vendredi le 02 Septembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Entre les Sénégal et le Cameroun, la distance n’est pas moindre. Ce que ne semble être le cas des intentions qui animent respectivement leurs deux dirigeants. En effet, pour Abdoulaye Wade et Paul Biya, l’attention reste braquée sur les moyens et les voies de se faire réélire.

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Les deux présidents sous le poids de l’âge usent cependant de stratégies différentes pour atteindre leurs buts. Pour l’homme du Sopi, cela va passer par une réduction au maximum des potentiels adversaires, en élevant considérablement la caution. Si pour Biya, il a fallu opter pour une élection à un seul tour face à une opposition trop divisée pour s’entendre sur une candidature unique. Si les deux sont réélus lors des prochaines consultations électorales dans leurs pays respectifs, Paul Biya et Me Abdoulaye auront alors respectivement 78 et 85 ans ! Ne se souciant vraiment pas du poids des ans sur leurs prochains mandats, les deux présidents s’activent en vue de s’assurer, chacun en ce qui le concerne, un nouveau magistère.

Ils viennent de poser tous deux, des actes décisifs allant dans ce sens. Pour Paul Biya, cet acte consiste en la fixation de la date du scrutin présidentiel à la date du 9 octobre prochain. Mais par-dessus tout, c’est la décision du président camerounais d’opter pour un scrutin à un tour qui est perçu comme une volonté de ne laisser aucune chance à ses adversaires. Car ces derniers, empêtrés dans des querelles mesquines, des pantalonnades politiques factices, n’ont jamais réussi à s’entendre pour faire front commun contre le vieux Biya.

Pourtant, cette mollesse et ce manque d’esprit de collégialité des opposants camerounais risquent de coûter cher à ce pays de l’Afrique centrale. Il faut dire que si Paul Biya est élu le 9 octobre, il soufflera juste un mois après sa 29ème bougie à la tête de son pays, après avoir successivement remporté quatre élections plutôt contestées, auxquelles il faudra ajouter une révision constitutionnelle, lui pratiquement assurant une présidence à vie ! Outre les clivages et le manque de punch et d’initiatives de l’opposition camerounaise, Paul Biya va bien entendu profiter de la bienveillance de la communauté internationale qui, quand cela l’arrange brandit un certain principe de non-ingérence dans les affaires intérieures du Cameroun, contrairement à ce qui est donné à voir sous d’autres cieux. Cependant, les organismes de défense et de promotion de droits de l’homme ne manquent pas de griefs à l’encontre du président camerounais.



De son côté, ayant échoué dans sa volonté d’instaurer de fait un modèle électoral à un tour, Me Abdoulaye Wade ne désarme pas pour autant. Il vient ainsi de trouver ce qu’il conçoit certainement comme a l’ultime arme contre ses adversaires. Il s’agit de l’élévation de la caution de candidature à présidence à hauteur de 65 millions de FCFA. Ainsi, il espère recaler le maximum d’adversaires qui craindraient de miser aussi gros, ou ne posséderaient pas ce montant. Même si le cas guinéen nous rappelle les limites de cette sélection par la caution, on peut dire qu’il pourrait au moins réussir à reléguer la question de sa candidature au second plan, ne serait-ce que temporairement.

Maintenant, les débats se cristalliseront sur ce « montant astronomique » pour les politiciens sénégalais. Même si là également, l’opposition est plutôt disparate, en plus de manquer d’un leadership consensuel, et de convictions politiques, à la fois ancrées et clairement distinctes. Mais que Wade ne se berce pas d’illusion. Au moment opportun, sa sénilité et sa volonté de transgresser son propre engagement, reviendront indubitablement. Les citoyens sénégalais, familiers des débats politiques et jaloux d’une certaine liberté d’expression, n’hésiteront pas à les mentionner quand il le faudra.

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