Lutte contre Boko Haram. Lutte contre Boko Haram : Ngaoundéré sur le qui-vive

La Nouvelle Expression Mercredi le 07 Octobre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le chef-lieu de la région de l’Adamaoua vit au rythme des mesures de sécurité visant à prévenir les attaques terroristes.

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La gare ferroviaire de Ngaoundéré est sur les dents ce dimanche 04 octobre 2015. Non pas en raison des contrôles à chaque entrée et sortie mais parce qu’une centaine de jeunes militaires s’y trouve. Arme au poing, lunette de soleil pour certains, gants ou cigarettes à la main pour d’autres, ils se tiennent au centre de la gare devisant calmement. Ces jeunes hommes selon les informations reçues attendent le train qui les conduira à Maroua. Une attende qui paralyse en partie certains usagers du lieu. «Je n’ai pas envie d’arriver là où ils se trouvent. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver», laisse tomber une jeune fille à son interlocutrice, en rebroussant chemin à quelques mètres du lieu de stationnement des soldats. La vue d’un camion frappé des initiales du bataillon d’Intervention rapide (BIR) garé devant la gare rajoute au malaise des uns ou au sentiment de sécurité des autres. «C’est rassurant de voir une présence militaire en ce moment où chacun se méfie de son voisin»,souligne un voyageur à destination de Yaoundé.



Si cette présence se voulait passagère et n’avait pas de but de surveillance, une mesure de sécurité entoure bien le lieu et a pour objectif de filtrer et contrôler les entrées. Il s’agit d’agents de sécurité armé de détecteurs de métaux. Aidés d’une barrière qui canalise les mouvements, ils soumettent les usagers à un contrôle plus ou moins minutieux. « Ces contrôles ont fait en sorte que les gens n’aillent plus trop à la gare. On avait l’habitude de s’y rendre pour boire une bière, se changer les idées. Mais maintenant qu’on fouille chaque personne qui entre, la gare est devenue moins fréquentée » assure Albert L, enseignant dans un collège de la place.

Autre mesure de sécurité mise en place est le «couvre-feu des moto-taxi». En effet, la circulation de ces engins à deux roues après 22 heures est interdite dans la ville de Ngaoundéré. Des patrouilles à bord de pick-up sillonnent la ville à l’affût notamment des contrevenants. Ces derniers (en cas de contravention) sont arrêtés tandis  que leurs véhicules sont envoyés en fourrière. Ce couvre-feu concerne également les bars, snacks et boites de nuit qui doivent fermer entre 24 heures et 2 heures du matin. Les quartiers dits «chauds» de la ville tels que, Baladi I, Jalingo ou encore Madasgascar n’ont dès lors plus rien de leur réputation. Ce dimanche par exemple, alors qu’il est 23 heures aucune trace des « waka » (prostituées) qui selon les habitants de la ville peuplent les rues du quartier Baladi i. Même les bars semblent avoir fermés boutique ce soir.

D’autres qui ferment également leurs portes sont les hôtels de la ville. Mais seulement aux personnes de même sexe. En effet, une nouvelle donne dans ces lieu d’accueil interdit à deux personnes du même sexe de passer la nuit dans une même chambre. «C’est une instruction de la hiérarchie. Elle vient de Yaoundé. En ces temps de guerre, on nous a demandé d’être très prudent», nous confie un réceptionniste d’un hôtel de la place.

Violation

«Toute règle est faite pour être violer» entend-t-on souvent dire. Les règles de sécurité de cette ville ne font pas exception. Si un sentiment général de rehaussement de la sécurité se dégage ici, il n’en demeure pas moins que les mesures semblent s’essouffler. Les moto-taxis  (i très peu) circulent après 22 heures, les agents de sécurités affectés dans les gares sont peu enclins à une véritable fouille. Un fait qui n’est pas uniquement observable dans le chef-lieu de la région de l’Adamaoua. Mêmes les villes de Yaoundé, Bertoua par exemple sont en proie à un relâchement de sécurité dans les lieux notamment publics. Un fait qui pourrait se révéler préjudiciable au pays en ces temps d’insécurité.
 

Ben Christy Moudio à Ngaoundéré

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