Cameroun - Corruption. Liquidation des ex-sociétés d'Etat: Près d'un milliard de surfacturation pour une mission

MEKOL KPWEM | L'Anecdote Mardi le 10 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Essimi Menye l'ex-ministre des finances aura pris sur lui de multiplier par 1 000, le budget de la mission de sauvegarde de gestion des actifs résiduels des liquidations des ex-Oncpb, Onpc et Rncf.

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C'est l'affaire qui défraie actuellement la chronique auprès des anciens collaborateurs du ministre de l'agriculture et du développement rural Essimi Menye, du temps de son passage au ministère des finances. Comme nous l'annoncions déjà dans notre édition n° 647 du 25 novembre dernier, la liquidation des ex-Oncpb, Régifercam et autre Onpc aura servi de prétexte au clan de la peste des finances publiques conduit par l'ancien coursier du Fmi de piller les caisses de l'Etat. Tout d'abord, c'est une décision surprise d'Essimi Menye qui viendra mettre hors de course, le cabinet Atou pourtant autorisé par son prédécesseur à s'occuper de la liquidation des ex-sociétés d'Etat. Aussi, le 26 novembre 2007 et par lettre n° 220/Minfi/Cab, Essimi Menye sans l'avis de la commission technique de privatisation et des liquidations «donne mandat au cabinet d'audit financier et bancaire Challenger corporation» - (voir fac similé) pour, dit le document, agir en son nom afin de «recenser les contrats d'occupations des immeubles bâtis ou non bâtis des liquidations Rncf, Oncpb et Onpc; de procéder à l’analyse juridique et comptable desdits contrats, puis enfin d’identifier et au besoin évaluer les actifs mobiles résiduels des liquidations concernées».

Si par ce document, le cabinet d'audit financier et bancaire Challenger Corporation se voit doté de pouvoirs illimités décidés par Essimi Menye, reste qu'il convient cependant de s'interroger sur la capacité de Challenger corporation à mener des «analyses et des expertises juridiques» tel que commandé par le fils de Nkometou. D'ailleurs, 49 054 400 seront perçus par ce cabinet au titre de frais d'honoraires pour l'expertise judiciaire d'un certain François Tchakui. Comment dès lors comprendre et surtout expliquer ce paiement quand on sait que Challenger Corporation fait uniquement dans la gestion des projets, l'audit financier, la gestion des ressources humaines ainsi que du doute une façon de s'assurer des intérêts flous, comme en atteste la soudaine et mystérieuse présence du secrétaire particulier d'Essimi Menye. Un autre membre du clan qui sera l'interface et surtout le trésorier de cette mafia. En témoigne cette attestation de remise de fonds d'un montant de 10 millions de francs CFA que monsieur Nkolo Menye a «mis à la disposition» (?) du directeur de Challenger corporation le 2 juillet 2008.

Dans sa logique de pillage en bande organisée, Essimi Menye va également faire reverser les droits de douane Systac / Sygma non pas à la direction générale des douanes mais plutôt à son fameux cabinet Challenger corporation. Une lettre à cet effet du ministre des finances au directeur général de la Banque internationale pour le commerce et l'épargne du Cameroun avec en objet « renversement des droits de douane », invite d'ailleurs ce dernier à le faire plutôt auprès du cabinet Challenger Audit. Or faut-il le rappeler, le cabinet se nomme plutôt Challenger corporation. Ce qui est différent de Challenger Audit. On peut dès lors compren¬dre toutes les réticences du directeur général de la Bicec s'exécuter dans cette mafia dangereuse.

Surfacturation à outrance

On aura donc vu à l'œuvre l'ancien coursier d'un Equato-Guinéen au Fmi. Essimi Menye contre toute attente fera main basse sur près d'un milliard de FCFA au travers des surfacturations des ardoises de Challenger Corporation. En effet, pour la période allant du 10 avril au 31 décembre 2008, le cabinet d'audit sus déposer à l'intention du Minfi Essimi Menye une facture intitulée «Budget de la mission de sauvegarde et de gestion des actifs résiduels des liquidations Rncf, Oncpb, Onpc »

Dans les détails, on y note entre autre intitulé, les frais de téléphone, fax et internet; les charges de transport du personnel et les imprévus pour ne citer que cela. Ce qu'il y a de curieux c'est le double emploi que l'on peut observer (téléphone-fax-internet Service télécommunication; matériel informatique photocopieur ; téléphone communication). Un double emploi pourtant facturé sur le dos du contribuable.

Le clou de la gabegie c'est qu'Essimi Menye va marquer son accord sur cette facture d'un montant de 748 200 (Sept cent quarante-huit mille deux cents) FCFA (voir fac similé). Bien plus, Essimi va instruire la multiplication par... mille du montant initial soit, 748 200 qui deviennent 748 200 000 (sept cent quarante-huit millions deux cent mille) FCFA. Une prévarication à outrance qui va profiter à l'ex-Minfi.

Et quand on sait que ce dernier avait déjà fait payer près de cent millions à son neveu de secrétaire particulier pour des « frais d'honoraires à l'inventaire et au recensement du patrimoine immobilier des liquidations de l'ex-Oncp, Oncpb et Regifercam ». Honoraires pourtant payés quatre jours plutôt à hauteur de 49 054 400 FCFA au cabinet Challenger Corporation par décision 08/00001351/D/minfi/Sg/Daj du 03 juin 2008. On est en droit de s'interroger sur le retard qu'accuse l'oiseau de Paul Biya pour s'intéresser à ce cas de celui qui dit à qui veut l'entendre jouir de la casquette et du parapluie présidentiels. Une affaire à suivre dans nos prochaines parutions.

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