Cameroun - Football. Italie 90 : Manga Onguené, Nyongha et Kaham veulent leur argent

Mboafootball Mercredi le 18 Septembre 2013 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les trois techniciens camerounais étaient au ministère des Sports et de l’Education physique hier, ils réclament leurs primes de la coupe du monde 90 en Italie. Depuis 23 ans le gouvernement de la République doit à chacun la somme de 46 millions de F CFA.

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Les Lions indomptables du Cameroun sont à 180 minutes d’une septième participation à une phase finale de coupe du monde. A quelques semaines du match contre les Aigles de Carthage, les entraîneurs camerounais qui ont pris part à la Coupe du monde 90 en Italie font entendre leur voix. Il est question de solder leurs arriérés de primes.

Jean Manga Onguené, Jules Fréderic Nyongha et Michel Kaham ont passé la journée d’hier au ministère des Sports et de l’Education physique. A défaut de rencontrer le patron des lieux, Adoum Garoua, qui se trouve dans l’Extrême-Nord pour la campagne électorale, les techniciens camerounais ont pu discuter avec tous les directeurs de ce ministère en charge des questions de sports. Ces derniers ont tenté de les calmer sans vraiment donner des garanties qu’ils percevront chacun les 46 millions de frs CFA qu’ils réclament à l’Etat du Cameroun depuis 23 ans aujourd’hui.

Pour la petite histoire, les malheurs de Jean Manga Onguené, Jules Fréderic Nyongha et Michel Kaham commencent après le premier match de la coupe du monde 90, match remporté par les Lions indomptables devant l’Argentine de Diego Armando Maradona grâce à un coup de tête de François Omam Biyik. Après cette victoire historique devant le champion du monde en titre, le Chef de l’Etat qui avait assisté personnellement à la victoire des Lions indomptables décide donc de donner une prime spéciale de 30 millions de FCFA à l’ensemble de l’équipe. Joseph Fofé de regretté mémoire qui conduisait la délégation camerounaise en Italie en sa qualité de ministre des sports va donner 1 million de FCFA à chaque joueur. Mais au lieu de donner le même montant aux entraineurs comme le précisent les textes de la sélection nationale, il va se mettre à distribuer le reste de cet argent à savoir 7 millions de frs CFA à toute la délégation, notamment les cuisiniers, les marabouts et tous les accompagnateurs. Conséquences, les coaches se retrouvent avec des miettes. Ce qui leur fait perdre la face devant leurs poulains.

Face à ce « manque de respect » de la part du ministre des Sports de l’époque, Les trois entraineurs camerounais vont saisir le gouvernement à Yaoundé, par lettre, pour présenter cette situation. Le Chef de l’Etat Paul Biya qui est rapidement informé de cette grogne des entraineurs va charger le premier ministre de trouver une solution pour éviter de perturber l’ambiance dans la tanière. Les entraineurs seront informés que le Chef de l’Etat a demandé qu’ils ne perçoivent plus de prime en Italie et qu’ils seront payés une fois au pays. En somme, que l’Etat saura reconnaitre les services qu’ils rendent à la nation. C’est ainsi qu’ils ne percevront plus de prime jusqu’à la fin de la compétition, malgré plusieurs victoires engrangées par Roger Milla et ses camarades.

Après l’élimination du Cameroun en quart de finale par l’Angleterre, la délégation rentrera au bercail. Une grande cérémonie est organisée au palais de l’Unité où joueurs et entraineurs seront décorés par le premier sportif camerounais. Au cours de cette cérémonie riche en sons et couleurs, le Chef de l’Etat, de vive voix, va dire aux entraineurs en les félicitant qu’il a pris des dispositions pour qu’ils soient désintéressés très rapidement. Seulement, 23 ans après, aucun des trois n’a reçu le moindre radis. Théodore Lando qui avait remplacé Joseph Fofé à la tête du ministère des Sports leur avait simplement dit qu’il n’y avait pas l’argent dans les caisses et qu’ils seraient payés dès que la caisse sera approvisionnée.

Pendant longtemps, ils n’ont pas pu continuer de réclamer leur argent pour la simple raison que Jean Manga Onguené et Jules Fréderic Nyongha étaient des fonctionnaires et avaient peur de contrarier les autres fonctionnaires qui avaient distraits leurs argents. Maintenant que les deux sont retraités, ils ont rejoint Michel Kaham dans le combat qui consiste à réclamer leur dû. Il faut dire aussi que si ces entraineurs n’ont pas été désintéressés jusqu’à aujourd’hui, c’est parce que les joueurs de la cuvée 90 n’ont pas été solidaires de leurs entraineurs. Si après le mondial 90 les joueurs avaient par exemple exigé que leurs entraineurs soient payés avant qu’ils ne continuent l’aventure avec la sélection nationale, une solution aurait pu être trouvée. Mais ils ont refusé d’accompagner leurs coaches dans leurs revendications. Toutes les « grandes gueules » qui étaient à cette compétition se sont contentées de prendre leur argent et ne se sont même pas intéressées à la situation des entraineurs.

A la veille d’un match important comme celui contre la Tunisie à Rades, il faut éviter de faire des mécontents. Il est question de solder tous les comptes afin d’éviter la scoumoune. Jean Manga Onguené, Jules Fréderic Nyongha et Michel Kaham ont servi le pays comme joueurs et ensuite comme entraineurs. Ils ont formé un nombre impressionnant de jeunes. 138 millions de FCFA pour les trois, soit 46 millions pour chacun, ne représente rien par rapport au service qu’ils ont rendu à la nation. S’ils ne sont pas contents à la veille du match Tunisie-Cameroun, les indomptables pourraient bien trouver malheur en chemin. A bon entendeur…

Guy Nsigué à Yaoundé

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