Celui qui était encore administrateur de la Fédération camerounaise de football avant l’arrivée en juillet 2013 du comité de normalisation fait là une sortie qui va faire couler beaucoup d’encre et de salive.

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 Entre tacles très appuyés sur le Minsep et le CNO, règlements de comptes avec Joseph Feutcheu et propos à fort relent de tribalisme, le « Pichichi » s’est lâche hier sur les ondes de Radio Sport Info (RSI).

Bon après midi Etienne Tamo
Bon après midi à vous
On parle d’un blocage au cours du tirage au moment où le tirage sort de la Coupe du Cameroun allait s’effectuer hier. Il est fait état de ce que vous êtes opposés à ce que cette coupe du Cameroun se tienne dans les conditions actuelles. Qu’en est-il exactement?
C’est vrai ! Mais qu’à cela ne tienne, la Commission de la Coupe du Cameroun a décidé d’effectuer le tirage et je dois dire que cela les engage. Ils ont voulu pointer leurs perdiems de session qui s’élève à 40 000 FCFA. Eux ils ne jouent pas et la situation des clubs ne les intéresse pas. Mais nous les clubs avons décidé de ne pas jouer. Vous êtes sans ignorer que cela fait deux ans qu’on ne joue pas dans le Littoral, on ne sait pas qui monte et qui descend dans cette région. On n’a même pas commencé les éliminatoires avant d’arrêter. Va-t-on effectuer le tirage sans le Littoral ? Dans l’extrême-Nord rien ne s’est joué, encore moins dans l’Adamoua, le Nord, le Centre, le Sud, etc. Il n’y a en réalité que l’Ouest qui a ses représentants. Et on va jouer la Coupe du Cameroun avec quelles équipes ? Si c’est un tirage au sort pour les équipes de Ligue 1 et Ligue 2, c’est bien ! Puisque même les retombées de la Coupe du Monde, c’est à ces clubs de l’Elite qu’on donne. Pendant ce temps, les clubs amateurs qui sont le miroir de la Fédération camerounaise de football, au même titre que les sélections nationales. Les clubs de l’Elite sont gérés par la Ligue de football professionnel. On leur donne environ 6 millions chacun dans l’argent de la Coupe du monde, tandis que les clubs amateurs n’ont rien ou presque. Nous les clubs amateurs avons décidé de ne pas prendre part à la Coupe du Cameroun 2015 tant que le ministre ne lève pas son blocus. C’est lui qui a écrit pour demander aux directeurs des stades de chasser les équipes des stades. Et nous décisions donc que si toutes les régions n’ont pas leurs représentants, nous ne jouons pas la Coupe du Cameroun 2015. Et le Minsep et le Comité national Olympique vont répondre de ça devant le Premier sportif.

On aimerait savoir au nom de qui vous parlez quand vous dites que vous ne jouerez pas la Coupe du Cameroun…
Nous les clubs amateurs. Les clubs amateurs qui étaient dans la salle sont partis et les membres de la commission forcent pour faire le tirage au sort entre eux. Mais ce que je dis, c’est que je représente l’un des deux camps qui bagarrent pour avoir le contrôle de la Fécafoot. Il y a le camp Essomba Eyenga et consorts, il y a le Camp auquel moi, Tamo, j’appartiens. Le Comité de normalisation n’a rien à voir dans cette affaire car c’est l’histoire de deux camps qui se bagarrent et qui ne peuvent pas se regarder les yeux dans les yeux. Donc à partir du moment où le CNO et le Minsep ont pris fait et cause pour un camp, les dés sont pipés. Depuis qu’ils tiennent leurs réunions, nous n’avons jamais été convoqués à aucune de ces assises alors que nous détenons la majorité, même si elle est simple. En matière d’associations c’est la majorité qui prime. Mais comme on ne nous prend pas en considération, nous les laissons donc organiser la Coupe du Cameroun 2015 qui est la seule chose qui permet au premier sportif camerounais de communier avec ses sportifs. Le Chef de l’Etat fait tout pour qu’il y ait la paix au Cameroun, mais il y a un membre de son gouvernement (Adoum Garoua, Ndlr) qui nous écrit le matin, il écrit à midi, il écrit à 17h, tout en se contredisant dans ses multiples courriers. L’autre jour on a commencé un match de coupe du Cameroun à Yaoundé que le Directeur du stade a interrompu après 45 minutes de jeu au motif qu’il avait reçu des instructions du ministère selon lesquelles les matches ne devaient pas se jouer. Dans l’Extrême-Nord on ne joue pas, dans le Nord on ne joue pas, dans l’Adamaoua on ne joue pas, à l’Ouest on a bloqué, dans le Littoral c’est pareil… dans ce cas, il faut nous expliquer ce qu’il y a lieu de faire et je demande donc au Premier ministre Chef du Gouvernement de nous convoquer et de nous dire ce qu’il y a lieu de faire car manifestement le Minsep qui est la tutelle est incapable de régler le problème de la Fécafoot. A partir de maintenant, nous ne jouerons plus et nous allons bloquer toutes les compétitions.

Justement, on a vu dans le Littoral, pour ce qui était de l’adoption des textes des statuts, votre camp a préféré pratiquer la politique de la chaise vide…
La différence c’est que dans le Littoral, que la tête des uns et des autres plaise ou pas, les autres avaient le quorum pour tenir leur assemblée et ils ont fait des amendements. Ce qui est tout à fait normal. Ils ont envoyé leurs amendements au Comité de normalisation et demandent la prise en compte d’un certain nombre de points. Le CN va leur répondre, ils vont discuter d’hommes à hommes et ils vont arriver à une solution consensuelle. Rien à voir avec l’Ouest où un candidat à la présidence de la Ligue régionale, Monsieur Feutcheu, un grand frère à moi, a décidé de bloquer le processus. Nous sommes 47 délégués mais 1 seul a bloqué les 46 autres dehors et qui étaient présents pour adopter les textes. Mais monsieur Feutcheu veut être candidat à la Ligue de l’Ouest, mais pour ce faire il faut un minimum d’assise juridique. Nous sommes entrain de tout faire pour autonomiser les ligues régionales car les plaintes sont nombreuses du fait que c’est le président de la Fécafoot qui le fait actuellement. Nous souhaitons que ce soit les présidents de ligues régionales ou départementales qui le fassent et ainsi tous les amendements peuvent être apportés aux textes.
Comme certains veulent nous montrer qu’ils sont très puissants et forts, on va leur faire comprendre que nous sommes trop longtemps restés tranquilles dans notre coin et que nous avons décidé de passer à l’action maintenant en respectant les lois de la République. Nous dions donc haut et fort que nous ne jouons plus. S’il n’y a pas une solution qui est trouvée, nous ne participons plus à aucune compétition.

Quel est le poids de votre association Monsieur Tamo ? Est ce que vous pouvez véritablement bloquer le déroulement des compétitions ?
Le CNO vient d’annuler l’Assemblée générale du 02 juin dernier pour une histoire de deux voix car il dit que nous n’étions que 63 à avoir adopté les textes au lieu de 65. Mais dites-moi, 63 personnes de l’Ag, ce n’est pas suffisant ? Et quand vous regardez dans les régions et les départements, ce sont ces 63 personnes qui gèrent les ligues dans ces circonscriptions. Ce n’est pas suffisant pour bloquer les compétitions ? Moi qui vous parle là, à l’Ouest, sur 24 clubs, j’ai 18 qui sont sous mon contrôle parce qu’ils savent que je suis du côté de la vérité, sans compter le fait que je les soutiens en termes d’équipements, de ballons et même parfois de transport. Ce qui ne sont pas avec nous sont avec Joseph Feutcheu, mais ils représentent quoi ? Donc est ce qu’on va organiser un championnat à l’Ouest avec 4 équipes sur 23 ? Nous étions 24 mais un club a fait forfait général. Et à l’heure où je vous parle, il y a deux autres clubs qui se sont ralliés à nous. Les huit présidents de Ligues départementales sont avec moi. Donc je sais de quoi je parle. Je suis un vrai leader et pas un leader de bouche. Je connais les souffrances des clubs et des ligues. Et vous savez tous que les Ligues ne sont pas financées et ont donc besoin de soutien.
Et puis j’en profite pour vous dire quelque chose que j’ai dite à qui veut l’entendre. Je suis fatigué du train-train de la Fécafoot. Si ce n’est pas un Haoussa c’est un Béti et si ce n’est pas un béti c’est un Haoussa alors que nous [Bamilékés, Ndlr] finançons le football et nous avons des équipes partout. J’ai déjà à Kadji [Gilbert, Ndlr], j’ai demandé à Faustin Domkeu, Franck Happi et à tous les Bamilkés que je connais dans le football, qu’ils se lèvent et qu’on fasse aussi une liste que je vais soutenir pour qu’on ait un candidat. Ainsi on va voir qui va gagner. On va voir si les Essomba-là vont même avoir deux voix. Si nous mettons tous ensemble, personne ne nous battra et vous allez voir que les Essomba-là vont même fuir. On verra donc qui sont les plus forts. Donc nous on est là pour financer les clubs et le football national, mais donc qu’on parle d’élections à la Fécafoot, on vous dit que le président doit venir du Centre [Tombi à Roko, Ndlr], 1er vice-président de l’Extrême-Nord [Boubakary « Kariwa » Bello, Ndlr], le 2ème vice-président doit être anglophone [Mbella Moki, Ndlr]. Les Bamilékés sont où dans tout ça ? Donc on finance pour regarder les autres gérer ? C’est fini ça ! Maintenant nous aussi nous devons penser à prendre les rênes de la Fécafoot.

Propos recueillis par Hervé Ménom (RSI) le 20 juillet 2015

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