Cameroun - Santé. Cameroun : Montée de la pornographie à Yaoundé

Monica NKODO | Cameroon-Tribune Mardi le 07 Aout 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En période de vacances, les jeunes sont nombreux à fréquenter les vendeurs de rue.

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L’arrêté du préfet du Mfoundi interdisant la vente de rue de films pornographiques n’est pas levé, mais les CD tendancieux ont refait surface. Ils sont là, par terre, en pleine poste centrale, à peine camouflés par les autres produits. Le coup d’œil furtif en direction de l’exposition, deux adolescentes font mine de chercher un bon film pour la soirée. L’une d’elles se penchent délicatement, balade d’abord ses doigts sur un film d’action hollywoodien, puis sur une télénova brésilienne, avant de s’arrêter enfin sur un DVD aux images suggestives. Le subterfuge n’étonne pas le vendeur.

« Les films érotiques sont placés de manière discrète, mais visible pour les clients potentiels. On sait bien que certains acheteurs, les femmes en particulier, sont gênés quand ils viennent s’approvisionner », révèle le commerçant.

Les hommes et les garçons en revanche n’ont aucun scrupule d’après les vendeurs de films X. Parmi la clientèle fidèle, se comptent les adolescents. « Leur nombre augmente pendant les vacances. Je me dis que c’est parce qu’ils sont en villégiature. Par conséquent, ils ont plus de temps pour venir se procurer des films », suppose un vendeur de l’Avenue Kennedy. Les productions érotiques, classées par niveau « soft » ou « hard » selon des critères bien connus des vendeurs, sont accessibles tant par leur abondance que par leur coût abordable, même pour un élève du primaire. 200 F seulement pour un DVD.

Les films à caractère pornographique ont trouvé un autre terrain d’expression pour les jeunes, dans les cybercafés. Paul Bonguè, gérant d’un cyber au Marché central, se rappelle avoir plusieurs fois surpris des jeunes en train de visionner de la pornographie, dans un des box privés. « Pour moi, il n’y a pas vraiment de différence entre la période d’école et celle des congés. Ils viennent souvent ici en tenue de classe et regardent tout ce qu’ils veulent », raconte le gérant.

Sur Internet, les sites proposant des films X sont légion. Il suffit d’un clic pour que vidéos ou photos obscènes s’affichent sur l’écran. En général, c’est gratuit. « Le marché du film porno a beaucoup évolué depuis quelque temps. Avec le développement d’Internet et des médias, on n’a pas besoin des grands distributeurs pour avoir de bons films, et les payer cher. On repère un site où ils sont gratuits, on télécharge, puis on grave sur un CD, et l’affaire est pliée », se vante le gestionnaire d’une vidéothèque à Mvog-Mbi. Cette sorte d’industrie locale du film X a visiblement trouvé preneurs. Les jeunes constituent le dernier maillon de la chaîne, après le « laboratoire » des vidéothèques.
 

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